samedi 20 avril 2024

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220 millions de francophones

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Qui sont donc, ces 220 millions de personnes qui parlent le français ? Il y a d’abord celles et ceux qui vivent dans un pays où le français est la langue maternelle. C’est-à-dire en France (l’Hexagone et les départements d’Outre-mer), au Québec dans une partie de la Belgique et de la Suisse. Mais on est loin des 220 millions. Il faut ajouter à cela les personnes qui ne vivent pas dans un pays francophone mais qui apprennent le français comme langue étrangère. Il faut surtout ajouter les pays où le français a été imposé par la France quand elle était une puissance coloniale. Par exemple, dans plusieurs pays d’Asie et surtout d’Afrique. Français en Afrique et d’ailleurs C’est d’ailleurs grâce aux Africains que le français se porte si bien. Sur les 220 millions de francophones, 96 millions sont africains ! Il y a les pays d’Afrique du Nord. C’est en Afrique subsaharienne que le nombre de francophones progresse le plus car ce sont aussi des pays où la population augmente beaucoup et rapidement. Selon des estimations, en 2050, il pourrait y avoir 500 millions de francophones. Et 85% d’entre eux seraient enAfrique noire. Par contre, le français se porte moins bien en Europe. Il se porte moins bien aussi dans les instances internationales. L’Organisation internationale de la francophonie dit dans un rapport : « (…) la place du français se réduit dans les organisations internationales, au sein desquelles l’utilisation croissante d’un idiome unique commence à poser de sérieux problèmes de fonctionnement. » Traduction : on parle de moins en moins le français dans les organisations internationales, « un idiome unique » remplace de plus en plus le français. Et cet « idiome unique », ne serait-ce pas l’anglais ? En tout cas, on constate que l’anglais est de plus en plus utilisé dans les institutions de l’Union européenne. Et en Europe ? Le français est donc une langue de moins en moins utilisée dans les pays d’Europe. Et, à voir les chiffres, les responsables des institutions de l’Union européenne ne donnent pas l’exemple. Ainsi, il y a 3 langues de travail dans la Commission européenne, qui est le principal pouvoir de l’Union : l’allemand, l’anglais et le français. Voici le pourcentage des documents de la Commission publiés dans chaque langue : 74,8 % en anglais ; 8,32 % en français ; 2,74 % en allemand. Rien d’étonnant à ce que l’anglais soit la langue la plus utilisée. Si on compare ces chiffres avec ceux de 1997, on mesure le recul du français. En 1997, 45% des documents étaient en anglais, 41% en français et 5% en allemand. Le journaliste de Libération, Jean Quatremer, spécialiste de l’Union européenne, s’alarme d’ailleurs de cette situation. Interrogé sur la chaîne de radio France Culture, Jean Quatremer disait ceci : « Beaucoup de responsables français parlent anglais dans les institutions. C’est un effondrement rapide de la langue française mais aussi du multilinguisme. L’allemand a toujours été là pour mémoire. En 10 ans, on est passé d’une quasi parité anglais-français à moins de 10%. C’est un unilinguisme anglophone. Une langue, ce n’est pas seulement un mode d’échange pratique, c’est aussi un système de valeurs qui s’impose. Cette domination de l’anglais correspond aussi à une certaine conception du monde et de l’économie. On a réinventé une « langue des clercs ». Il y a 450 millions de citoyens européens qui ne parlent pas anglais. Sont-ils correctement représentés par ces clercs qui parlent anglais ? En matière juridique, les concepts juridiques anglo-saxons ne sont pas les concepts juridiques continentaux. Il faut expliquer cela aux citoyens européens. A la Cour de justice, le français est encore la langue de délibération mais il est question de passer à l’anglais. Tous les communiqués de presse pour défendre le multilinguisme sont en anglais. » Dans l’Union européenne, il y a en fait 24 langues officielles. Ce qui a fait dire au linguiste et romancier italien, Umberto Eco : « La langue de l’Europe, c’est la traduction. » On comprend que par facilité et par économie, on n’en utilise que quelques unes ! Et peut-être que demain, la langue de l’Europe sera uniquement l’anglais…

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