Fin de semaine dernière, le trafic des bus a été très perturbé et particulièrement à Charleroi. Beaucoup de chauffeurs de bus ont arrêté le travail en «solidarité» avec un des leurs. Un chauffeur des TEC (Transports en commun) a en effet été arrêté, pour «violences gratuites» contre un passager. Le ministre wallon, responsable des Transports, André Antoine, n’accepte pas cette grève. Il la voit comme un moyen de pression intolérable sur la justice. André Antoine a également menacé de suspendre les crédits d’heures pour les délégués syndicaux des TEC. Ceux-ci appellent pourtant à la reprise du travail. Mais ils sont un peu dépassés par l’action des chauffeurs.
Le 17 mai, à Gilly, il y a eu une bagarre entre un chauffeur de bus du TEC Charleroi et un passager. On a appris jeudi dernier que le chauffeur était arrêté. Dès l’arrestation du chauffeur, les autres chauffeurs du TEC Charleroi ont décidé de faire grève plusieurs jours. Et vendredi, il y a eu des grèves dans d’autres dépôts wallons (Liège, La Louvière).
On en sait un peu plus sur cette affaire. L’agression a été filmée par les caméras de 2 bus. Au départ, il y a eu un simple malentendu entre un passager et le chauffeur du bus. Le passager sonne pour descendre à un arrêt, le chauffeur n’arrête pas le bus. Le passager demande alors pour descendre entre 2 arrêts. Le chauffeur refuse. Le passager descend à l’arrêt suivant, le terminus. En descendant, le passager fait remarquer au chauffeur qu’il doit être plus attentifqui veille, qui protège aux handicapés. Il donne, avec sa canne, un coup sur le rétroviseur du bus. Le chauffeur descend à son tour. Il empoigne le passager et le pousse contre un bus à l’arrêt. Le chauffeur s’en va rejoindre son bus mais le passager revient vers lui. Il sort un couteau. Le chauffeur, ancien para commando, frappe le passager à coups de pied. La police et les secours arrivent. Le passager, blessé, est emmené à l’hôpital. Le passager souffre d’un pneumothorax. Il a la rate perforée et 2 vertèbres démises. Il est resté 5 jours en soins intensifs. Il est d’ailleurs toujours hospitalisé. Le chauffeur a été convoqué à la police pour être entendu sur les faits. Et jeudi matin, on apprenait que le chauffeur était arrêté pour «violences gratuites ». Le passager sera, lui, poursuivi pour « menaces avec arme ». Mardi 27 mai, les chauffeurs des TEC-Charleroi reprenaient peu à peu le travail. Cette grève spontanée peut sembler incompréhensible. Comment se « solidariser » avec un chauffeur qui a apparemment été, selon les premiers éléments donnés par la justice, trop violent avec un passager ? On comprend que les syndicats soient un peu mal à l’aise face à la grève des chauffeurs. Et on comprend aussi que cette grève « en solidarité avec un des leurs » montre un malaise plus général chez les chauffeurs de bus.
Une réponse
Il y a certainement derrière tout ça un problème plus grave. Un problème de ras-le-bol des conducteurs de bus.
Un problème de manque de respect dont les conducteurs sont souvent victimes. Mais ils sont aussi parfois auteurs de ce manque de respect. Je suis un usager régulier des TEC et certains conducteurs sont parfois vraiment peu aimables. On a beau savoir que leur vie est dure, on préférerait un sourire qu’un coup de dent…
Encore une fois, il ne faut pas généraliser. Certains usagers sont aussi d’une agressivité rare… Et tout le monde trinque pour quelques excités…
Mais dans le cas présent, l’excité était plutôt le chauffeur. Pour mettre un usager dans cet état, il n’y a pas été de main morte…