jeudi 25 avril 2024

L’ESSENTIEL L’information simple comme bonjour

La rentrée de Dorothy

Téléchargez un exercice en bas d’article Ces photos ont été prises le 4 septembre 1957 aux Etats-Unis. Plus particulièrement, à Charlotte, en Caroline du Nord. On y voit des étudiants blancs du lycée Harding insulter et harceler une étudiante noire: Dorothy Counts lors de son premier jour de lycée. Dorothy Counts avait 15 ans à l’époque de ces photos. On la voit seule, au premier plan. Elle avance en regardant devant elle. Elle ne semble pas entendre les insultes. Elle marche sans réagir aux grimaces de haine. Depuis 1957, ces photos ont fait le tour du monde. Le photographe Douglas Martin a même remporté le prix « World Press Photo » de l’année 1957, avec une de ces images de Dorothy Counts harcelée lors de son premier jour de lycée. Ces photos ont tout juste 60 ans. Est-ce si vieux? Complètement dépassé? Les personnes sur la photo, et Dorothy Counts elle-même sont aujourd’hui encore en vie. Et les vieilles histoires de racisme et de haine que ces photos racontent sont-elles vraiment de l’histoire ancienne? Aujourd’hui, aux Etats-Unis comme ailleurs, le racisme et haine se portent malheureusement encore très bien. L’histoire de ces photos Tout avait commencé par un arrêt de la Cour Suprême qui voulait supprimer la ségrégation dans les écoles. En 1956, quarante étudiants noirs avaient alors demandé à être admis dans des écoles jusqu’alors réservées aux blancs. Car, dans les écoles réservées aux blancs, il y avait un matériel suffisant, assez de professeurs pour garantir un enseignement de qualité. Dorothy Counts faisait partie des quatre étudiants noirs admis dans différentes écoles de la région réservées aux blancs. Cette situation n’a pas plu au « Conseil des citoyens blancs » . L’épouse de John Z. Warlick, le chef du « Conseil des citoyens blancs » a alors encouragé les garçons à « la garder en dehors » et les filles à « cracher sur elle ». Sur ces photos, Dorothy marche la tête haute, sans réagir à ce harcèlement. Elle dira ensuite que beaucoup de gens lui avaient jeté des pierres (la plupart tombaient juste devant ses pieds) et que beaucoup crachaient sur son dos. Le lendemain, c’est pire encore. On lui lance des déchets à la figure pendant qu’elle dîne. Les professeurs ne s’occupent pas d’elle. Deux filles blanches se lient d’amitié avec elle mais, sous la pression des autres élèves de la classe, elles changent d’avis. On détruit son casier et on abîme la voiture de ses parents. Sa famille reçoit des menaces téléphoniques. Après quatre jours de harcèlement, son père décide de la retirer du lycée. Lors d’une conférence de presse, il déclare : « C’est avec compassion pour notre patrie et par amour pour notre fille Dorothy que nous la retirons en tant qu’étudiante du lycée Harding. Tant que nous sentions qu’elle pouvait être protégée contre les blessures corporelles et les insultes inscrits dans les murs de l’école et sur le campus, nous étions prêts à satisfaire son désir d’étudier à Harding. » dorothy_counts.jpg La suite de l’histoire La famille de Dorothy Counts déménage alors en Pennsylvanie. La jeune fille suivra des cours dans une école à Philadelphie. Par la suite, elle reviendra étudier à l’université Johnson C. Smith à Charlotte. Elle est diplômée de cette université. Ensuite, elle a travaillé pour les services de la protection de l’enfance. « Cela me donne une chance de parler aux enfants l’importance de l’éducation, et de leur faire savoir que les gens ont dû se battre pour eux d’avoir ces opportunités », dit-elle. « Je peux être un rappel pour eux. » En 2008, le lycée Harding à Charlotte a décerné à Dorothy Counts un diplôme d’honneur. En 2010, Dorothy Counts reçoit des excuses publiques d’un membre de la foule qui l’avait harcelée en 1957. Et la même année, le lycée Harding renomme sa bibliothèque en l’honneur de Dorothy Counts. Cet honneur est rarement accordé à des personnes vivantes. L’exercice Et la correction de l’exercice

Documents joints

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

À propos

Par son existence même, le site de l’Essentiel mène des actions pour encourager la lisibilité des textes écrits. Les articles du site www. journal-essentiel.be sont écrits dans un langage accessible à tous, quelque soit son niveau de lecture de départ. Et les mots incontournables sont expliqués dans un glossaire qui accompagne l’article. Mais le site s’inscrit aussi dans un combat plus large.

Articles récents
image-4
Un dossier pédagogique sur la Belgique
liste_produits_boycott-page001-92efd
Le boycott, une arme non-violente
dossierpedafemmes
Dossier pédagogique sur les droits des femmes
Newsletter

Restez informé, inscrivez-vous à notre newsletter, c’est gratuit et utile !

Nous suivre