jeudi 25 avril 2024

L’ESSENTIEL L’information simple comme bonjour

Retour des affaires

Depuis quelques mois, des affaires secouent le PS à Charleroi.
Plusieurs élus communaux et provinciaux sont mis en cause. Le président
du PS, Elio di Rupo exige un geste fort. Plusieurs mesures ont déjà été prises.
D’autres sont annoncées. Mais cela suffira-t-il pour retrouver
la confiance des électeurs ?


Photo: Belga

Tout a commencé en septembre dernier. Le 5 septembre,  Olivier
Chastel, élu communal MR, publie un audit de la Société wallonne
du logement. Ce document met en cause la gestion de la société de
logement social la Carolorégienne. Trois échevins sont éclaboussés
dans cette première
affaire: Claude Despiegeleer, André Liesse et Serge Van Bergen. Ils sont
aussi administrateurs de la Carolorégienne. Tous trois démissionnent
de ce poste. Claude Despiegeleer et André Liesse démissionnent
aussi de leur poste d’échevin. Fin septembre, nouvelles «révélations».
C’est le cabinet d’avocats dont le Ministre-Président wallon
Jean-Claude Van Cauwenberghe  fait partie qui défend les intérêts
de la Carolorégienne. De plus, des ouvriers de la Carolorégienne
auraient réalisé des travaux au domicile de certains élus.
Notamment au domicile de Jean-Claude Van Cauwenberghe.

Serge Van Bergen et André Liesse sont inculpés.
Claude Despiegeleer est placé sous mandat d’arrêt. Il
restera en détention
préventive 45 jours. Jean-Claude Van Cauwenberghe  démissionne
de son poste de Ministre président de la Région wallonne en espérant
un retour au calme. Mais l’affaire reprend en mai 2006.

Deuxième vague

Le 10 mai, une nouvelle vague de «révélations» commence.
Un reportage est diffusé à la RTBF. On y met
en cause la gestion de l’ICDI. On dénonce aussi des pratiques de Lucien Cariat, échevin
PS.  On perquisitionne à l’ICDI et au domicile de Lucien
Cariat. Celui-ci et son directeur financier sont placés sous mandat
d’arrêt. Robert Wagner, un homme d’affaires proche de Jean-Claude
Van Cauwenberghe  est inculpé. Il a reçu un subside du
Fonds social européen et n’aurait pas respecté ses obligations.

Un
autre socialiste, Jean-Pierre De Clercq, député permanent de
la Province est inculpé. On lui reproche certaines  pratiques, dans
son ancien métier de curateur de faillites. Jean-Pierre De Clercq met
en cause la justice.

L’Union socialiste communale exige la démission
de Lucien Cariat et blâme  Jean-Pierre De Clercq pour ses critiques
de la justice.
13 perquisitions sont réalisées dans des bâtiments liés à la
Ville. En cause , des irrégularités dans la gestion de deux clubs
sportifs: les Dauphines et les Spirous. Les patrons de ces deux clubs sont inculpés.
Le patron des Dauphines est aussi le chef de cabinet du bourgmestre de Charleroi,
Jacques Van Gompel.

Le bourgmestre pose un geste courageux. Il remet sa démission à Elio
di Rupo. Le Président du PS refuse cette démission et décide
de faire confiance à Van Gompel pour remettre de l’ordre à Charleroi.

Ni cet excès d’honneurs, ni cette indignité

Comme si cela ne suffisait pas, un autre socialiste, Bernard Anselme, bourgmestre
de Namur, doit se justifier pour avoir favorisé la société de
son amie.
Toutes ces affaires qui touchent aujourd’hui le PS posent un tas de questions.

Pourquoi éclatent-elles maintenant ? Le PS, au pouvoir depuis
des années
dans plusieurs communes de Wallonie gère depuis longtemps seul les affaires
de la Ville. Si certains échevins ont commis des irrégularités
ou même des délits, cela ne date pas d’hier. Etrange qu’on
en parle maintenant, à quelques mois des prochaines élections communales
du 8 octobre. A qui finalement toutes ces affaires vont-elles profiter ?
A l’opposition qui les a mis en lumière ? Ou à n’importe
quel justicier qui se présentera comme  un Monsieur Propre ?
Qui peut se vanter d’être Monsieur Propre ? N’est-ce pas
humain de favoriser les personnes que l’on connaît, simplement parce
qu’on
les connaît ? De confier ses assurances à un ami plutôt
qu’à son concurrent ? Bien sûr, cela a d’autres
conséquences si on gère des finances publiques. Mais la démarche
est la même. En fin de compte, le PS qui avait tous les honneurs hier dans
les villes wallonnes, mérite-t-il vraiment cette indignité ?

