jeudi 28 mars 2024

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Deux palmes et un enfant pour les frères Dardenne


et un enfant pour les frères Dardenne

Les frères Dardenne viennent de décrocher, pour la deuxième
fois, la Palme d’or à Cannes. Ils avaient obtenu une première
Palme en 1999 avec «Rosetta» (et le prix d’interprétation
pour Emilie Dequenne) et en 2002, la Palme du meilleur acteur pour Olivier Gourmet
dans «Le Fils».


Photo: Belga

Les frères Dardenne font un cinéma ancré dans la réalité sociale.
Très peu de réalisateurs ont été récompensés
par deux Palmes d’or à Cannes: Emir Kusturica, Bille August, Francis
Ford Coppola et Shohei Imamura. En Belgique, cette Palme a été accueillie
par une belle explosion de joie. Il y a de quoi être fier, non? Imprégnés
des luttes ouvrières et des combats sociaux, les frères Dardenne
viennent chercher à Cannes ce que la Communauté française
a bien du mal à leur donner. Chez nous, le budget du Centre du Cinéma
et de l’Art visuel représente environ 16 millions d’euros.
La Commission de sélection des films a, en tout et pour tout, 8,5 millions à proposer
(et c’est un million de plus que l’an dernier !).

Malgré le
manque de moyens, Luc et Jean-Pierre progressent vaille que vaille. Leur dernier
film, c’est une force extraordinaire, de la solidarité, de l’amitié,
de l’amour et de l’émotion jusqu’au bout des ongles.
Forme épurée, cadrage serré, mise en scène extrêmement
précise, «l’enfant» nous livre la rue et le quotidien,
réaliste et blafard, de nos jeunes, hommes et femmes-enfants. Ce film
documentaire ouvrira peut-être les yeux aux belles blondes des salons.
Il a bouleversé Cannes et son très beau parterre de célébrités.

Une histoire
de tous les jours

Où vouliez-vous que l’histoire de « l’enfant » commence,
si ce n’est dans la rue. Une rue de Seraing, un soir comme les autres.
Une jeune mère pousse un landau… Et les frères Dardenne passent
par là. Et voici l’histoire de Bruno, 20 ans, et Sonia, 18 ans,
un jeune couple qui vient d’avoir un bébé. La petite famille
vit de l’allocation sociale perçue par Sonia et des vols commis
par Bruno. Pour vivre cette histoire, il suffit de sortir dans la rue et de
prendre le temps de voir et de regarder un peu. Ils sont, comme des milliers
de jeunes Liégeois, Wallons, Belges, Européens.

Tout ce qui les
intéresse, c’est manger, boire et acheter ce dont ils ont envie.
Le passé et l’avenir ne les intéresse pas beaucoup. Le
présent est déjà bien assez lourd à porter. Bruno
et Sonia sont des misérables au sens où l’entendait Hugo.
Jeune couple un peu perdu, mais qui s’offre de grands bonheurs de petites
choses. Ils claquent leur argent à louer une belle bagnole pour une
petite virée. Ou pour acheter un landau de compét’ à leur
Jimmy chéri… Jusqu’au jour où Bruno veut vendre son bébé à des
marchands d’adoption comme on fourgue un scooter volé. Quand Sonia
découvre le mauvais plan, elle réagit à son échelle
de petite maman : «ma main dans sa gueule!»

Attention, bébé tourne

Les impératifs du tournage et ceux de la vie d’un bébé ne
font pas toujours bon ménage… La petite annonce recherchait «Un
enfant de type européen, ayant 6 semaines à l’époque
du tournage, de septembre à décembre 2004, n’étant
pas le premier de la famille afin que les parents soient plus détendus
et vivant aux environs de Seraing. ». Dans «L’enfant»,
les frères Dardenne ont engagé 23 bébés différents
pour jouer le rôle de Jimmy. Pour ce qui concerne les autres comédiens,
Luc et Jean-Pierre ont procédé comme auparavant, par petite annonce,
dans la région liégeoise. Ils ont pris le temps de voir et revoir
celles et ceux qui figureraient à l’affiche. Ils n’ont pas
forcément tenu compte d’une formation ou d’une expérience
cinématographique. C’est ainsi que Déborah François
et Jérémy Renier ont été sélectionnés.
Jérémy a 24 ans ; il sera bientôt papa… Il a déjà joué dans
un précédent film des frères Dardenne: «La promesse».

