samedi 20 avril 2024

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Occuper les églises pour sortir de l’ombre

Depuis plusieurs semaines, des étrangers occupent des églises.
Ces femmes, hommes et enfants sont en situation illégale dans notre
pays. Pourquoi s’installent-ils dans ces lieux de culte? Et que veulent-ils ?


Photo: Belga

Ils sont des dizaines et viennent d’Afghanistan, de Mongolie, d’Algérie,
d’Iran ou encore du Congo. Depuis plusieurs semaines, ils occupent différentes églises, à Bruxelles,
Namur, Charleroi, Mons… Certains font la grève de la faim et
de la soif. Ils veulent attirer l’attention des responsables du pays,
mais aussi des médias et des citoyens sur leur situation.

Vivre caché

La plupart des étrangers qui occupent les églises ont introduit
une demande d’asile à l’Office
des étrangers
.
Et cette demande a été refusée. Ils n’ont donc pas
les documents pour vivre en Belgique. On dit que ces hommes, ces femmes et
ces enfants sont des sans-papiers. Au total, ils seraient près de 50
000 dans notre pays. Comme ils n’ont pas l’autorisation de vivre
sur le territoire de notre pays, ils doivent retourner dans leur pays d’origine.
Certains de ces sans-papiers vivent chez nous depuis plusieurs années
et s’y sont intégrés. Parfois même, leurs enfants
sont nés en Belgique et vont à l’école dans notre
pays. En plus, plusieurs de ces illégaux seraient vraiment en danger
s’ils retournaient dans leur pays d’origine. La plupart de ces
illégaux vivent cachés, dans la clandestinité. Comment
trouver un emploi, un logement, une école pour ses enfants ou de se
soigner correctement quand on est un sans-papiers? Et chaque jour, dans
la rue ou ailleurs, ils ont peur du moindre contrôle qui les démasquerait.

Réformer la procédure d’asile

Les sans-papiers occupent les églises pour sortir de la clandestinité.
Ils espèrent que les autorités belges vont revoir leur dossier.
Ainsi, à la fin du mois de mars, des Iraniens qui occupaient l’église
Saint-Boniface à Bruxelles ont obtenu ce qu’ils réclamaient:
on a examiné une nouvelle fois leur dossier. En s’installant dans
les églises, les sans-papiers se protègent derrière une
vieille tradition : les lieux de culte sont « la maison du
Bon Dieu » et donc des endroits qui accueillent les exclus de la
société. Les responsables de l’Eglise catholique ont réagi à ces
occupations. D’une part, ils soulignent que les églises sont bien
des lieux d’accueil et de protection. Mais ils font remarquer, que plupart
des églises ne sont pas prévues pour accueillir durant plusieurs
jours, des femmes, des hommes et des enfants. D’autre part, les responsables
catholiques ne veulent pas être utilisés politiquement. Ils disent
que le monde politique doit s’occuper de ce problème.
Récemment, le ministre de l’Intérieur, Patrick Dewael,
a affirmé qu’il ne voulait pas  une régularisation
de masse
des sans-papiers. Cela avait été le cas en l’an
2000.
Dans les prochaines semaines, les règles de l’asile devraient être réformées.
A cette occasion, les sans-papiers et les associations qui les défendent
voudraient que certains changements soient apportés. Ainsi, ils disent
que les demandeurs d’asile ne sont pas traités à égalité.
Deux demandeurs d’asile dans la même situation sont parfois traités
de manière différente. Les responsables du pays vont-ils entendre
leur demande?

Anouck Thibaut

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