mercredi 24 avril 2024

L’ESSENTIEL L’information simple comme bonjour

Le Liban à feu et à sang

liban

liban
Photo: Belga

Le Moyen-Orient est un véritable volcan. La région est de plus en plus explosive. On peut regarder la Palestine, l’Irak et maintenant le Liban. Le Liban a déjà connu une guerre civile de 1975 à 1990. Aujourd’hui, la situation politique est différente. Mais ce pays est de nouveau au bord de la guerre civile. Et il subit les pressions de la Syrie et de l’Iran. Le 25 janvier, une conférence internationale a eu lieu à Paris à l’initiative de Jacques Chirac. Le but? Aider financièrement le Liban et débloquer la situation.

Quelques mots sur les communautés religieuses

Les chrétiens maronites: C’est la première communauté chrétienne du Liban. Ils sont un quart de la population libanaise.
Les musulmans chiites: Ce sont des musulmans opposés à la doctrine officielle de l’islam des sunnites. Les Chiites sont aussi un quart de la population.
Les musulmans sunnites: Ce sont les orthodoxes de l’islam. Ils sont un cinquième de la population libanaise.
Les druzes : C’est aussi une communauté religieuse. Ils sont moins de un Libanais sur dix.

Ce qui complique encore les choses, c’est que les dirigeants d’une même communauté ne défendent pas tous les mêmes positions politiques. Toutes ces communautés religieuses sont divisées entre les modérés et ceux qui défendent une tendance dure.

Il y a quinze ans, la guerre civile au Liban avait fait 140.000 morts. Pendant la guerre civile, de 1975 à 1990, chrétiens et musulmans s’affrontaient. Aujourd’hui, ce sont les musulmans sunnites et chiites qui s’affrontent (comme en Irak) pour le pouvoir au Liban. Sans oublier les chrétiens. En fait, la République du Liban est dirigée par le président Emile Lahoud, un chrétien. Pour beaucoup de dirigeants politiques libanais, Lahoud est aux ordres de la Syrie. Au gouvernement, ce sont les chrétiens et les sunnites qui dominent avec les druzes. Ce gouvernement a l’appui de la Communauté internationale qui ne veut pas du Hezbollah…

Le Hezbollah, parti musulman chiite bloque le fonctionnement du Parlement. Le Président de la Chambre des députés est un chiite. Il ne convoque pas l’assemblée et donc bloque le vote des lois. Le but est faire tomber le gouvernement.

Aides internationales

Le gouvernement libanais ne veut pas abandonner le pouvoir sous de telles pressions. Le 25 janvier, une grande réunion internationale a eu lieu à Paris. 36 pays, les institutions financières internationales et le secrétaire général des  Nations Unies, ont tenté de trouver une solution au Liban divisé. Il s’agit de diminuer la dette publique du Liban. Celle-ci s’élève 41 millions de dollars. Les diplomates français pensent qu’une aide financière pourrait probablement apaiser les tensions au Liban.

Bref, il faut arroser la poudrière avant que tout explose. Un député libanais résume assez bien la situation du Liban : «Nous n’avions pas besoin de cela mais nous sommes maintenant au cœur du cyclone qui secoue toute  la région, de l’Irak au Golfe. Parce que nous avons des citoyens libanais sunnites et chiites, nous voilà impliqués dans une querelle entre musulmans, vieille de mille quatre cents ans (…)  Nous n’avions jamais vraiment connu chez nous de conflit entre sunnites et chiites, mais la pendaison de Saddam Hussein*, diffusée in extenso, a aggravé  les choses. J’ai peur d’une volonté de revanche des chiites qui déclencherait la haine des sunnites et rejaillirait sur toutes les communautés. »

Revanche

Au Liban, les chiites ont toujours été considérés comme le parent pauvre. Ils ont aujourd’hui une forme de revanche! La communauté chiite compte un million de personnes pour 3,4 millions d’habitants soit environ un quart de la population! L’aide internationale va sans doute calmer le jeu. L’Europe contribue beaucoup à cette aide. Il faut installer un régime démocratique et stabiliser la région. A coup d’euros et de dollars ? L’argent ne fait pas le bonheur. Mais il fait et défait les guerres !

Nicolas Simon

* Saddam Hussein était sunnite


Le Liban a une dette publique de 41 milliards de dollars, soit 180% du PIB (produit intérieur brut).
La conférence de Paris propose une aide 7,6 milliards de dollars : des dons, des prêts, ou encore de l’aide humanitaire. Cette aide viendra surtout de la Banque européenne (BEI), l’Arabie Saoudite, la Banque mondiale, les Etats-Unis, la France, la Belgique, la Commission européenne, le Fonds monétaire international, les institutions financières arabes.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

À propos

Par son existence même, le site de l’Essentiel mène des actions pour encourager la lisibilité des textes écrits. Les articles du site www. journal-essentiel.be sont écrits dans un langage accessible à tous, quelque soit son niveau de lecture de départ. Et les mots incontournables sont expliqués dans un glossaire qui accompagne l’article. Mais le site s’inscrit aussi dans un combat plus large.

Articles récents
438231813_276328412207264_2100691291322586033_n
Palestinien, une identité à la carte
image
Voyager dans le cahier "De Palestine"
lemondeenquetegaza detruit
A Gaza, plus de la moitié des écoles et des hôpitaux détruits
Newsletter

Restez informé, inscrivez-vous à notre newsletter, c’est gratuit et utile !

Nous suivre