L’économiste, Muhammad Yunus, va recevoir le Prix Nobel de la Paix. Dans son pays, le Bengladesh, Yunus a fondé il y a trente ans, une banque un peu particulière: la Grameen Bank. Ce qui veut dire banque de village. La banque est spécialisée dans le micro-crédit. La banque prête de l’argent à des personnes pauvres pour les aider à développer une activité indépendante et échapper ainsi à la misère. A ses débuts, la Grameen Bank accordait des crédits de 27 dollars.
Aujourd’hui, elle compte environ 6,5 millions de «clients», dont 96% de femmes. Seule condition: les demandeurs doivent emprunter par groupes de cinq et s’aider pour les remboursements. C’est un crédit social qui veut favoriser le développement pas l’enrichissement.
Muhammad Yunus fait en tout cas mentir le proverbe: on ne prête qu’aux riches. On l’appelle le banquier des pauvres. Il préfère le surnom de «prêteur d’espoir». L’espoir, le prix Nobel de la paix 2006 sait qu’il en faut beaucoup. Né en 1940 à Chittagong, Muhammad Yunus est le troisième d’une famille de 14 enfants, dont cinq sont morts en bas âge. Mais aujourd’hui, son idée de micro-crédit a fait des petits dans des dizaines de pays.
Le 10 décembre, Muhammad Yunus recevra le Prix: un diplôme, une médaille d’or et un chèque de 1,1 million d’euros. Pourquoi donner le Nobel de la Paix à un économiste? La réponse du président du comité Nobel : « on n’aura une paix durable que si une partie importante de la population trouve les moyens de sortir de la pauvreté. »