Dans cette ancienne vidéo de l’Institut national de l’audiovisuel, une journaliste française interrogeait des hommes dans la rue à propos des violences des hommes sur leur femme. C’était en 1975. Dans beaucoup de leurs réponses, on voit à demi-mot à quel point ces violences étaient encore largement admises et tolérées, il y a 45 ans.
La plupart des hommes interrogés minimisent les violences faites aux femmes.
« Sur la quantité il y a des femmes battues c’est sûr. » « C’est comme ça depuis que le monde est monde » « il y a bien des hommes battus ».
Certains de ces hommes considèrent même ces violences comme banales. Certains admettent d’ailleurs avoir parfois donné à leur femme : « un coup malheureux » ou « des petites gifles ».
L’un d’eux plaisante sur un « accident de ménage », parle d’une femme marquée parce qu’elle est « tombée dans une casserole »
Certains justifient leurs coups par le comportement de la femme « Dans certaines circonstances » « A certaines femmes, il faut leur faire entrer à coup de poing » « Y’en a qui sont pas battues parce qu’elles n’ont pas besoin d’être battues »
L’un d’eux admet même qu’il bat sa femme « pour qu’elle soit plus gentille et plus amoureuse ou pour qu’elle fasse mieux l’amour ».
Plusieurs des répondants se justifient en disant qu’il y a « des femmes qui aiment ça »
Heureusement, quelques hommes interrogés affirment qu’ils n’ont jamais battu leur femme. Ils considèrent qu’il est « épouvantable, inadmissible » de frapper sa femme.
L’un d’entre eux lie les violences des maris sur leur femme au vieux statut patriarcal de l’homme et rappelle que « la femme est une personne ».
Le discours de certains de ces hommes a de quoi grincer des dents. Les mentalités ont heureusement évolué grâce aux luttes des femmes. Mais qu’en est-il vraiment, 45ans après? C’est vrai l’égalité a fait son chemin. Mais il reste encore beaucoup à faire. Encore aujourd’hui, en Belgique, 1 femme sur 4 a été frappée ou violée par son compagnon . Durant ces trois dernières années, 108 personnes sont mortes en Belgique sous les coups de son partenaire ou de son ex-partenaire.