Lydia Magnoni

11 réponses

  1. L’article commençait par un résumé assez objectif des faits…pourquoi se termine-t’il par tant de compassion ? Tout à fait Incompréhensible, à moins que l’auteur de l’article ne soit militante ou élue socialiste ?

    Je serais tenté de croire que ces affaires ont été dévoilées bien trop tôt, qui s’en souviendra plusieurs mois plus tard ? Si, comme le dit l’auteur de l’article, les irrégularités et délits ne datent pas d’hier, pourquoi ne pas avoir attendu début septembre pour les dévoiler ?

    Je ne sais pas encore à qui va profiter la divulgation de ces affaires ( attendons le 9 octobre ), mais ce dont je suis sûr, c’est que ces « irrégularités » ont bien profité durant de longues années à certains élus socialistes.

    Peut-on croire que, par une opération divine, les, Van Cau, Van Gompel, Mathot Jr, Daerden père et fils, Anselme, et tant d’autres vont désormais se consacrer uniquement au bien-être de leurs citoyens les plus défavorisés ( n’est-ce pas là le cheval de bataille du socialisme ? ) ???

    Si certains naïfs pourraient le croire, je n’en fais pas partie !

    Je ne vois qu’une seule solution, l’inéligibilité à vie pour tout élu reconnu coupable de ce genre d’irrégularités ( tout comme la radiation à vie devrait être le cas pour les sportifs condamnés pour dopage ! ).

     » En fin de compte, le PS qui avait tous les honneurs hier dans les villes wallonnes, mérite-t-il vraiment cette indignité ? »

    Lydia Magnoni

    Tous les systêmes aujourd’hui tant décriés sont connus de tous depuis des années, il n’est pas un élu ( pas uniquement socialiste )qui ne doive son accession à l’un ou l’autre  » coup de main  » ( magouille, pots de vin, filiation,…)

    Ne comptez donc pas sur moi pour verser une quelconque larme sur les « malheurs » de certains responsables de ce parti ! Quant à savoir si le PS méritait une telle indignité ? Je répondrais qu’il n’a que ce qu’il mérite, et attendons encore un peu, TOUT n’est pas encore sorti !

  2. Le problème, c’est qu’il n’y a pas que les socialistes, les autres, c’est la même chose. Curieux qu’on attaque que ceux-là, je crois que c’est cela qu’a voulu dire l’auteur de l’article.

  3. Inconpréhensible car nous sommes en 2007 alors que vers les année 85-90 l’ICDI était déjà plongé dans les affaires, mais de toute évidence à cette époque, Van couw a gommé!

  4. Le gros problème de la wallonie, c’est qu’une véritable alternance politique n’est pas possible. C’est très dangereux pour la démocratie. Le PS n’a pas soif de pouvoir, il l’a déjà. Il ne cherche donc plus à le conquérir avec un programme.
    Les « affaires » ne sont que le symptôme d’une trop longue permanence au pouvoir.

  5. Alla riscossa, camarades!
    Lettre ouverte aux membres du Parti socialiste – 28 avril 2007

    À la rescousse, camarades! la Wallonie a besoin de votre aide. Plus que jamais, en effet, elle a besoin de socialistes qui ont envie que leur région soit gouvernée dans le respect scrupuleux des règles de la démocratie et des principes de l’éthique politique. À l’occasion du 1er mai, j’en appelle en particulier aux militants qui ont publié il y a un an une courageuse carte blanche sous le titre « Avanti camarades! », que je citerai fréquemment ici.

    Dénonçant le cumul de fonctions et les conflits d’intérêts, vous vouliez « pousser un cri de rage » et réaffirmer que « la politique, c’est d’abord et avant tout une histoire de cœur et de valeurs (qui) n’ont rien à voir avec le culte de la personnalité, avec les cultures des petits privilèges et sévères dérapages présumés de certains élus et conseillers! »

    Votre révolte et votre combat contre ces pratiques sont aussi les miens. Ce combat, je le mène à Mons parce que c’est sans doute là, en la personne de M. Di Rupo, que se trouve l’une des raisons essentielles de la difficulté de la Wallonie et du parti socialiste à rénover en profondeur leur gouvernance politique. En effet, le premier des Montois, le premier des Wallons et le premier des socialistes est aussi le premier à enfreindre la loi, à bafouer les règles de l’éthique politique et à ignorer les statuts de son propre parti. Il lui est donc difficile de les faire respecter par les autres.

