vendredi 26 avril 2024

L’ESSENTIEL L’information simple comme bonjour

Les chiffres de la «misère»

Depuis plusieurs années, de nombreux pays européens mesurent la pauvreté de leur population. On peut ainsi mesurer l’évolution de la pauvreté dans un pays et comparer cette évolution avec les autres pays européens. En Belgique, une étude officielle sur la pauvreté a été publiée le 16 octobre. Résultat: la pauvreté est « stable ». Soit. Mais elle touche toujours beaucoup de monde : presque 15% de la population. Et ce sont des chiffres qui évaluent la pauvreté pour les années 2004-2007. Avant la crise donc…

Le 17 octobre, c’était la journée mondiale du refus de la misère. La misère ne touche pas que les pays en guerre, touchés par la sécheresse ou de grosses catastrophes naturelles. La misère touche aussi, on le sait, les pays  « riches ». En Europe, il y a environ 79 millions de pauvres.  A l’occasion de cette journée, une étude officielle présente des chiffres sur la pauvreté en Belgique. C’est même une étude très officielle. Elle est faite par la direction générale statistique et information économique.

Des chiffres et du sentiment

Mais la pauvreté, ce n’est pas que des chiffres. La pauvreté, ce sont des personnes qui souffrent. La pauvreté, c’est aussi un sentiment : le sentiment que l’on a d’être pauvre. Et le sentiment d’être pauvre dépasse ce que l’on a dans son porte-monnaie. Les personnes ont des modes de vie différents, des attentes et des espoirs différents. Des personnes et des ménages qui ont le même revenu peuvent donc se sentir pauvres ou non. De plus, le climat économique et social général joue un rôle dans le sentiment de pauvreté. Inutile de dire que la crise des derniers mois influence l’image que l’on a de la pauvreté. Pour mesurer la pauvreté, il y a donc des éléments monétaires et d’autres qui ne le sont pas. Mais il faut quand même des chiffres pour  avoir une idée plus précise de ce qu’est la pauvreté.

C’est le but de l’étude officielle publiée, il y a quelques jours. Cette étude présente des chiffres sur la période 2004-2007.  Donc avant la crise…
Premier point important : la pauvreté est « stable ». Depuis quelques années, il y a presque 15% de la population qui vit sous le seuil de pauvreté. Ces personnes peuvent donc être considérées comme pauvres. Et qu’est-ce qu’être pauvre pour les statistiques ? Est considérée comme pauvre une personne seule qui doit vivre avec moins de 878 euros nets par mois. Un ménage de deux adultes et deux enfants est considéré comme pauvre s’il dispose de moins de 1 844 euros nets par mois. Le risque de pauvreté est « stable » mais il touche en Belgique presque 1 personne sur 7. On peut dire que la Belgique est dans la moyenne européenne.  Pour 25 pays de l’Union européenne, la moyenne est de 16%. Il y a moins de risque de pauvreté chez nous qu’en Espagne, Grèce ou Italie (20%).  On fait aussi bien (ou aussi mal) que l’Allemagne (15%). Par contre, malgré notre fameux système de protection sociale, on fait moins bien que des pays voisins : les Pays-Bas (10%) et la France (13%).

A égalité face à la pauvreté ?

Qui est touché le plus par le risque de pauvreté ? Sans surprise, l’étude montre que ce sont les personnes sans travail : le risque de pauvreté touche 1 chômeur sur 3 (34%) et 1 inactif (CPAS, par exemple) sur 4 (25%). Et 1 pensionné sur 5 risque de tomber dans la pauvreté (20%). En général, les locataires risquent plus la pauvreté que les propriétaires : 29% pour les locataires et 10% pour les propriétaires.

Il n’y a pas que le « statut » social et économique qui intervient dans le risque de pauvreté. Il y a aussi la vie… Le parent seul qui vit avec son enfant est particulièrement touché par la pauvreté : plus d’un parent seul sur 3 (36%) est pauvre.

Enfin, en Belgique, il faut aussi remarquer une différence entre régions. Le risque de pauvreté est de 19% en Wallonie et de « seulement » 11% pour la Flandre.

Tous ces chiffres sont pour la période 2004-2007. Avant la crise donc… On n’a pas encore les chiffres de 2008 et 2009. Mais l’étude indique quand même quelques éléments pour 2008. Dans l’enquête 2008, plus d’une personne sur cinq (21%) a déclaré avoir des difficultés ou de grosses difficultés à  « joindre les deux bouts ». En 2007, elles n’étaient que 15%…

A lire :
Notre dossier complet  Pauvre de nous 
Les chiffres de LA PAUVRETE, analyse des résultats de l’enquête EU-SILC

Consulter :
Le site belge de la journée mondiale du refus de la misère :
http://www.17octobre.be/

Le Réseau européen anti pauvreté: Pour une Europe sociale sans pauvreté :
http://www.eapn.org/

Une réponse

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

À propos

Par son existence même, le site de l’Essentiel mène des actions pour encourager la lisibilité des textes écrits. Les articles du site www. journal-essentiel.be sont écrits dans un langage accessible à tous, quelque soit son niveau de lecture de départ. Et les mots incontournables sont expliqués dans un glossaire qui accompagne l’article. Mais le site s’inscrit aussi dans un combat plus large.

Articles récents
image-1
Pour aller plus loin
438231813_276328412207264_2100691291322586033_n
Palestinien, une identité à la carte
image
Voyager dans le cahier "De Palestine"
Newsletter

Restez informé, inscrivez-vous à notre newsletter, c’est gratuit et utile !

Nous suivre