L’enfant, troisième volet

On peut voir «L’enfant» comme un prolongement de «Rosetta» et
du «Fils», comme le troisième volet d’une trilogie sur
des jeunes qui vivent dans la marginalité. Mais, malgré les larmes
et les rudesses de la rue, malgré la misère aujourd’hui encore
plus mise au grand jour, «L’enfant» porte l’espoir celui
que vous mettrez demain dans votre regard sur la vie qui va… ou la vie qui
vient.

Catherine Tellier


Le journal de Luc Dardenne vient de paraître aux Editions du Seuil.
Il s’intitule «Au dos de nos images 1991-2005 ». C’est
le quotidien des deux frères, les réflexions notées au
jour le jour, les scénarii de «Le Fils» et de «L’Enfant».
Au fil des pages, sous la plume de Luc, c’est une belle trame qui se
dessine. Celle de réflexions communes aux deux frères, mais aussi
leurs objectifs humains, sociaux et artistiques. Le livre découvre l’envers
du décor et le long chemin de l’idée à l’image.

12 réponses

  1. Messieurs,
    Je n’aime pas l’histoire de votre dernier film « l enfant »…qui a fait un tabac pour vous à Cannes…
    Je me sens concerné par cette histoire car mon fils
    de 20 ans vient d’avoir un enfant,en juin dernier..non,il ne l’a pas vendu lui…il a pris un appartement avec la maman(une fille modeste),mon fils travaille dans le bâtiment et il a fait des heures sup
    pour la naissance du bébé,avec tout ce que coûte…
    tout cela…je n’ai même pas pu l’aider,moi sa mère..
    Alors votre histoire et votre césar,je m’en moque…
    Vous

  2. Messieurs,
    Nous sommes allez, mercredi dernier, voir votre nouveau film, avec ma classe d’art d’ex.
    Il est vrai que à première vue, ce n’est pas un film qui m’aurait attiré, mais, après le visionage, des sentiments étrange me sont parvenu, et oui, j’ai bien aimé se film.
    Donc, il ne me reste plus qu’a vous féliciter, à vous dire bravo, et vous souhaité bonne continuation même si je sais que l’avenir du cinéma en Belgique n’est pas glorifique.

  3. Messieurs,
    je trouve que ce film est un des films à ne pas louper en octobre. Tout d’abord, il évoque un sujet touchant, original (j’entend par original qu’il n’est pas repris par de nombreux films malgré l’importance qu’il a dans notre société). En effet, ce sujet, à savoir vendre son enfant pour pouvoir survivre dans une société de consommation et de gaspillage, doit nous faire réfléchir d’autant plus qu’il n’est pas anodin et touche beaucoup plus de personnes qu’il n’y parait.Malgré ce film doit aussi nous permettre de nous interroger sur nous-même et comment réagirait-on à la place de ce couple dans le besoin. Il ne s’agit pas de porter un simple jugement dans un contexte de surconsommation où, s’il l’on en croit certainces personnes, certaines valeurs ont disparues telles que la famille ; mais véritablement de s’interreser à leurs points de vue et d’essayer de comprendre en retenant un message : au lieu de critiquer leur acte, ne faudrait-il pas plutôt les aider?
    J’aimerais donc réagir à l’article de l’autre lecteur : au lieu de critiquer ce film, aller plutôt le voir ne serais-ce que pour la prestation des acteurs. On connaît déja Jéremy Rénier pour ces films précédents tels que « La petite fadette » adapté du roman de George SAND et « Un amour à taire » dans lequel on ose enfin parler de la déportation des homosexuels par les nazix lors de la Seconde Guerre Mondiale. Pour ma part, je trouve cet acteur remarquable c’est pourquoi je vous conseille de vous rendre dans votre salle obscure la plus proche pour voir ce film qui, je n’en doute pas, vaut le coût.

