lundi 14 octobre 2024

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Contre la CATastrophe sociale en Europe

(Article d’archives écrit en 2013)
cat.jpgCaterpillar va licencier 1 400 personnes : 1100 ouvriers, 300 employés et cadres. De plus, 190 personnes en contrat à durée déterminée vont aussi perdre leur emploi. C’est presque la moitié du personnel. Pour la direction de l’usine, ce n’est pas un plan social mais un plan industriel. On licencie, oui ! Mais c’est pour mieux assurer la survie de l’usine. D’ailleurs, la direction dit qu’elle va investir. Les syndicats en doutent, les responsables politiques aussi. Ces licenciements pourraient être la première étape vers une fermeture de l’usine.

1 400 licenciements, c’est déjà une véritable catastrophe sociale. Caterpillar est le premier employeur de Charleroi et le troisième employeur de Wallonie. Plusieurs entreprises travaillent pour Caterpillar. Elles vont être en difficulté et risquent aussi de licencier.
L’usine Caterpillar à Gosselies est un symbole dans la région. Elle est aussi le symbole de la politique des grandes entreprises internationales, de la crise économique en Europe et de l’impuissance des gouvernements.

Multinationale

Caterpillar est une entreprise multinationale américaine. Il y a 300 usines Caterpillar dans le monde. Cat est la 106ème plus grosse entreprise au monde. En 2012, elle a fait un chiffre d’affaires de 66 milliards de dollars et un bénéfice de 5 milliards de dollars. 125 340 personnes travaillent pour Caterpillar. Caterpillar joue donc au niveau mondial. Et au niveau mondial, que se passe-t-il ? Ce sont les marchés en Amérique du Sud et en Asie qui se développent. Et ce sont des régions du monde où l’on produit à des coûts beaucoup plus bas qu’en Europe. Les salaires, par exemple, sont beaucoup moins élevés. Malgré la qualité des produits de Caterpillar-Gosselies et les efforts déjà faits par les travailleurs, l’usine de Belgique n’est plus assez compétitive. Cela coûte moins cher de transporter des machines d’Asie ou d’Amérique du Sud pour les vendre en Belgique que de fabriquer en Belgique.

Europe

Les marchés sud-américain et asiatique se développent, mais pas le marché européen. Presque tous les pays européens sont en crise économique. Beaucoup d’entreprises ferment ou licencient. En Belgique, depuis octobre 2012, plus de 15 000 emplois ont été perdus. Dans l’automobile, Ford à Genk : 4 264 emplois. Dans la sidérurgie, Arcelor-Mittal à Liège : 1 300 emplois. Dans la banque, ING et BNP Paribas Fortis : 2 800 emplois, …

Les responsables politiques belges et européens aimeraient bien que cela s’arrête. Mais comment faire ? Quels moyens ont-ils pour relancer l’industrie et l’économie en Europe ? On a l’impression qu’ils sont « coincés ». D’un côté, les gouvernements veulent diminuer leur dette. Ils diminuent donc les dépenses de l’Etat. C’est ce que l’on appelle la politique de l’austérité. Mais d’un autre côté, moins de dépenses de l’Etat, c’est moins d’argent pour la population, moins d’argent pour l’économie. Donc, cela aggrave la crise.

Contre la politique d’austérité, les syndicats belges et européens manifestent. Pour eux, il y a d’autres solutions. Et d’abord de demander des comptes aux entreprises. En Europe, les grandes entreprises reçoivent des aides de l’Etat pour se développer et diminuer le coût du travail. Malgré cela, beaucoup d’entreprises ferment ou licencient. La filiale financière de Caterpillar Belgique, par exemple, a pu déduire de ses impôts 7,8 millions d’euros en 2011. Elle a payé 3,25% d’impôt. Et elle licencie quand même 1 400 travailleurs.

Contre l’impuissance

Pour les syndicats, les gouvernements ne peuvent pas laisser les entreprises agir ainsi. Les gouvernements doivent aussi arrêter l’austérité. En Belgique, le 21 février, 40 000 personnes ont manifesté pour que cela change. Il y a des petits changements. Il y aura, par exemple, des petites augmentations des allocations de chômage minimum, des pensions minimum, des salaires minimum. Le 14 mars, à Bruxelles, ce sont les syndicats européens qui manifestent. Ils s’adressent aux gouvernements européens pour arrêter l’austérité, pour une vraie relance économique et pour des emplois de qualité.

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