Face à la crise financière, les pays de l’Union européenne vont-ils trouver une réponse? Pour l’instant, chaque pays essaie de défendre les banques présentes sur son propre territoire. Samedi, les représentants de 4 grands pays européens se sont réunis à Paris pour essayer de lutter contre la crise financière et rétablir la confiance.
Samedi, les dirigeants de l’Allemagne, de la France, de l’Italie et du Royaume-Uni se sont réunis à Paris pour examiner la crise financière européenne et mondiale. Après cette rencontre, ils ont fait une déclaration commune. En bref, ils veulent que le système bancaire et financier soit stable et solide.
Ils veulent aussi:
- demander des comptes aux dirigeants des banques en difficulté qui ont fait des erreurs ou des fautes
- créer un code de « bonne conduite» pour les dirigeants des banques et des sociétés financières
- demander à la Commission européenne d’accepter que les Etats sauvent des banques ou des organismes financiers. En effet, selon les règles européennes, l’Etat ne peut pas intervenir dans l’économie parce que cela empêche la libre concurrencecompétition entre entreprises pour être le plus rentable et gagner des marchés
- organiser une rencontre internationale pour changer complètement les règles du système financier mondial.
Pour l’instant, ce n’est encore qu’une déclaration de seulement 4 pays membres de l’Union européenne. Et l’Union européenne en compte 27. On est donc encore loin d’une politique européenne commune pour lutter contre la crise financière. Lundi et mardi, les ministres des finances des 27 pays membres se rencontrent. Ils vont discuter de ces propositions. Mais, au vu de ce qui s’est passé ces derniers jours, ce ne sera pas simple de trouver une réponse européenne à la crise. Chaque pays veut avant tout protéger les banques et les sociétés financières présentes sur son sol.
Dimanche, l’Etat allemand a garanti tous les comptes bancaires des particuliers pour un montant illimité. L’Autriche et le Danemark ont pris à peu près les mêmes mesures. L’Irlande l’avait déjà fait quelques jours plus tôt. Angela Merkel, chancelière (Premier ministre) du gouvernement allemand a déclaré : "Nous disons aux épargnants que leurs placements sont sûrs. Le gouvernement s’en porte garant". L’Allemagne a aussi organisé le sauvetage d’une des plus grosses banques du pays au bord de la faillite : Hypo Real Estate. Le gouvernement a obtenu que le secteur des banques et assurances puisse lui prêter jusqu’à 15 milliards d’euros.
En cette période de crise financière, chaque pays essaie de sauver sa structure. Pourtant, le dernier week-end de septembre, 3 pays avaient montré un exemple d’accord entre Etats européens pour sauver en urgence la banque Fortis. En effet, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg avaient décidé de prendre le contrôle d’une partie de la filiale banque de Fortis dans leur propre pays. C’était une nationalisation partielle. Mais vendredi dernier, les Pays-Bas ont racheté toutes les activités de Fortis sur le territoire néerlandais, y compris le secteur de l’assurance. L’accord des 3 pays du Benelux ne tenait plus. Et le week-end dernier, la banque française BNP Paribas rachetait ce qui restait du groupe Fortis. Le montage financier est compliqué. Mais pour le dire simplement, Fortis deviendra française. Même si les gouvernements belge et luxembourgeois deviendront, en échange, des actionnairespropriétaires d'une partie du capital d'une entreprise de BNP Paribas. Pour le gouvernement belge, vendre Fortis, c’est : sauver Fortis, rassurer les épargnants et les milliers d’employés de Fortis… Et essayer, une fois encore, de rétablir la confiance ?