Le 8 mars, c’était la journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Dans les médias, on a donc vu de nombreuses femmes prendre la parole et manifester. Le féminisme ne serait-il donc qu’une affaire de femmes ? Et encore, on connaît toutes et tous au moins une femme qui dit même : « Ah moi, je ne suis pas féministe hein ! » Mais alors qui est concerné par le féminisme?
Seulement les femmes ?
Qui est concerné par le féminisme ? La première réponse qu’on entend souvent est que le féminisme ne concerne que les femmes « victimes ». C’est-à-dire des femmes qui sont victimes de discriminationle fait de traiter différemment (le plus souvent plus mal) une personne ou un groupe par rapport aux autres personnes ou au reste de la collectivité. ou de violences. Par exemple, la femme qui gagne moins que son collègue masculin, celle qui se fait insulter en rue, celle qui ne peut pas travailler à temps plein car elle doit garder ses enfants, celle qui fait tout toute seule à la maison, celle qui est violée, … Donc, le féminisme ne concernerait que les femmes victimes ou celles qui pourraient devenir victimes. Première erreur !
Les hommes aussi !
Le féminisme s’adresse donc à toutes les femmes ? Oui, mais pas seulement. En effet, les discriminationsfaire des discriminations, c'est traiter différemment (et plus mal) une personne ou un groupe par rapport aux autres personnes ou au reste de la collectivité. et les violences faites aux femmes sont les conséquences d’un système : le système patriarcal. Ce système se base sur l’inégalité entre les sexes : les hommes seraient supérieurs aux femmes. Cette inégalité se base sur des stéréotypes, des clichés : la femme serait maternelle, douce, soumise, sensible, patiente, belle… L’homme serait fort, puissant, viril, résistant, dominant… C’est l’exemple connu de la princesse et du chevalier.
Inversons les rôles
Le système fonctionne depuis très longtemps et on a l’impression que c’est naturel que les hommes dominent les femmes. Aujourd’hui, beaucoup de femmes sont encore victimes de cette domination, mais elles ne s’en rendent même pas compte. Pour elles, c’est devenu normal… Et c’est pareil pour les hommes. Certains hommes ne se rendent même pas compte que leur comportement ou leurs paroles sont sexistes.
Pour faire comprendre aux hommes qu’ils sont sexistes, un bon exercice est d’inverser les rôles. Par exemple, une femme qui sifflerait un homme en rue, une patronne qui n’offrirait pas une promotion à un employé parce qu’il va être père, une docteure qui refuserait une vasectomie à un patient, etc.
Toutes et tous féministes ?
Être féministe, c’est défendre le fait qu’une femme puisse être pilote d’avion. Mais c’est aussi défendre un petit garçon qui souhaite devenir instituteur « maternel ». Lutter pour l’égalité, c’est lutter contre les stéréotypes de genre. Et ça, cela concerne bien les hommes et les femmes.
Être féministe c’est permettre à chacun et chacune de trouver sa place dans la société, en toute égalité, et sans contrainte peu importe les différences. De plus, en devenant féministe, on se rend mieux compte des autres formes de domination et de discrimination : handicap, religion, orientation sexuelle, origines, etc. Être féministe donc c’est contribuer à la construction d’un monde meilleur où il fait bon vivre ensemble.
Une réponse
Féminisme, une affaire de femmes?
« Être féministe c’est permettre à chacun et chacune de trouver sa place dans la société, en toute égalité, et sans contrainte peu importe les différences. »
Une évidence… Et un idéal à atteindre. Malheureusement, pendant la crise du coronavirus, les droits des femmes ont plutôt régressé. Et on n’a pas pu se rapprocher de cet idéal. Il y aura du boulot pour rattraper tout ça.