Alors que la plupart d’entre nous s’apprêtaient à passer
le cap de la nouvelle année, les concurrents du 28ème rallye Dakar
prenaient le départ depuis Lisbonne. Plus de 10.000 kilomètres
les attendaient, avant l’arrivée au Sénégal.
En sport, les débuts d’année se suivent et se ressemblent.
Depuis 1978, le mois de janvier est celui du Dakar. Ce rallye, réservé aux
motos, autos et camions, relie le Sud de l’Europe au Nord de l’Afrique.
Cette année, le départ avait lieu dans la ville de Lisbonne, au
Portugal. Les pilotes ont ensuite dû traverser l’Espagne, le Maroc,
le Sahara Occidental, la Mauritanie, le Mali, la Guinée et le Sénégal.
L’arrivée est prévue le 15 janvier, sur la plage de Dakar.
Retour à l’aventure
Cette année, les organisateurs ont décidé de revenir aux
sources de cette épreuve. Ils ont voulu que le côté aventure
reprenne le dessus. Pour cela, ils ont limité l’emploi du GPS. Les
pilotes doivent donc revenir à l’utilisation de techniques plus
anciennes pour s’orienter. En conséquence, ils doivent aussi ralentir
leur vitesse, sous peine de faire fausse route donc, de perdre de précieuses
minutes. Par ailleurs, la vitesse des motos a aussi été limitée à 160
km/h. Toutes ces mesures ont aussi pour objectif de diminuer les écarts
entre les concurrents donc, d’augmenter le suspens et le spectacle.
Ce retour aux sources, à l’aventure, intervient alors que le Dakar
fête, cette année, un triste anniversaire. Voici vingt ans, le 14
janvier 1986, Thierry Sabine, le créateur de l’épreuve, se
tuait dans un accident d’hélicoptère. En pleine course, au
Mali, le pilote avait été surpris par une tempête de sable
et avait écrasé son appareil sur une dune. Quatre autres personnes,
dont le chanteur Daniel Balavoine, avaient également disparu dans l’accident.
Pour ou contre?
Cet événement vient nous rappeler que le Dakar est une épreuve
dangereuse et que la mort est souvent au tournant. L’année dernière
d’ailleurs, pas moins de cinq personnes sont mortes durant l’épreuve.
Parmi eux, le pilote moto Fabrizio Meoni qui avait remporté la course
en 2001 et 2002. Ces accidents sont d’ailleurs une des choses que reprochent
les fervents détracteurs de l’épreuve. Ils frappent les concurrents,
mais aussi parfois des habitants venus voir passer le rallye et ses bolides.
Autres points noirs, traditionnellement cités: le fait que cette épreuve
traverse le désert, à toute vitesse, ce qui engendre des dégâts
et de la pollution, mais aussi les énormes sommes dépensées
pour ce qui n’est finalement qu’une épreuve sportive.
A l’opposé, le Dakar compte aussi beaucoup de partisans. Ceux-ci
mettent en avant le fait que cette épreuve permet à de nombreux
participants, amateurs, de vivre un rêve, une aventure, d’aller à la
rencontre de l’Afrique. Grâce à la télévision,
le rallye permet également de découvrir un coin de l’Afrique
et ses populations. Et d’en donner une image positive. Entre avantages
et inconvénients, à chacun de se faire sa propre opinion…
La fin d’une domination?
Côté sportif, à quoi ressemblera le palmarès de cette
28ème édition? A l’heure du départ, la grande question était
la suivante: la suprématie des Mitsubishi, en voiture, et des KTM, en
moto, allait-elle enfin être mise à mal? Et pour cause, les deux
marques ont remporté les cinq dernières épreuves. Qui va
donc succéder à Despres et Peterhansel, vainqueurs en 2004? Réponse
sur la plage de Dakar, le 16 janvier…
Anouck Thibaut