Ce samedi 15 décembre, la conférence sur le climat s’est achevée à Bali, en Indonésie. Elle avait commencé le 3 décembre. En 12 jours, il y a eu des coups de gueules, des nuits blanches et même des larmes. Mais on est parvenu à un accord. Un accord minimum, arraché dans les derniers instants. Un accord sans chiffres, mais un accord quand même.
Photo: Belga
Les négociations internationales de Bali se déroulaient dans le cadre de la convention sur le climat de l’ONUOrganisation des Nations unies, presque tous les Etats du monde sont à l'ONU. L'ONU a été créée pour défendre le droit international, la justice, la sécurité et la paix. et du protocole de Kyoto. L’accord de Kyoto date de 1997. Il prévoit des actions jusqu’en 2012. Il fallait donc une nouvelle feuille de route pour prendre le relais, après cette date. C’est l’accord de Bali. Suite à cet accord, on lancera des négociations, à partir de mars 2008, pour conclure d’ici deux ans un accord sur la lutte contre le changement climatique. Ce futur accord sera appliqué en 2013.
A Bali, des diplomates, des scientifiques et des ministres des pays qui avaient signé la convention sur le climat de l’ONU et le protocole de Kyoto étaient réunis. Il y avait plus de 10 000 personnes de 187 pays. Lors des discussions, on a pu voir de profondes divisions entre les pays participants. L’accord a été arraché après plusieurs rebondissements. Il ne contient pas d’objectif chiffré. L’Union européenne voulait que les pays industrialisés s’engagent à réduire, d’ici 2020, leurs émissions de gaz à effet de serre de 25% à 40% par rapport à 1990. Ce ne sera pas le cas. L’accord de Bali reconnaît seulement qu’il faut de "profondes réductions" de ces émissions. Il souligne aussi "l’urgence" de lutter contre le changement climatique.
Une base de négociations
A Bali, sur la table des diplomates se trouvait le quatrième rapport du GiecAbréviation de Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Ce rapport a été rendu public à Valence (Espagne), mi-novembre. Il confirme les risques pour le climat de continuer de brûler du carbone fossile (charbon, gaz et pétrole). Ce rapport met les gouvernements en face de leurs responsabilités.
Au cours du dernier millénaire et du dernier siècle, la température moyenne à la surface de la Terre a augmenté rapidement et fortement. Et dans les vingt dernières années, on a battu des records de chaleur. En cause, l’augmentation de l’effet de serre. L’effet de serre augmente à cause de nos émissions de gaz à effet de serre. Nous produisons ces gaz quand nous brûlons du carbone fossile. La situation est aggravée par la destruction des forêts. Conséquence : le gaz carbonique s’accumule dans l’atmosphère. Il est passé de 280 particules par million (ppm) en 1750 à 380 ppm aujourd’hui, alors qu’il n’avait pas dépassé 300 ppm depuis au moins un million d’années. Et si on continue au même rythme, le gaz carbonique pourrait atteindre 700 à 1000 ppm en 2100. Et le climat de la terre pourrait encore se réchauffer…
On voit déjà les premières conséquences du réchauffement climatique sur les écosystèmes, les animaux et les plantes, sur la neige et les glaciers, sur le niveau des océans. Les scientifiques pensent qu’un réchauffement de plus de 2 °C serait une catastrophe pour la planète. Il faut de toute urgence, faire quelque chose pour limiter ce réchauffement…
Un accord pour rien ?
L’Europe proposait de diviser par 2 les émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2050, par rapport à 1990, et par 4 pour les pays les plus riches. C’est ce que recommandent les scientifiques pour éviter un réchauffement supérieur à 2°C. Mais les Etats-Unis refusent de se fixer un quota d’émissions.
Les dernières heures avant l’accord ont été très dures. On est passé tout près d’un échec des négociations. Il y a eu la déclaration d’Al Gore, ancien vice-président des Etats-Unis récompensé par un Nobel pour son combat écologique. Il a accusé son propre pays, les Etats-Unis, d’être le principal responsable de « l’obstruction au progrès » à Bali. Puis, Ivo de Boer, le patron des négociations sur le climat de l’Onu, est sorti de la salle, au bord des larmes. Il avait été humilié par un délégué chinois, pour une question de procédure.
Bali est-il un accord pour rien ? L’accord de Bali a déjà le mérite d’exister. A Bali, pour la première fois, 187 pays se sont mis d’accord sur l’idée de faire des efforts dans la lutte contre le réchauffement du climat. Même les Etats-Unis ont fini par signer, à Bali alors qu’ils n’avaient pas signé à Kyoto. De plus, les pays en développement, dont la Chine, considèrent à présent que le climat, c’est aussi leur affaire. Et pas seulement celle des pays riches et industrialisés! Ils considèrent qu’eux aussi peuvent faire quelque chose pour le climat. Mais ces pays ont besoin d’aide pour adopter des technologies propres et efficaces, pour protéger leurs forêts et pour s’adapter aux changements climatiques.
A Bali, 187 pays ont accepté le principe d’un combat pour le climat. Et ils ont signé une déclaration de principe. Et cette signature les engage du moins à continuer dans cette voie…
Nicolas Simon
Une réponse
un homme qui pleure , c est émouvant et nous pleurons tous avec lui face à la bêtise ,des gens vont mourrir ,il faudrait utiliser des mots plus cruels ,des gosses vont crever de cela et en commençant par les plus démunis .
Et on demande de rester poli face à cette déchéance humaine ,c est impossible de rester calme de vant un tel gâchis