
Les deux mondes
En 1945, après la seconde guerre mondiale, il y a deux mondes. Le monde capitaliste avec l’Europe de l’Ouest et les puissants Etats-Unis d’Amérique. Et le monde socialiste avec les pays d’Europe de l’Est avec la puissante Union soviétique. Deux blocs, deux mondes. Mais les effets de la seconde guerre mondiale se font sentir en Asie et en Afrique. Les peuples d’Asie et d’Afrique exploités, dominés, colonisés par les pays d’Europe de l’Ouest veulent se libérer. En 1945, la décolonisation commence. L’Inde, l’Indonésie, la Birmanie deviennent indépendantes. En Afrique, l’Egypte est indépendante en 1954. Et elle veut aider les autres pays arabes à se débarrasser des Européens.
Le troisième monde
C’est la fin des empires. Fin de l’empire néerlandais, britannique, français, belge et portugais. C’est la naissance d’un troisième monde, ce que l’on appellera le « tiers-monde ». Dans un article extraordinaire, un Français Alfred Sauvy, l’avait bien vu. Il écrit, dès 1952 : « Car enfin ce tiers-monde ignoré, exploité, (…) veut, lui aussi, être quelque chose. » Dans les années 1950, les dirigeants des nouveaux pays indépendants du tiers-monde se réunissent. Ils veulent moderniser leur pays, une société plus juste, un monde plus juste et un nouvel ordre économique international. L’Union soviétique et la Chine communiste soutiennent le mouvement. En 1959, la révolutionchangement véritable et profond triomphe à Cuba avec Fidel Castro et Che Guevara. L’espoir d’un monde nouveau naît aussi en Amérique latine. Un internationalisme nouveau apparaît.

Et demain
Dans les années 1960, l’ennemi n’est plus le pays colonial européen mais l’impérialisme des Etats-Unis. En effet, les Etats-Unis n’apprécient pas ce tiers-monde. Ils y voient la menace communiste chinoise et soviétique et la remise en cause de leurs intérêts économiques et militaires. Le tiers-monde est devenu quelque chose. Non seulement pour les peuples pauvres du Sud mais aussi pour beaucoup de gens du Nord.
Face aux injustices du monde occidental, le tiers-monde montre une voie originale. Ce sera le tiers-mondisme. Les peuples du Sud affirment leur droit à disposer d’eux-mêmes et de leurs richesses naturelles. Dans les pays du Nord, partis de gauche, syndicats, associations, espèrent ce monde plus égalitaire. Mais à la fin des années 1980, la fin du bloc socialiste et puis la fin de l’Union soviétique marquent aussi la fin du tiers-monde et la fin des espoirs du tiers-mondisme.