Alican, Mimoun, Fati, Hamid, Redouane Awa, Irjanit , Maria, Raphaël vivent en Belgique, près de Charleroi. Ils viennent du Maroc, du Congo, de Turquie ou encore d’Albanie. Le français n’est la langue maternelle d’aucun d’entre eux. Le français, ils l’apprennent à la FUNOCFormation pour l'université ouverte de Charleroi. lls y suivent des cours avec Sylvine. Ensemble, ils forment le groupe A2. Le français, ils veulent surtout l’apprendre pour mieux se débrouiller dans la vie de tous les jours. Et pour mieux vivre en Belgique. Et ce n’est pas toujours évident: au jour le jour, ils se battent avec les nombreuses règles, les pièges et les exceptions du français. Le plus souvent, ils voient surtout le français comme une langue pleine de difficultés. Une langue bien difficile à maîtriser…
Allez on se jette à l’eau
Pourtant, lors de la Semaine de la Langue française en fête, ils étaient les ambassadeurs de la langue française. Ils étaient chargés d’une animation à la gare du Sud de Charleroi, lors de la dernière Semaine de la Langue française en fête. Et ils ont représenté le français avec beaucoup de talent…
Ils ont abordé des voyageurs inconnus. Des voyageurs souvent pressés. Qu’il a fallu convaincre, intéresser. Et ils ont échangé avec eux, en français, autour de la Langue, de la Semaine de la Langue. Ils ont parlé de leurs cours, de leurs vies… Ils ont reçu des encouragements, mais aussi des confidences, de parfaits inconnus. Ce jour-là, pour eux, le français, c’était avant tout le plaisir d’échanger. De parler de leur réalité et de découvrir celle d’autres personnes. Ce jour-là, pour eux, le français était un bien commun qui leur a permis d’échanger d’égal à égal avec de parfaits inconnus…
Bien préparés
Pas évident pourtant de réussir à aborder des inconnus et de leur parler dans une langue qu’on ne maîtrise pas complètement. Mais ils l’ont fait. Et ce travail, ils ne l’ont pas fait seuls. Cette journée était l’aboutissement d’un long travail. Pour apprendre à parler clairement, ils ont pu compter sur les conseils de Sylvine, leur formatrice. Et pour se préparer à oser aborder les gens, ils ont fait plusieurs jeux de rôle, à l’Université du Travail avec Dany, comédien professionnel.
Et le jour de l’animation, l’Eden, qui pilotait la Semaine de la Langue à Charleroi, avait installé des tables et préparé le café pour accueillir les passants.
C’est grâce à cette préparation et à ce soutien que les participants du groupe A2 ont trouvé le courage d’oser aborder de parfaits inconnus pour leur parler du français, de leurs cours, de leurs vies…
Allez on se « jette à l’autre »
Pourtant, ce n’était pas gagné au départ. Quand Sylvine, leur formatrice leur a parlé du projet, les participants du groupe A2 n’étaient pas emballés. A vrai dire, le projet leur faisait un peu peur. Il y avait la peur de ne pas y arriver. Peur de n’intéresser personne. Peur de déranger, de se faire rejeter, rabrouer. Mais après coup, les voilà très contents d’avoir participé au projet. Et très fiers aussi.
Fiers d’avoir osé. Fiers d’avoir dépassé leurs limites.
Fiers aussi d’avoir été les ambassadeurs de cette belle langue qui leur donne, au jour le jour, tellement de fil à retordre…