samedi 20 avril 2024

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Violences à Gaza

La semaine dernière, à Gaza, des combats entre Palestiniens ont fait plusieurs dizaines de morts. Des combats entre les forces militaires du Fatah et du Hamas, les 2 principaux mouvements politiques palestiniens. Depuis samedi, un cessez-le-feu semble être respecté. Mais on est encore loin de la paix durable. Cette paix dépend aussi d’Israël et de la communauté internationale.

La semaine dernière, il y a eu des combats meurtriers dans le territoire palestinien de Gaza. Des combats entre les forces militaires de deux groupes politiques palestiniens : le Hamas, mouvement islamiste, et le Fatah, mouvement nationaliste. Les combats de la semaine dernière ont fait une cinquantaine de morts : des civils mais surtout des membres des services de sécurité du président de l’Autorité palestinienne, M. Abbas issu du Fatah. Ces graves violences ont eu lieu trois mois après l’accord entre le Fatah et le Hamas pour former un gouvernement d’union nationale.


Des Palestiniens sont rassemblés en signe de protestation devant la maison de Khalil al-Haya, un chef du Hamas. L’inscription sur le mur signifie « famille de al-Haya ». La maison de al-Haya a été la cible des Israéliens. al-Haya était absent. Mais huit personnes sont mortes et douze ont été blessées dans cette attaque. – Photo: Belga

Combats entre Palestiniens

Les violences ont commencé le 11 mai à cause du plan de sécurité prévu par le gouvernement d’union nationale. Ce plan a pour but de remettre de l’ordre dans la zone. Il veut surtout mettre fin aux rivalités et aux violences entre les forces militaires liées au Hamas et les forces militaires fidèles au président Abbas. Et le 11 mai, les forces de sécurité du président Abbas ont contrôlé les carrefours et les routes de la ville de Gaza sans tenir compte du programme de sécurité prévu. Des combats ont commencé avec les forces militaires liées au Hamas. Après plusieurs échecs, un cessez-le-feu semble être respecté depuis samedi 19 mai. Mais on sait que les problèmes ne sont pas réglés, loin de là. Les divisions entre le Hamas et le Fatah sont profondes.

Fatah, Hamas, Israël et Communauté internationale

Mahmoud Abbas, successeur du chef historique palestinien Arafat, est issu du Fatah.  En janvier 2005, il est élu à une écrasante majorité président de l’Autorité palestinienne. La communauté internationale le soutient. En janvier 2006, ce sont les élections législatives. Les premières grandes élections démocratiques de l’histoire de la Palestine. Et le vainqueur de ces élections est le Hamas, mouvement islamiste. La victoire électorale du Hamas est difficile à accepter pour Israël car, officiellement, le Hamas ne reconnaît pas l’Etat d’Israël. Cette victoire inquiète aussi les Américains, l’Union européenne, la Russie et l’Organisation des Nations Unies chargés d’accompagner le processus de paix entre Israël et la Palestine. Le Hamas est considéré comme mouvement terroriste. Pendant plus d’un an, la situation est bloquée. Pendant un an, Hamas et Fatah s’opposent politiquement et parfois militairement. Le 8 février 2007, le Fatah et le Hamas arrivent à un accord pour faire un gouvernement d’union nationale. Les combats et les morts de la semaine dernière montre que cette union nationale n’est pas simple. Mais elle ne dépend pas seulement du Hamas et du Fatah. Elle dépend  aussi d’Israël et de la communauté internationale.

La semaine dernière, des membres du Hamas ont lancé des roquettes sur une ville israélienne frontière avec la bande de Gaza. Il y a eu une quinzaine de blessés israéliens. Israël a répondu : des avions ont lancé des missiles sur les positions du Hamas dans la bande de Gaza. Bilan: une vingtaine de morts. Des membres du Hamas mais aussi des civils palestiniens. Des chars israéliens ont même pénétré sur le territoire avant de se retirer. L’armée israélienne est déployée tout au long de la frontière avec la bande de Gaza, comme si elle était prête à intervenir.

Responsabilités internationales

Une grande opération militaire d’Israël à Gaza pourrait aider le Fatah contre le Hamas. Mais le gouvernement israélien est déjà très critiqué parce qu’il est intervenu au Liban de l’été 2006. De plus, si Israël intervient aujourd’hui, il y aurait peut-être des effets positifs dans l’immédiat. Mais quels effets négatifs dans les mois et années à venir! Cela créerait encore plus de violences. Rappelons qu’Israël a occupé Gaza pendant 38 ans. L’armée s’est retirée en 2005. Depuis la victoire électorale du Hamas, en janvier 2006, Israël bloque et paralyse la vie économique de la bande de Gaza.

Depuis la victoire du Hamas, la communauté internationale a bloqué, elle aussi, ses aides à l’Autorité palestinienne. Les 160000 fonctionnaires de l’Autorité palestinienne ne sont plus payés. Ou alors ils sont payés en partie et avec retard. Et l’emploi dans le secteur public représente 40% de l’emploi total. Faute de médicaments, la population a de graves problèmes de santé. Presque toutes les marchandises sont arrêtées aux frontières. En plus, la bande de Gaza est surpeuplée : 1, 5 million d’habitants sur 360 km2. Soit plus de 3 800 habitants au km2. Selon la Banque mondiale, à Gaza, 3 familles sur 4 sont pauvres. Devant un tel champ de ruines, la communauté internationale ne peut pas attendre en espérant que les partisans du Fatah l’emportent sur les partisans extrémistes du Hamas. Il faut aider et agir pour que ce soient les modérés des forces politiques qui l’emportent sur la violence. 

Thierry Verhoeven

2 réponses

  1. Mais justement, on ne verse plus d’argent parce que la population a voter aux dernières élections non pas pour les forces modérés mais pour les intégristes. C’est normal qu’aujourd’hui, ils en payent les conséquences.

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