Capter des logements pour les plus démunis


 Articles |  Un toit ? Un droit ! >  Cahiers Le 19 avril 2022 | Mise en ligne : Lydia Magnoni
Auteur : Céline Teret

Quand on est sans-abri ou qu’on a de petits revenus, il est très difficile de trouver un logement. Les propriétaires hésitent souvent à louer un logement à ces personnes. Pour les aider à trouver un logement, le « capteur logement » cherche des logements corrects et prend contact avec les propriétaires. Il fait ensuite le lien entre le locataire, le propriétaire et les travailleurs sociaux. Il y a plusieurs « capteurs logement » en Wallonie et à Bruxelles.


Le projet « capteur logement » a été lancé à Charleroi il y a plus de 10 ans. Aujourd’hui, il y a des « capteurs logement » dans d’autres villes belges : Namur, La Louvière, Mons, Liège, Bruxelles… L’idée est venue des problèmes de logement que vivent beaucoup de gens. Pour les personnes les plus fragiles comme les sans-abris, les « petits revenus », les personnes avec des problèmes de santé mentale ou d’assuétudes, c’est presque impossible de trouver un logement sur le marché privé. Les loyers sont chers. Et les propriétaires privés hésitent à louer leurs biens à ces personnes car ils ont peur de ne pas recevoir leur loyer. En plus, il n’y a pas assez de logements sociaux.

Capter et faire lien

Pour tenter de trouver une solution à ce problème, on a imaginé des « capteurs logement ». Le travail du capteur logement est de chercher des logements salubres et accessibles aux personnes à faibles revenus. Il va à la rencontre des propriétaires privés, il discute pour les convaincre de louer leurs biens aux personnes démunies.

Géraldine Léonard est une capteuse logement au Relais Social Urbain urbain de la ville de Namur. Dans une interview accordée à la RTBF , elle explique ce que fait un capteur logement : « C’est une personne qui aide les personnes en très grande précarité précarité le fait d’être dans une situation fragile, incertaine à trouver un logement. La première étape, c’est vraiment la recherche du logement, en fonction des critères de la personne et de ses possibilités financières. Une fois qu’un logement a été capté, on effectue une visite et si le propriétaire est ok de louer à la personne, moi je vais pouvoir l’aider dans toutes les démarches administratives, notamment la signature du bail. »
Le capteur logement sert d’intermédiaire entre le locataire, le propriétaire et les travailleurs sociaux au moment de la signature du bail, mais aussi tout au long de la durée d’occupation du logement. Le locataire est donc accompagné pendant toutes les étapes de la location.

Entre commercial et social

Le capteur logement est, en quelque sorte, un nouveau métier. Ni agent immobilier, ni travailleur social, le capteur logement se situe plutôt entre les deux. Il doit avoir des compétences à la fois commerciales et sociales. Bien souvent, il est engagé par un Relais Social. Presque tous les Relais Sociaux de Wallonie ont un ou plusieurs capteurs logement dans leur équipe. A Bruxelles, une association comme L’Îlot, qui lutte contre le sans-abrisme, a aussi au sein de son équipe des capteurs logement.

A Charleroi, 2 capteurs logement font actuellement partie de l’équipe du Relais Social. Marion Lorge travaille au Relais Social de Charleroi. Elle coordonne le modèle Housing First.
Dans ce cadre, elle travaille en collaboration avec des capteurs logement. Elle explique :« Le capteur logement aide les services d’insertion au logement à trouver un logement pour des publics sans-abri ou très précaire, à la rue ou presque à la rue. Le but du capteur est de trouver du logement privé et donc de convaincre les propriétaires de louer leur bien à des personnes précaires dans leur logement. Certains propriétaires n’aiment pas trop louer leur bien à des personnes qui, par exemple, obtiennent la garantie locative via leur CPAS CPAS Centre public d’action sociale ou qui reçoivent le revenu d’intégration sociale (RIS), car ils craignent de ne pas obtenir leur loyer. L’idée du capteur logement est de rassurer les propriétaires privés, car des services aident le locataire dans ses différentes démarches et sont présents en cas de souci. »

Les capteurs logement ne s’adressent pas qu’aux propriétaires privés. Dans certains cas, ils tentent aussi de trouver des accords avec les sociétés de logements sociaux ou les Agences Immobilières Sociales (AIS). Parfois, les capteurs logement participent à la création de nouveaux logements. Ils négocient pour que les nouveaux projets immobiliers prévoient des logements pour les personnes précarisées précarisées fragilisées, qui vivent dans des conditions difficiles .

A lire aussi notre article sur le Housing first

Résultats encourageants

Chaque année, le travail des capteurs logement en Wallonie et à Bruxelles permet de reloger quelques centaines de personnes. Par exemple, l’équipe « capteur logement » du Relais Social Urbain La Louvière explique : « Depuis 2014, 100 propriétaires nous ont fait confiance, 257 personnes ont été relogées grâce à ce projet, dont 71 enfants. Au total, 152 logements ont été attribués. »
Tout propriétaire qui veut louer son bien peut prendre contact avec un capteur logement. Pour les personnes qui cherchent un logement, il n’est pas possible de prendre contact directement avec un capteur logement. Le capteur logement travaille en effet en partenariat avec des associations d’aide aux sans-abri ou d’insertion au logement ou encore avec le CPAS.
Ces services identifient les personnes qui auraient besoin d’un logement. Comme le souligne le Relais Social de Charleroi sur son site, si vous cherchez un logement et que vous êtes déjà aidé par un service, c’est lui qui prendra contact avec le capteur logement. Si vous n’êtes pas encore aidé, il est possible de passer par un service d’aide pour vous accompagner dans vos démarches.

Une émission de la RTBF. 25.000€ pour le fonctionnement du Capteur Logement , c’est ici
Un article d’Alter Echos sur les Capteurs et créateurs de logement,c’est ici
Un article sur les Capteurs de logement du Relais Social de La Louvière , c’est ici
Un article sur le Capteur Logement du relais social de Charleroi, c’est ici


Auteur : Céline Teret

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