vendredi 29 mars 2024

L’ESSENTIEL L’information simple comme bonjour

La grogne éclate

Les salariés français ne sont pas contents et le font savoir. Ils étaient
des centaines de milliers à défiler dans les rues des grandes villes
françaises pour défendre leurs droits notamment en matière
d’emploi et de salaire. La «semaine sociale» a mobilisé autant
les salariés de l’Etat que du secteur privé.


Photo: Belga

Les Français ont fait savoir leur mécontentement.
Le 10 mars, ils étaient entre 600 000 et 1 million à descendre
dans les rues des plus grandes villes du pays. La raison ? Une journée
d’action
pour défendre l’emploi, les salaires, la semaine des 35 heures,
le code du travail et le pouvoir d’achat. A l’appel lancé par
beaucoup d’organisations syndicales, il y a eu des manifestations, des
grèves et autres actions dans plusieurs secteurs professionnels: transports
routiers et aériens, écoles, hôpitaux, banques, poste,
usines de métallurgie, industries chimiques,… Tous les travailleurs étaient
invités à participer à la mobilisation d’une manière
ou d’une autre. C’est la troisième fois, depuis le mois
de janvier, que la France connaît de tels mouvements de mobilisation.

Public et privé

Une semaine entière d’actions, dite « semaine sociale », était
au programme. Les deux jours précédents la grande journée
du 10 mars, ce sont les lycéens, puis les chercheurs qui manifestaient.
Les lycéens protestaient contre le manque de moyens de l’éducation
nationale et contre la réforme de l’enseignement (alors que le projet
de loi a déjà été adopté par l’Assemblée
nationale
). Les représentants de la recherche publique défilaient également
contre le manque de moyens et contre un projet de loi qu’ils jugent trop
orientée sur la rentabilité de ce secteur.

La journée d’action du 10 mars regroupait non seulement des fonctionnaires du secteur public, mais aussi des salariés du secteur
privé
. Face
aux manque d’emplois, à l’instabilité des salaires
et à l’éventuel passage de la semaine des 35 heures vers
des semaines de travail plus longues, tous les travailleurs ont peur. De plus,
le pouvoir d’achat du salaire moyen en France aurait perdu 5 à 6%
en trois ans. Ce qui signifie qu’avec la même somme, les Français
ne peuvent plus acheter ce qu’ils achetaient trois ans auparavant.

Les Français approuvent

Il y a donc un vrai malaise social en France. Un malaise bien plus important,
aux yeux de la population, que les embouteillages et les problèmes causés
par une semaine de manifestations et de grèves. Preuve en est que quelques
jours avant les actions du mois de mars, un sondage1 annonçait que 69%
des Français approuvaient et soutenaient le mouvement organisé à l’appel
des syndicats. Seuls 19% y étaient opposés.

Suite à la « semaine sociale », le gouvernement français
a un peu réagi. Le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, a annoncé l’ouverture
de négociations salariales avec les fonctionnaires. Mais pas grand chose
de plus…

Céline Teret

 

6 réponses

  1. tout est bon pour faire la greve en France, tjrs moin en faire tel est la divise du salarie francais. Bravo !

  2. Pas d’accord avec STOSS, la vie augmente et les salaires baisses,il faudrait peut-être renverser la vapeur.plus de travail ok, mais plus de salaire,la vie devient de plus en plus dure.
    arrêtons les gros salaires et équilibrons les revenus
    et ce chômage proffessionnel.

  3. Bravo Patoche, sur la vérité des chiffres, incontournable celle-ci. Les Français souhaitent travailler pour avoir un salaire décent…..

    CQFD

  4. Je suis Français Stoss et je peux te dire que ce genre de déclaration limite franchement le débat. C’est un poncif minable ( tu ouvriras un dico ça te fera du bien ). Si on devait nous aussi bêtement se limiter aux stéréotypes sur les belges ça te collerait bien à la peau mon gars. Je te félicite pas.

  5. Objet : indice INSEE hausse des dépenses et des salaires

    Bonjour,

    On fait dire tout ce qu’on veut à l’évolution de notre pouvoir d’achat.
    Ainsi doit t’on se méfier du contenu et des pondérations des indices des prix généraux affichés sur le site de l’INSEE.

    Pour se faire une idée plus juste de l’évolution des prix, mieux vaut prendre un exemple représentatif de la réalité :
    Soit un fonctionnaire qui gagne actuellement 1400€ net/mois.
    Il n’est pas à plaindre, aujourd’hui nombreux sont ceux qui voudrait gagner tant…

    Voici détaillées ses dépenses mensuelles :
    – loyer : 450€, il l’occupe depuis peu, avouez qu’aujourd’hui il a eu de la chance de trouver un loyer à ce prix là… il aimerait investir mais il a déjà l’impression de s’y être pris trop tard…
    – produits alimentaires et boissons non alcoolisées : 350€ (qui inclus également les petits produits de consommation courante tels lessive, produits d’entretient… qui ont subis les mêmes augmentations), il sait qu’il pourrait faire ici quelques économies, mais il déprimerait à manger chaque jour des pâtes ou des patates…
    – gazole : 85€, calculés sur la base de 18000 km/an, s’il partait moins en vacances il ferait là aussi quelques économies,
    – fioul domestique : 45€, il chauffe pas trop pour pas amputer le budget,
    – eau et ordure ménagères : 45€
    – électricité : 40€
    – habillement : 40€, il achète neuf mais pas cher…

    Voici qui nous fait un total de 1055€.

    Ces dépenses vous semblent-elles réalistes ?
    Alors sachez que si en janvier 96 elles représentaient 56% de son salaire, elles comptent aujourd’hui pour 75%…
    Encore que j’ai cru (pour me simplifier la tâche) à l’indice INSEE des produits alimentaires, alors que s’il est largement pondéré de pâtes, de patates et de pain, il prend peut-être très mal en compte les habitudes des consommateurs…

    Bien-sûr ce ne sont pas ses seules dépenses, il y a aussi :
    – ses impôts sur le revenus, 100€ s’il est célibataire, 0 s’il est marié ou pacser avec une personne sans revenu, ce serait bien mais ils devraient consommer plus de pâtes, il vaudrait quand même mieux qu’elle travaille aussi…
    – ses assurances auto et habitation : 70€,
    – l’entretient de sa voiture (2 pneus/an+courroie de distribution/8 ans+entretient courant) : 30€,
    – téléphone : 40€,
    – cinéma : 16€ (2 places 1 fois ou 1 place 2 fois),
    – bière : 10€ (une bière par semaine, c’est son bonheur…),
    – apéro : 9€ (il reçoit de temps en temps),
    soit 275€ que j’ajoute et il reste 70€/mois, de quoi se payer une payer une voiture d’occasion dans une dizaine d’année (pourvu que la sienne tienne jusque là…).

    Ces dernières dépenses ne figurent pas toutes sur le site INSEE, elles restent de toutes façons négligeables vis à vis des autres 1055€, puis je ne pense pas que ce soient la baisse de celles-ci qui mène à l’augmentation dans les prochaines années du pouvoir d’achat de notre employé.

    Inutile je crois d’entrer dans le moindre détail, ce qui est intéressant c’est d’observer l’évolution des premières dépenses vis à vis de la hausse générale des salaires.

    J’espère que nous réussirons à faire en sorte pour que ça change, pour nous et pour nos enfants !

    http://www.indices.insee.fr/bsweb/servlet/bsweb

    Bonne journée à tous.

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