vendredi 29 mars 2024

L’ESSENTIEL L’information simple comme bonjour

Dimeli ou l’éducation aux média

Apprendre à des adultes
de toutes origines à utiliser les média, à prendre
de la distance par rapport aux informations qu’ils contiennent: c’était
le point de départ du projet européen Dimeli (Dialogical media
literacy). Un projet qui a forcément intéressé la rédaction
de L’Essentiel.


Photo : Cesep

Le projet Dimeli a été initié par l’association
espagnole Agora. Ses partenaires: en Finlande, l’opérateur privé Tulossilta
Oy; en Pologne, l’école supérieure Wyzsza Szkola Zarzadzania
et en Belgique l’organisme d’éducation permanente belge
CESEP. Ce réseau européen a mis en place une formation à l’intention
d’un public d’adultes apprenants. Celle-ci a eu lieu fin 2003 et
début 2004 dans des lieux de formation polonais (à Czestochowa),
finlandais (à Tampere), espagnol (à Barcelone) et belge (à Jodoigne).
Cette formation utilise l’image comme support. Elle s’articule
autour de deux questions: qu’est-ce qu’un média? Et qu’apportent
Internet et les TIC?

En Belgique

En Belgique, le CESEP a collaboré avec Lire & Ecrire
Brabant Wallon pour approcher un public d’apprenants adultes, la plupart
réfugiés
ou candidats réfugiés. Durant 5 mois, quatre formateurs, deux
de Lire & Ecrire Jodoigne et deux du Cesep ont animé ensemble cette
formation.

Premier sujet de réflexion: «Que connaissez-vous comme
média
?». La télé, la radio, les journaux, les nouvelles, les
satellites, l’ordinateur, Internet, le journal parlé, le téléphone,
l’affiche, le tam-tam, le touba-touba, les enseignes lumineuses,…

Le
groupe élabore ensuite des définitions de ce qu’est
un média. Par exemple : «Le média est une information de
masse réalisée à l’intention des masses. C’est
un lien qui transporte, donne, diffuse des informations. »

On s’interroge
ensuite sur les différents buts poursuivis par
les médias. Certains mettent en avant des informations politiques, des
jeux, des spectacles, ou du sensationnel. Ils peuvent pousser à la haine
raciale. Ils peuvent aussi alerter les populations et aident à sauver
des vies. Ils informent mais parfois désinforment.

En partant des images

On invite les participants à réagir à des
images tournant autour de grands thèmes. L’éducation au
fil du temps, la femme et l’éducation, l’éducation
des adultes, les droits de l’Homme, l’influence des médias
sur la jeunesse. A partir des photos, on en vient à faire une liste
des droits : droit à l’égalité, à l’éducation, à la
santé, au logement, aux opinions politiques, à la libre circulation, à un
niveau de vie décent, à l’information, à la contraception.

L’enthousiasme
est grand. Mais les difficultés sont nombreuses.
Pas facile pour Hua qui ne comprend que très peu le français
de s’embarquer dans un exercice d’analyse critique de médias.
Pas facile pour Jeanne de prendre conscience des avantages et des risques d’Internet
alors qu’elle n’a jamais tenu un clavier ou une souris. Et pas
facile non plus de parvenir à calibrer tous les ordinateurs pour afficher
ici des caractères russes, là des symboles chinois. Il faut travailler
sur des exemples concrets, initier à l’informatique et à Internet.

Démystifier
pour maîtriser

La méthode utilisée, c’est de définir
les nouvelles technologies en combinant pratique et démystification.
Il ne faut pas avoir peur des TIC. Elles peuvent être utiles. Elles ont
leurs limites. Et leur accès est limité à certaines zones
et couches de la population. 80 nations dans le monde ont moins de 10 lignes
téléphoniques
pour 100 habitants. Et dans 3 pays sur 5, à peine une personne sur 100
a accès à Internet. Les contenus et les services proposés
par le net varient très fort de pays à pays. 74% des adresses
IP
ont été attribuées à des organismes nord-américains.
17% à l’Europe et 9% à l’Asie. C’est ce qu’on
appelle la fracture numérique. Voilà aussi pourquoi des projets
comme Dimeli prennent du sens.

Lydia Magnoni

Une valise pédagogique est disponible sur demande
Renseignements complémentaires
Nicole Ballas – 067/890 866 – comprendre@cesep.be

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