Dimanche 11 février, les Portugais devaient choisir de dépénaliser ou non l’avortement. 59,3% ont voté oui et 40,7% ont voté non. Mais les votants n’étaient pas assez nombreux: 43,6% seulement des électeurs ont participé. Or il faut au minimum 50%. Le référendum n’est donc pas valable. La dépénalisation de l’avortement sera discutée au Parlement. Avec l’Irlande, la Pologne et Malte, le Portugal est un des pays de l’Union européenne où la justice est la plus dure en matière d’avortement. L’avortement n’est autorisé que dans certains cas : si la mère a été violée, si elle est en danger de mort ou encore si le fœtus a une malformation grave.
Chaque année, mille femmes portugaises avortent ainsi légalement. Mais entre 20.000 et 40.000 autres avortent clandestinement. Ces femmes risquent leur vie et jusqu’à 3 ans de prison. En 1998, il y avait eu un premier référendum. Le «non» l’avait emporté de justesse avec 50,07% des voix. Et plus de 68% des électeurs portugais n’étaient pas allés voter. Lors de la campagne sur le référendum de dimanche dernier, les idées des pour et des contre étaient les idées habituelles. Ceux qui sont pour la dépénalisation défendent le droit de la femme à disposer de son corps. Ceux qui refusent tout changement de la loi considèrent que le fœtus est une personne. Ils défendent le droit à la vie et le respect de la religion. Le Portugal est un pays catholique. Plus de 90% des Portugais sont catholiques. Or, l’Eglise a dit qu’elle était contre la dépénalisation. Les partis de droite comme le parti chrétien-démocrate sont contre la dépénalisation. Le Parti social-démocrate, centre droit, a laissé le libre choix à ses électeurs. Le parti socialiste au pouvoir, le parti communiste et le bloc de gauche ont, eux, fait campagne pour la dépénalisation. Ils proposent donc maintenant un débat entre députés pour arriver, enfin, au vote d’une loi.