    La loi enfreinte

    Commençons par la loi. Le code de la démocratie locale et de la décentralisation prévoit qu’un bourgmestre qui exerce la fonction de ministre est considéré comme empêché et qu’en pareil cas, ses fonctions sont remplies par un échevin de son choix. M. Di Rupo enfreint cette disposition de manière flagrante puisque, selon ses propres paroles, c’est lui qui « exerce toutes les fonctions mayorales à l’exception des actes légaux et réglementaires ».

    Il dispose des locaux et du personnel de la Ville. Il signe les invitations, préface les catalogues, préside les manifestations, les réunions, les conférences de presse. C’est même la Ville de Mons qui a organisé et financé ses « vœux du bourgmestre », une cérémonie au cours de laquelle la bourgmestre faisant fonction n’a même pas pu prendre la parole. En violation de deux autres dispositions du code de la démocratie locale, il participe même en toute discrétion à certaines réunions du collège, dont il continue d’ailleurs à faire officiellement partie, selon le site internet de la Ville de Mons.

    Que ce soit pour le bien de ses concitoyens ou pour garder la mainmise sur son fief électoral, ce que fait M. Di Rupo est illégal et porteur de tous les ingrédients du mal wallon: le manque de transparence, le cumul de fonctions, l’estompement de la norme, la dilution et la confusion des responsabilités, l’absence de rigueur dans la gestion et dans l’application de la loi.

    L’éthique bafouée

    Venons-en aux manquements à l’éthique politique, qui découlent inévitablement des conflits d’intérêts et du sentiment d’impunité. J’ai introduit un recours auprès du gouvernement wallon le 5 janvier 2007 pour dénoncer l’exercice illégal de la fonction de bourgmestre par M. Di Rupo en demandant simplement la désignation d’un collège d’experts indépendants pour enquêter à Mons. Quatre mois plus tard, et malgré deux rappels, je n’ai toujours pas reçu la réponse du gouvernement présidé par… M. Elio Di Rupo.

    La raison de ce silence est double. La première est qu’un collège d’experts indépendants confirmerait l’illégalité de ce cumul de fonctions. La seconde a été donnée par l’intéressé lui-même dès le 6 janvier: « Ce monsieur peut déposer tous les recours qu’il veut, ça n’est pas mon affaire » . Venant de la personne qui devait précisément fournir la réponse du gouvernement à mon recours, ces propos me font immanquablement penser à ce que vous disiez dans votre carte blanche: « Nous sommes écœurés qu’on se défende comme un tout-puissant que rien ne peut atteindre, même pas les règles de fonctionnement d’une démocratie et d’un parti. »

    Les statuts ignorés

    Or, les statuts de votre parti vous donnent, à vous ses militants, des armes puissantes. Par la voie de sa commission de vigilance, vous pouvez en effet exiger le respect de ses règles de fonctionnement. Que disent ces règles? De manière encore plus catégorique que le code de la démocratie locale, l’article 71 des statuts du PS interdit formellement le cumul des fonctions de ministre et de bourgmestre. Quant à l’article 73, il semble avoir été rédigé tout exprès pour M. Di Rupo (qui déclare « être bourgmestre à part entière sauf pour ce qui est de la signature des actes officiels »2): « Le fait d’utiliser des moyens formellement réguliers mais détournés pour contourner les règles prévues aux articles 70 à 72 peut être sanctionné de la même manière qu’une violation de ces articles. »

    Au nom de vos valeurs et de vos concitoyens

    Je ne suis pas membre du parti socialiste. En principe, je n’ai donc pas à me mêler de ce qui se passe à l’intérieur de votre parti. Cependant, aujourd’hui, je n’ai plus d’autre recours. En tant que citoyen, j’ai essayé, en vain, de faire jouer les règles de fonctionnement de la démocratie, mais je me suis heurté à la toute-puissance de M. Di Rupo à Mons et à la Région wallonne. C’est pourquoi je vous appelle aujourd’hui à la rescousse en vous rappelant vos propos courageux:

    « C’est le moment ou jamais de nous battre pour poursuivre ce travail de rupture avec ces pratiques (…). Au PS plus qu’ailleurs. Au PS plus que jamais. C’est un devoir de loyauté vis-à-vis de nos valeurs et de nos concitoyens, c’est aussi un devoir de déloyauté envers ceux qui ne les respectent plus. »

    Luc Leens, citoyen montois
    leens.luc@hotmail.com

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