C’est l’histoire d’une professeure d’histoire qui propose à des élèves classés comme mauvais et chahuteurs de participer au concours national de la résistance et de la déportation. Elle leur donne le sujet : ≪ Les enfants et les adolescents dans le système concentrationnaire nazi ≫. Au début, les élèves refusent. Depuis longtemps, l’école et la société leur font comprendre qu’ils sont des jeunes de banlieue banlieue territoire autour du centre d’une ville qui ne réussiront pas dans la vie. Ils ont déjà connu l’échec et ils se sentent incapables de mener un tel projet. Mais grâce à la « prof », ils s’intéressent au sujet. Ils font des recherches, ils découvrent, ils créent. Ils apprennent l’histoire et en même temps, ils apprennent autrement grâce à leur motivation et leur travail collectif. L’école leur semblait inutile, ils trouvent maintenant un sens à leurs apprentissages.
L’histoire se passe au lycée Léon Blum de Créteil dans la banlieue de Paris. On est dans un lycée de la région parisienne. Pour le dire vite, la banlieue, c’est autour de Paris. C’est une banlieue populaire, c’est la ville de Créteil au Sud Est de Paris. Le lycée s’appelle Léon Blum. En France, les écoles ont des noms de personnes connues, historiques, qui ont existé. Léon Blum a été chef du gouvernement français en 1936, pendant le Font populair. Ce front politique défendait les gens du peuple et a amené notamment les congés payés. C’était un homme politique progressiste et d’origine juive.
La population de Créteil a fortement augmenté à partir des années 1950. Elle est passée de 14 000 habitants à plus de 90 000 en 2010. Pourquoi ? La France comme d’autres pays d’Europe, et notamment la Belgique, a fait appel à des travailleurs étrangers. Il y a donc beaucoup d’immigrés et surtout des enfants et des petits-enfants d’immigrés. Beaucoup de ces immigrés ont la nationalité française, mais le système leur fait comprendre qu’ils ne sont pas des Français tout à fait comme les autres. Il y a une particularité de la ville de Créteil, c’est qu’il y a une population d’origine juive importante.
Ne pas juger
Regardons avec attention la 1ère scène. On voit deux logiques, deux pensées s’affronter. La réalisatrice, car c’est une femme qui a réalisé ce film, ne juge pas. Elle met en présence les personnages qui ne sont pas d’accord. Et pendant tout le film, elle va montrer des réalités, mais elle ne juge pas. L’actrice qui joue la « prof » ne juge pas non plus. Elle essaie de comprendre, de guider.
Voyons aussi dans le film, l’importance de l’image : un vitrail d’église, des extraits de film, des dessins, des photos,… Et par l’image, les élèves s’intéressent au sujet et se lancent dans la réflexion.
Le message
Le film porte un message pédagogique : on part des élèves, de leurs connaissances, de leurs centres d’intérêt, on les entraîne dans un travail collectif. Le film porte un message politique : comprendre le passé et entretenir la mémoire des horreurs de l’histoire nous aide à mieux vivre ensemble et à mieux envisager notre avenir. On le voit bien dans le film. Au début, des élèves de familles arabes ou d’Afrique noire voient d’un mauvais œil un sujet où on ne parle que des juifs et de leur extermination. Ils disent : « Et nous ? Notre peuple a aussi été victime de la colonisation et de l’esclavage. »
Et puis ils comprennent que cette mémoire touche à l’universel. Ils invitent un juif, rescapé des camps de concentration qui leur dit ≪ Ne dites jamais « sale juif, sale nègre, sale arabe », car tout ce que j’aurais vécu n’aurait servi a rien ≫. Une scène du film montre le jeune Malik, élève noir et musulman qui efface un tag
tag
dessin qui se rapproche de l’écriture
antisémite.
Un dossier pédagogique très complet avec des exercices, fait par l’Institut français, cliquer ici
La bande annonce du film
Auteur : Thierry Verhoeven