Le 22 mars, les étudiants occupent les bâtiments de leur faculté universitaire à Nanterre qui dépend de l’université de la Sorbonne. Ils demandent la libération de membres du Comité Vietnam arrêtés quelques jours auparavant. Ce comité fait des actions pour protester contre la guerre que les Etats-Unis font au Vietnam. Les étudiants réclament aussi plus de libertés et le droit d’avoir la parole dans l’université.
Plus tard, les étudiants occupent l’université La Sorbonne. Le 3 mai 1968, la police évacue 500 étudiants de l’université et arrête des étudiants. Aussitôt d’autres étudiants manifestent dans le Quartier Latin au cri de «Libérez nos camarades !». Ce sont les premières violences entre policiers et étudiants.
Dany le roux
Le 6 mai 1968, Daniel Cohn-Bendit, dirigeant du mouvement étudiant passe, avec 7 autres étudiants, devant le conseil de discipline de l’université. C’est ce jour-là que Cohn-Bendit devient vraiment le visage, la figure de Mai 68. Une photo face à un policier le rend célèbre dans le monde entier. On le voit, joufflu, roux, avec les taches de rousseur, l’œil bleu malicieux, l’air moqueur.
Dany le rouge
Avant de passer devant le conseil de discipline, les étudiants chantent L’Internationale. La réunion dure 4 heures. En sortant Cohn-Bendit dira : « On s’est bien amusé ! » Mais les étudiants ne sont pas contents de voir leurs camarades passer devant le conseil de discipline. Ils manifestent et se heurtent à la police. Jusqu’à la fin, en juin 68, Cohn-Bendit restera le visage de ces événements. « Dans 2 mois, on m’aura oublié » dit alors Cohn-Bendit que les médias ont surnommé Dany le rouge.
Dany le vert
De nationalité allemande, Cohn-Bendit est expulsé de France. En Allemagne, Cohn-Bendit est proche des anarchistes. Dans les années 1980, il se rapproche des écologistes, les « Verts ». Il sera élu député européen pour les écologistes allemands de 1994 à 2014. Il y défend un écologisme réaliste, pas très révolutionnaire. Certains le disent même vert pâle.
Dany le bleu
Cohn-Bendit défend aussi l’Union européenne, y compris son libéralisme économique. En plus, Daniel Cohn-Bendit soutient Emmanuel Macron. Certains disent même qu’à 73 ans, il pourrait revenir comme candidat sur les listes du parti de Macron, En Marche, aux élections européennes de 2019. Il serait donc devenu Dany le bleu, la couleur du libéralisme.
Dany le sympa
Ce parcours fait sourire ou hurler ses amis ou ex-amis de gauche : « Dany a retourné sa veste, il se compromet avec le système qu’il a combattu!» Ce qui n’a pas changé chez Daniel Cohn-Bendit, c’est son parler franc, passionné. Il est éloquentqui sait bien parler et convaincre par la parole et drôle. C’est d’ailleurs pour ça qu’il est, comme en Mai 68, le chouchou des médias. C’est d’ailleurs pour ça qu’il est toujours très sympathique.
Quelques « coups de gueule » de la vie politique mouvementée de Daniel Cohn-Bendit dans une vidéo de 3,30 minutes