Human Flow, un artiste parmi les réfugiés


 Cahiers >  Frères humains Le 10 février 2018 | Mise en ligne : Lydia Magnoni
Auteur : Thierry Verhoeven

"Human Flow" est un documentaire dans lequel on voit pendant 140 minutes des migrants. Encore ? Après tout ce que l’on voit à la télé, sur le web, encore des images sur les migrants ! Oui encore ! Des images des camps, des traversées et des longues marches des migrants. Des images sur la crise des migrants, sur ce "crime humanitaire" comme le dit le réalisateur du film. Mais surtout des images d’humanité: des hommes, des femmes et des enfants, filmés par un artiste, tout simplement.


Premières images. Une mer bleue vue du ciel. Un point noir et orange sur les flots, il s’agrandit. Ce sont des hommes avec leur gilet de sauvetage entassés dans un canot pneumatique. Dernières images : des milliers de gilets de sauvetage qui forment un énorme tas de couleur orange. Le documentaire Human Flow porte bien son nom : c’est le flux humain, le flot humain. Flots humains traversant les flots et qui parfois y meurent noyés. Entre le début et la fin du documentaire Human Flow, on a fait le tour du monde des réalités des réfugiés : Europe, Asie, Amériques, Afrique.

Europe, Asie

On voit des migrants qui débarquent d’un canot pneumatique, sur l’ile de Lesbos en Grèce. Et dans le camp de Moria à Lesbos, 6 700 réfugiés vivent dans un camp prévu pour 2 300 personnes. Beaucoup sont syriens. On voit leur longue marche et les obstacles à franchir. Par exemple, en Hongrie, les camps de réfugiés sont entourés de barbelés pour les empêcher de traverser le pays. On voit les migrants à Calais en France, car ils essaient de passer en Grande-Bretagne. À l’autre bout de l’Europe, on voit leur misère dans les camps de Turquie.

En Asie, il y a les réfugiés afghans qui vivent dans des camps au Pakistan, le pays voisin. En 2016, il y avait 2,5 millions d’Afghans au Pakistan. Le gouvernement pakistanais organise le retour forcé de milliers d’Afghans en Afghanistan, pays en guerre depuis des dizaines d’années. En Asie encore, plusieurs centaines de milliers de musulmans rohingyas fuient la Birmanie. Ils sont persécutés parce qu’ils sont musulmans et se réfugient en Malaisie et au Bangladesh.

Amérique, Afrique

En Amérique, on voit le mur entre les États-Unis d’Amérique et le Mexique. Le président Donald Trump veut encore renforcer ce mur pour empêcher les migrants d’entrer aux États-Unis. Des Mexicains et des migrants d’autres pays d’Amérique centrale qui fuient les violences et qui se réfugient au Mexique avant d’essayer d’entrer aux États-Unis. En 2016, le Mexique a accepté seulement 1 réfugié sur 3.
En Palestine, 1,3 million de réfugiés palestiniens vivent dans la bande de Gaza. 576 000 sont logés dans des camps. En raison du blocus israélien sur Gaza, les Palestiniens sont prisonniers. Plus de 80% des réfugiés de ces camps ont besoin de l’aide humanitaire pour survivre. En Afrique, au Kenya, il y a l’un des plus grands camps de réfugiés du monde, à Dadaab. Actuellement, 245 000 personnes y vivent. Elles viennent de Somalie, d’Érythrée, et du Sud Soudan. Elles ont fui les guerres civiles, les sècheresses et la misère économique.

L’art du documentaire

Dans le monde, plus de 65 millions de personnes sont ainsi déplacées, réfugiées. Peu d’entre elles trouvent un vrai asile. Les autres errent errent marchent au hasard ou vivent dans des camps de misère. C’est ce que nous montre ce documentaire avec peu de paroles et des images superbes. Des images superbes sur une telle misère ? Sur la crise des migrants ? Sur ce crime contre l’humanité comme le dit l’auteur du documentaire ? Oui superbes, car l’auteur du documentaire justement est un des plus grands artistes contemporains : le chinois Ai Wei Wei. On pourrait d’ailleurs s’amuser à repérer les séquences du film qui font allusion à l’art moderne.

On pourrait dire que le documentaire est si bien et si beau parce que Wei Wei est aussi un exilé : il a dû quitter la Chine, son pays d’origine. Mais on doit dire surtout que le film est beau parce que l’artiste cadre magnifiquement les camps de réfugiés, les longues marches des migrants, leur errance, les grillages, les murs. Et dans ces cadres magnifiques, l’artiste se met parfois en scène avec les réfugiés. Oui, disons-le en scène. Tout simplement. L’artiste devient ainsi réfugié, les réfugiés deviennent des acteurs, des acteurs du documentaire, des acteurs du film, des acteurs de leur vie. Oui, les déplacés et réfugiés sont plus de 65 millions. Oui, c’est un flux, un flot humain. Des hommes, des femmes et des enfants qui n’ont pas de nom. Human Flow nous les montre en toute humanité, en toute dignité. Tout simplement.

La bande-annonce du film

Le lien vers le dossier pédagogique du film


Auteur : Thierry Verhoeven

Un message ?


Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici
  • Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Sondage


Il faut bloquer le prix des loyers

Clôture du précédent sondage "Pour vous, la Belgique, c’est avant tout", pour voir l'analyse cliquez ici

Newsletter

Restez informé, inscrivez-vous à notre newsletter, c'est gratuit et utile !

Facebook

L'Essentiel

Editeur responsable

19, Avenue des Alliés
6000 Charleroi
Belgique
Joëlle Van Gasse
19, avenue des Alliés
6000 Charleroi
Belgique

Rédactrice en chef : Lydia Magnoni
Secrétaire de rédaction : Thierry Verhoeven
L'ESSENTIEL L'information simple comme bonjour
Les photos et illustrations sont la propriété exclusive de leurs auteurs respectifs © Tous droits réservés.
Journalessentiel 2023 .
Squelette et Graphisme par Banlieues asbl

L'Essentiel est une production de la FUNOC.


L'Essentiel est réalisé avec l'appui du SAJ, dans le respect des droits d'auteur.


Avec le soutien de