mercredi 24 avril 2024

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ADA réduit la fracture

Femmes et nouvelles technologies. Tout un programme. Et même un programme qui peut faire sourire. Tant d’idées fausses, de préjugés, d’a priori circulent sur les femmes et les nouvelles technologies. Le réseau ADA fait le tour de la question. Il mène des actions en Belgique: en Flandre, en Wallonie ou à Bruxelles.

Ada:l’origine

Pourquoi cette organisation a-t-elle choisi de s’appeler Ada? Parce que c’est une femme, Ada Lovelace qui a écrit, pour la première fois, les règles de ce que l’on appelle la programmation. Ada Lovelace a vécu au 19e siècle. Elle est morte en 1852. Elle était la fille du grand poète anglais Lord Byron. Beaucoup plus tard, on utilisera les règles d’Ada Lovelace sur les premiers ordinateurs. En 1980, l’armée des Etats-Unis crée un langage informatique. Ce langage s’appelle ADA en hommage à Ada Lovelace.

Le réseau ADA agit et donne des outils pour que les jeunes filles et les femmes s’intéressent plus à l’ordinateur, aux technologies de l’information et de la communication et peut-être même en fassent leur métier.

Il y a une fracture numérique. D’un côté, des personnes qui utilisent tous les jours Internet, le courrier électronique, les téléchargements, etc. De l’autre côté, des personnes qui ne connaissent rien au domaine. Il y a des tendances. Les personnes âgées utilisent évidemment beaucoup moins l’ordinateur que les plus jeunes. Les personnes moins qualifiées utilisent moins l’ordinateur que les plus qualifiées, …

La fracture numérique est aussi une fracture de genre. Moins de femmes que d’hommes utilisent les nouvelles technologies. Moins de femmes que d’hommes travaillent dans le secteur informatique. Or, les technologies de l’information et de la communication (les TIC, en abrégé) modifient notre vie, nos habitudes. Les TIC changent aussi l’économie. Elles offrent de nouvelles possibilités d’emploi. Bref, les TIC changent toute la société. Il est donc très important de comprendre les causes de la fracture numérique et de la fracture de genre dans les TIC. Il est plus important encore de savoir comment réduire ces 2 fractures. C’est ce projet ambitieux que le réseau ADA veut réaliser. Ada analyse la situation, agit et propose des outils. Nous reprenons ici quelques éléments de leur travail.

La réalité

En 2004, en Belgique, 76 387 personnes travaillaient dans la catégorie «spécialiste informatique». Et il y avait seulement 12 270 femmes. Au fil des années, les femmes commencent à rattraper les hommes dans les professions qualifiées de l’informatique. Mais il faudra attendre encore longtemps pour arriver à l’égalité dans le secteur. Et dans les hautes études qui préparent aux métiers de l’informatique, les jeunes filles sont aussi minoritaires. En 2004-2005 sur l’ensemble des étudiants en Belgique, il y avait:

  1. seulement 6% de filles dans les cours universitaires d’informatique. 
  2. 14% de filles dans les études d’ingénieur civil et seulement 4% d’entre elles se spécialisent en « informatique ».

A noter une exception, à l’Université libre de Bruxelles : dans la filière « Sciences et Technologies de l’information et de la communication », 37% de filles étaient inscrites. Mais Ada explique que cette formation débouche souvent sur des métiers moins typés « informatique » comme archiviste ou gestionnaire de bibliothèque. Car évidemment, l’informatique a une image surtout masculine.

Fausses images

L’informatique est une formation scientifique. Et comme dans les autres formations scientifiques, on y oriente surtout les garçons. Au nom de vieilles croyances, la femme ne serait pas faite pour l’ordinateur. Cela commence dès l’enfance. Aux filles, les poupées, et aux garçons, les jouets plus techniques. Les enfants imitent aussi ce qu’ils voient autour d’eux. Si la maman n’a ni le temps ni les moyens d’utiliser l’ordinateur, la fille en aura-t-elle le goût ? C’est pareil pour les jeux vidéo. On estime les jeunes, entre 6 et 17 ans, utilisent l’ordinateur surtout pour jouer (80% de l’utilisation). Et les jeux vidéo sont faits surtout pour les garçons, selon des stéréotypes du genre : guerres, batailles, compétition. Les filles auront donc plutôt tendance à « chatter » avec leurs copines et à envoyer des cartes virtuelles que de manipuler l’ordinateur pour jouer. Encore que tout n’est pas perdu. Depuis quelque temps, des jeux différents apparaissent sur le marché (Les Sims, par exemple). Ces jeux intéressent de plus en plus de jeunes filles. Ce n’est pas un hasard si ces jeux apparaissent. Les jeux vidéo rapportent beaucoup d’argent aux entreprises qui les fabriquent. Il faut trouver de nouveaux clients, … Donc aussi des clientes. En Europe de l’Ouest, environ 25% des joueurs sont des joueuses. Et aux Etats-Unis, il y a 39% de joueuses. S’il y a toujours bien une fracture numérique, on voit que les choses changent peu à peu. C’est aussi pour aider à réduire cette fracture numérique, qu’Ada mène des actions et développe divers outils.

Ada, des actions

« Pimp it up »: des élèves de dernière année du secondaire passent une journée dans une entreprise ou un service spécialisés dans les technologies de l’information et de la communication. Les élèves voient, sur le terrain, la réalité des métiers de l’informatique. Cette réalité est souvent différente de l’image qu’ils en avaient au départ.

«Explore»: des femmes suivent une préformation et une formation qualifiante aux métiers de nouvelles technologies. Explore est mené en partenariat avec des centres de formation.

«Cybersoda»: les jeunes filles de 10 à 16 ans découvrent, par le jeu, l’ordinateur, son utilisation, les métiers de l’informatique. Une mallette pédagogique est disponible.

Ada, des outils

Un CD ROM gratuit « Informatisons ! » : pour découvrir et s’orienter dans 16 professions liées aux nouvelles technologies.

Un Kit d’animation «Joli ciel, vous avez dit logiciel?»: Des sketches, du  théâtre pour démonter les stéréotypes de genre dans les nouvelles technologies.

Le Grand Quiz «Gender & ICT»: des questions pour savoir si votre entreprise favorise l’égalité des chances homme/femme dans l’utilisation des nouvelles technologies.

Une brochure «Cherchez la fille»: fait le tour de la question sur les inégalités de genre dans les nouvelles technologies.

Tout cela et encore beaucoup d’autres informations sur le site (bilingue français/néerlandais)
http://www.ada-online.org/

Pour un travail pédagogique avec les jeunes filles de 10 à 16 ans, consultez le site

http://www.ada-online.org/cybersoda/

Une réponse

  1. Durant mes études d’ingénieur, nous étions 78 hommes pour 6 femmes en dernière année. Pendant 28 ans de carrière j’ai rencontré régulièrement des femmes dans l’entreprise mais, il faut savoir que à peine une sur 20 est restée dans le technique. La plupart ont migré vers de fonctions de gestion ou de vente plus « sociale » et souvent mieux payées. Les quelques unes qui sont restées dans le technique m’ont toujours semblé malheureuses, moins efficaces dans les aspects vraiment techniques et jamais passionnées.
    il me semble donc que le rapport à la matière est toujours plus difficile pour une femme et qu’elles ont tellement plus facile dans le domaine du relationnel que s’entêter dans la technologie c’est un peu perdre son temps et, qui sait, perde son cœur aussi.

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