jeudi 28 mars 2024

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La rue fait échec au roi

En avril, d’importantes manifestations ont secoué Katmandou,
la capitale du Népal. Après 19 jours de grève générale,
le roi Gyanendra a cédé face à la pression de la population.
Il a annoncé qu’il abandonnait une partie de son pouvoir. Ce
pays va-t-il, enfin, devenir plus démocratique?


Photo: Belga

Grand comme cinq fois la Belgique, le Népal est coincé entre
deux pays géants : l’Inde et la Chine. Le Népal est
peuplé de 25 millions d’habitants et abrite une partie de la plus
haute chaîne de montagnes du monde: l’Himalaya. Chaque année,
des milliers de touristes, de randonneurs et d’alpinistes sont attirés
par les sommets enneigés et les paysages du Népal, mais aussi
par Katmandou, la capitale. Pourtant, derrière l’image touristique,
le Népal est un pays où la démocratie n’est pas à l’ordre
du jour et où les droits de l’homme ne sont pas respectés.

Trois grands acteurs

Pour comprendre la situation politique de ce pays, il faut se pencher sur
trois acteurs qui, chacun à leur manière, tentent d’obtenir
le pouvoir.

Le premier acteur est la famille royale et plus précisément
par le roi Gyanendra, monté sur le trône en 2001. Il succédait
alors à son père, le roi Birendra. Birendra et une partie de
la famille royale ont été assassinés mystérieusement.
Le roi Gyanendra a beaucoup plus de pouvoir que les royautés européennes
par exemple. Le 1er février 2005, il avait décidé de dissoudre le
Parlement. Il prenait ainsi tous les pouvoirs
Deuxième acteur de la situation politique au Népal: les partis
politiques. Depuis février 2005, le roi Gyanendra empêche les
partis de participer au pouvoir. Le Népal compte sept principaux partis.
Le plus important est le Parti du Congrès népalais. L’ancien
Premier Ministre, Girija Prasad Koirala, vient d’ailleurs de ce parti.

Enfin,
le troisième acteur est composé des rebelles maoïstes.
Ces combattants armés ont déclaré la guerre à la monarchie népalaise
en 1996. Les maoïstes veulent un régime communiste. Ces rebelles
contrôlent une partie du pays. Dans les collines et les régions
montagneuses, ils imposent des taxes aux villageois et aux touristes. Ils font
aussi régulièrement des blocus autour de Katmandou. La
lutte entre les maoïstes et le pouvoir a déjà fait plus
de 12 000 morts.

Moins de pouvoir pour le roi

Voilà donc pour les forces en présence. Mais que s’est-il
passé récemment au Népal? Le 6 avril dernier, les partis
politiques ont décidé une grève générale.
Ils ont demandé aux Népalais de descendre dans les rues de Katmandou
pour manifester contre le roi Gyanendra. Et ce, malgré le couvre-feu.
Ce mouvement était également soutenu par les maoïstes. Pendant
19 jours, l’armée, aux ordres du roi, a frappé et arrêté des
manifestants. Certains ont été torturés, d’autres
ont même été tués.

Suite aux manifestations, le
roi Gyanendra a dû renoncer à une
partie de ses pouvoirs. Il a rétabli le Parlement. L’ancien Premier
ministre, Girija Prasad Koirala, devrait retrouver son poste. Les différents
partis politiques vont pouvoir, à nouveau, diriger le pays. Dans le
même temps, les maoïstes ont annoncé un cessez-le-feu de
trois mois. Durant cette période, ils exigent que le Parlement crée
une nouvelle Constitution qui réduirait les pouvoirs du roi Gyanendra.

Le
calme est revenu à Katmandou. Les médias vont à nouveau
se désintéresser de ce petit pays. Pourtant, les prochaines semaines
seront importantes pour la mise en place d’un régime démocratique…

Anouck Thibaut

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