  4. bonjour la semaine dernière je suis allée voir votre film »l’Enfant » ainsi que toute ma classe..Au début on s attendait plutôt a un film d ‘action d’amour ou je ne sais quoi encore..Mais après le visionage du film on s est dit que par exemple il n y avait pas beuacoup demusique que c était pas très bien filmé mais on en a coclu que c était surement pour se sentir encore plsu dans le film..et dans l ambiance..alors merci et continuer comme ca..

  5. ben, bonjour je voulai simplement vous prevenir ke moi je n’ai pa vu le film et franchement c vraiment pa sympa de votre part a tous ceux ki on laisser un commantaire
    parece ke cela fai ke je connait deja le style du film l’histoi et meme la fin
    mai bon franchement je voi bien ke sur cette terre ya ke des egoïstes des gen ki pensent ka eux
    bande ce chmet

    ps: le pire c ke j’ai deja payé ma place de cinoch chmet

  6. Je suis prof dans une Alliance Française, en Espagne, et je suis allée voir le film, hier soir, avec mes élèves.
    Je ne connais pas encore leurs réactions; nous en parlerons aujourd’hui en classe, mais je tiens dès ce matin à vous faire part de mon enthousiasme.
    Il s’agit là d’un film rare, à mon avis. Le jeu des acteurs est impressionnant, l’image est simple et va directement au coeur et aux tripes, et l’histoire, belle et poignante, laisse dans l’esprit tout un monde de sensations, de questions, de désir de s’engager, de s’interroger, au moins, sur ce qui se passe dans la tête et dans la vie des personnes, jeunes ou moins jeunes, que l’on croise tous les jours dans la rue sans trop les regarder, sans trop se poser de questions.
    Un film poignant, donc, que je recommande vivement à tous ceux qui recherchent dans le cinéma autre chose qu’un peu de diversion et qui veulent devenir un peu meilleurs, un peu plus humains.

  7. Alors voilà, moi, aujourd’hui je devais me rendre au centre culturel de ma ville (Seraing) car nous y avions rendez vous avec les Freres Dardennes.Ils ont grandi a Seraing et on été a la même école que moi.Aujourd’hui, nous leur avons présenté nos points de vues et notre façon a nous de voir leurs films.Aussi, nous leur avons posé cette question : Pourquoi tourner vous toujours des films sombres sur Seraing, alors que notre réputation n’est déjà pas des meilleures? et donc nous avons obtenus réponses ect..nous leur avons aussi présenté nos projets, qu’ils on fort apprécié..Apres cela, étant donné que la comédie est ma passion, je suis aller leur parler en pv…Et vraiment, je me demande comment ils font pour rester si humains et si naturel avec tout ce succès qui les submergent.Vraiment, ils meritent toutes ces récompenses plus que n’importe qui d’autre!

  8. Bonjour , je viens de finir un rôle de figurant dans un nouveau film des frères Dardenne …
    nous avons tourné dans des conditions assez fraîche niveau température …pendant environs 4 h00 , bien entendu avec des break …
    A la fin , les frères Dardenne sont venu nous saluer et nous remercier d’ être venu .le tout c’ est fini par une scéance photo …

    Ils sont humains vous savez ! D’ autres réalisateurs ou réalisatrices se fiche des figurant !

    Pas eux ! ils sont respectueux , bravo donc pour vos réalisations et votre amabilité !

    jeffgau

  9. Je ne manque pas un des films des « freres Dardennes »
    Il y a toujours une humanité, le réel, la sensiblilté… bref tout y est…

    Le choix des interprêtes aussi (je pense à Jeremy Reigner) dont je guête les interprétations.

    Merci à tous de ce réalisme dans la sensibilité et toute leur délicatesse.

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