mardi 23 avril 2024

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Toujours aussi inacceptable

Pour mener une vie active en bonne santé, un être humain a besoin de 2 400 calories par jour. L’agriculture produit assez d’aliments pour offrir à tous les habitants de la planète 2700 calories par jour. C’est donc plus qu’il n’en faut… Pourtant, aujourd’hui encore, plus de 800 millions de personnes dans le monde souffrent de la faim. Et 24000 en meurent chaque jour.

Le problème de la faim dans le monde ne date pas d’hier. Une partie de la planète vit dans l’abondance, une autre partie meurt de faim dans l’indifférence. C’est pour en finir avec cette réalité «inacceptable et intolérable» qu’en novembre 1996, 185 pays membres de l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (la FAO) s’étaient réunis à Rome. Ce Sommet Mondial de l’Alimentation s’était fixé comme but de réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde avant 2015. Les dirigeants de ces pays avaient pris des engagements. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Peu de résultats

Dix ans après le Sommet mondial de l’alimentation, il était bien utile de faire un bilan. Les représentants de 120 pays et d’Organisations non gouvernementales se sont réunis à Rome du 30 octobre au 4 novembre. Ils devaient examiner si le monde était sur la bonne voie pour atteindre l’objectif qu’il s’était fixé. En 1996, on estimait que 800 millions de personnes souffraient de la faim. Le 30 octobre 2006, le Directeur général de la FAO, Jacques Diouf déclarait: « Aujourd’hui, je suis profondément navré d’avoir à annoncer que la situation est toujours intolérable et inacceptable – d’autant plus que dix années se sont écoulées. »

Aujourd’hui, en effet, 854 millions de personnes souffrent de la faim. La faim continue donc à s’étendre dans le monde. Pour respecter l’engagement du Sommet de 1996, il aurait fallu que le nombre de personnes sous-alimentées diminue de 31 millions chaque année. Or, ce nombre grimpe d’environ 4 millions par an. 

Petite consolation.  La proportion de personnes victimes de la faim dans les pays pauvres a reculé par rapport à la croissance démographique. Dans les pays en développement, une personne sur cinq était sous-alimentée, soit 20%. Actuellement, ce chiffre tourne autour des 17%.

La situation aujourd’hui

Le rapport montre de grandes différences selon les résultats en fonction des régions du monde. Par exemple, dans les régions Asie-Pacifique et en Amérique latine-Caraïbes, le nombre de personnes sous-alimentées a diminué. Alors que la situation a empiré en Afrique subsaharienne. Un tiers de la population y souffre de la faim. Les mesures prises ont eu peu d’effets à cause du sida, des guerres et des catastrophes naturelles. Notamment au Burundi, en Erythrée, au Libéria, en Sierra Leone et en République démocratique du Congo. Ce pays a connu une guerre régionale de 1998 à 2002. Le nombre de personnes sous-alimentées y a été multiplié par trois. Ils étaient 12 millions, ils sont 36 millions, soit 72% de la population.

Globalement, 86 pays dans le monde ne produisent pas eux-mêmes de quoi nourrir leur population. Ils n’ont pas non plus assez d’argent pour acheter de la nourriture à l’étranger. La moitié de ces pays sont en Afrique, seul continent où la malnutrition est en progression. Mais l’Europe est elle aussi touchée. En ex-Yougoslavie, 2 millions de personnes ont besoin d’aide alimentaire. Et, même en France, 2 millions de personnes sont mal nourries.

Que faire ?

Les ONG rappellent qu’il y a assez de nourriture sur la planète pour nourrir tous ses habitants. Elles disent que l’on ne s’engage pas assez dans des projets de développement agricole. Elles dénoncent aussi des pratiques déloyales dans le commerce international. Les pays touchés par la faim sont en effet les plus pauvres. Les pays riches leur achètent de moins en moins cher ce qu’ils produisent et leur vendent de plus en plus cher les marchandises dont ils ont besoin. Endettés, les pays pauvres ne peuvent pas développer leur économie.

Il y a aussi les guerres civiles en Afrique qui empêchent de développer l’agriculture. Des catastrophes naturelles peuvent aussi provoquer des famines : tremblements de terre, sécheresse. Cela a été le cas au Venezuela, au Salvador, en Turquie… Mais dans ce cas, les gouvernements et l’aide internationale fournissent une aide alimentaire provisoire.
Le rapport de la FAO présenté à Rome la semaine dernière prévoit des actions contre la faim. Il propose aussi de ne plus faire autant d’aide alimentaire directe. Cela rend la population dépendante. Et il est plus efficace d’aider financièrement la production agricole. On s’attaque ainsi aux sources de la faim. On rompt ainsi le « cercle vicieux de la faim et de la pauvreté.»

En effet, la faim n’est pas seulement une conséquence de la pauvreté, elle est aussi une de ses causes. Comment déployer des efforts pour s’en sortir si on n’en a pas la santé et la force ?

Voir Carte "Faim dans le monde" (source FAO 2006)

Nicolas Simon

4 réponses

  1. Loin de moi l’idée de contester le fait que la moitié de la planète (crève – on ne meurt pas quand on a faim) de faim tandis que l’autre moitié meurt de trop manger mais il faudrait – à mon sens – relativiser un peu !
    car 24.000 par jour cela fait 8.760.000 l’année et comme j’entends ces mêmes chiffres depuis plus ou moins 50 ans … cela fait un peu plus de 430.000.000 (millions) de morts …
    Si c’est le cas, comment sommes nous arrivés où nous sommes aujourdhui ?

    De toute façon rien ne changera et les choses resteront en l’état puisque les pays où les gosses crèvent de faim sont ceux qui achètent le plus d’armes et de munitions … n’attendez donc pas que les marchands crachent eux-mêmes dans leur soupe …

  2. C’est absolument scandaleux. Cela m’écoeure. On gaspille la nourriture dans nos pays, on consomme comme des malades, pendant que le reste de la planète crève de faim. Pas étonnant que les pauvres se révoltent… Il ne faut pas oublier que notre richesse s’est construite, et se construit toujours, sur l’exploitation des autres pays. Quand allons-nous enfin prendre conscience des problèmes mondiaux et agir pour faire en sorte que chacun sur la planète puisse manger à sa faim avant que cela ne soit la fin ?

  3. Je suis en train de voir ça pour le moment en géographie à l’école et ma prof nous a expliqué que pour se rendre compte de ce que c’étais elle avait fait une expérience pendant deux jours ils ont été hébergé comme les habitants en Inde et ils mangeait comme eux !!! Apres seulement un jour elle était déja malade !!! C’est scandaleux !!! Il faudrait aider ses gens alors que des population comme celle de l’amérique gaspille !!!

  4. mon prof nous a demandé de faire un exposé sur ce thème.en ce moment nous faisons des recherches et nous avons remarqué que la situation est très catastrophique c’est très grave surtout en afrique.selon notre opinion qu’ il faut faire quelque chose pour aider ses pays surtout sur le plan social et économique. au moins les pays développés peuvent créer plus d’assossiations pour essayer de baisser le taux de mortalité parce que avec cette allure ce « cataclisme » ne poura se calmer. par ailleur nous encourageons tous ceux qui participent à l’organisation des nations pour la lutte contre la faim.

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