mardi 23 avril 2024

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Les femmes face aux violences

Les femmes, parce qu’elles sont femmes, subissent de nombreuses violences. Parfois visibles, parfois invisibles, toujours intolérables.
Le plus souvent, quand on parle de « violences » faites aux femmes, on pense aux violences physiques (frapper, bousculer, gifler, griffer…) ou sexuelles (viols, attouchements…). On estime qu’environ 1 femme sur 3 a déjà vécu ces violences-là au moins une fois dans sa vie. C’est énorme quand on y pense…

Mais il reste très difficile de savoir combien de jeunes filles et femmes subissent des violences sexuelles, car la plupart du temps, elles n’osent pas porter plainte. Elles ont peur, elles ont honte. En Belgique, par exemple, on compte en moyenne 3 plaintes par jour pour viol, mais on estime que seulement 16% des victimes de violences sexuelles graves s’adressent à la police. De plus, il y a une condamnation dans seulement 4% des plaintes pour viol.

Féminicides

Certaines violences physiques peuvent aller jusqu’au meurtre. Partout dans le monde, des femmes perdent la vie parce qu’elles sont femmes. On appelle cela des « féminicides », c’est-à-dire des meurtres de femmes en raison de leur sexe. Récemment, à Toronto, au Canada, un homme au volant d’une camionnette a foncé dans la foule. Il a tué 10 personnes et en a blessé 14. Avant de commettre son acte, il a publié un post sur facebook : « La rébellion des incel a commencé ». Le mot « incel » vient d’une abréviation en anglais qui veut dire les « volontairement célibataires ». C’est un groupe d’hommes qui méprisent les femmes. Dans son message, cet homme rend aussi hommage à un autre homme qui, en 2014, avait tué 6 personnes en Californie, aux Etats-Unis. Son geste était motivé par la haine des femmes. Dans les deux cas, on peut parler de féminicide.

Humiliées et privées d’argent

Il y a aussi des violences moins visibles, mais qui causent de vraies souffrances. Comme les violences psychologiques : humilier la femme, la rabaisser, la menacer, l’empêcher de sortir, … Ou les violences verbales : insulter la femme, crier, … Ce sont évidemment les hommes qui font ces violences. C’est parfois l’époux, le conjoint, c’est parfois le collègue de travail ou l’homme de la rue. Dans ce dernier cas, on parle de harcèlement dans l’espace public.
Il y a aussi les hommes qui privent « leur » femme d’argent. Parfois, elles ne peuvent pas utiliser leur propre salaire. Leur conjoint contrôle toutes les dépenses et confisque la carte de banque. La femme n’est plus du tout indépendante. Elles sont dépendantes de leur conjoint et vivent dans la précarité financière. On appelle cela les violences économiques. Les femmes sont aussi souvent victimes de violences physiques et sexuelles.

De la rue à la maison

Ces différentes violences peuvent être le fait d’un proche. Cela peut-être le conjoint, un ex-partenaire, membre de la famille… Cela peut venir d’une personne inconnue. Les violences peuvent avoir lieu une seule ou plusieurs fois. A la maison ou sur le lieu de travail, en rue, dans les transports en commun…. Dans tous les cas, ce sont des violences.
On parle de violences conjugales lorsque ces violences ont lieu au sein d’un couple. Cela veut dire que l’un des deux partenaires (le plus souvent l’homme) maltraite physiquement, sexuellement, psychologiquement ou économiquement sa (ou son) partenaire. En Belgique, 1 femme sur 4 est ou a été victime de violences physiques et/ou sexuelles de la part de son partenaire ou ex-partenaire. Oui, c’est possible qu’une femme se fasse violer par son époux. A partir du moment où la femme dit non à un rapport sexuel et que l’homme l’y oblige, c’est un viol et la loi le reconnaît comme tel. Plus de 70% des femmes assassinées dans le monde le sont par leur partenaire ou leur ex-partenaire. Chaque année, en Belgique, environ 160 femmes meurent à cause de violences conjugales !

Chez nous et ailleurs

Selon les pays et les régions du monde, les violences peuvent être différentes. Dans certaines régions du monde quand il y a la guerre ou une catastrophe naturelle par exemple, les filles et femmes deviennent très vulnérables. Dans certaines armées, le viol est une arme pour terroriser la population. Dans des pays en guerre et déstabilisés, les lois ne sont plus respectées. Les femmes risquent beaucoup plus de se faire violer, maltraiter, vendre comme esclaves. Encore aujourd’hui, dans certains pays, des filles et femmes sont vendues ou mariées de force pour faire vivre leur famille ou parce que c’est une tradition.
Certaines cultures pratiquent l’excision ou d’autres mutilations sexuelles sur les fillettes ou les femmes. Ici encore, la famille et l’entourage disent respecter les traditions ou les coutumes. Ce sont des blessures graves faites à la femme qui bouleversent leur vie sexuelle et leur vie tout court.
Que ces violences soient physiques, sexuelles, psychologiques ou économiques, qu’elles se passent chez nous ou ailleurs, qu’elles surviennent une fois ou souvent, ces violences faites aux femmes sont inacceptables. Les femmes ne devraient plus en être les victimes. Il faut les dénoncer car trop souvent encore, on les cache, on les banalise, on les minimise !

Chiffres issus du magazine Axelle n°203, novembre 2017, dossier « Violences envers les femmes : des chiffres et des mots »

Au sujet du harcèlement de rue lire notre article « Sexisme en rue »

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