mardi 5 novembre 2024

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L’Essentiel et Döne en 4 rencontres

Quand nous avons parlé du livre à Döne, elle était très enthousiaste, mais elle nous a avoué aussi être un peu embêtée. Elle nous dit : « Dans le journal, il y a beaucoup de choses très intéressantes. Quand je le lis, je me dis que j’aurais dû ne pas louper tout ça. Mais on ne prend pas assez de temps. On dit qu’on va le faire et puis on ne le fait pas. » N’empêche, on voit que Döne,nous suit régulièrement. Elle est d’ailleurs dans notre Comité de lecteurs.

Elle dit encore: « Il y a beaucoup de choses dans le journal dont on ne parle pas beaucoup. Des points de vue sur des immigrés, sur des grèves, je trouve que c’est bien. Et puis aussi sur les droits des pauvres, les inégalités qui ont augmenté à cause du coronavirus, c’est bien de savoir ces choses-là. Vous parlez de pas mal de sujets, de l’évasion fiscale, des riches de plus en plus riches, des pauvres de plus en plus pauvres. »

Première rencontre

En 2013, c’est la première fois que Döne,collabore avec l’équipe de L’Essentiel. A l’époque, Döne suit une formation en alphabétisation et elle accepte de présenter devant plusieurs dizaines d’adultes les problèmes vécus par les sans-emplois qui s’engagent dans une formation. Pour préparer son exposé, elle se base sur des articles de L’Essentiel. L’exercice n’est pas facile et forcément, je l’aide un peu. Je n’étais pas le seul. Peu avant le jour J, elle m’a présenté son fils, un grand adolescent, pour me dire qu’il l’aidait à la maison à répéter son texte et à corriger la prononciation.

Deuxième rencontre

Un an plus tard, c’est une deuxième rencontre. Dans le train qui nous emmène manifester à Bruxelles, Döne, nous raconte son expérience professionnelle.

On en parle dans notre article Le petit monde des manifestants. Döne a travaillé 4 ans dans une entreprise de nettoyage. Elle nettoyait des chambres d’hôtel : « On avait 14 minutes pour faire la chambre, c’était impossible en fait ! » Maintenant, elle est au chômage et suit une formation. C’est une femme d’origine turque portant foulard, visage rieur, mais décidé, elle s’amuse : « Mon fils ne voulait pas que je vienne manifester, il m’a dit : ce sont les hommes qui manifestent. Depuis que tu es en formation, tu deviens un homme ! »

Troisième rencontre

A l’occasion de la Journée du migrant, Döne nous livre son témoignage dans L’Essentiel :
« Tout d’abord, il faut bien dire que c’est vraiment difficile de venir s’installer dans un autre pays. Quand je suis arrivée en Belgique, c’était le noir dans ma tête, comme si j’étais tombée dans un puits. Après quelques années, je me suis habituée à vivre ici, mais alors j’avais peur d’être trop assimilée, j’avais un calcul fixe dans ma tête : immigration + intégration = assimilation.
Mais quand j’ai commencé la formation à la Funoc, j’ai vu que ce n’était pas du tout comme
je pensais. J’ai vu que je suis plus riche. J’ai deux cultures, deux langues. Une vision plus large. Mes enfants sont plus riches culturellement. (…)
Je veux terminer en disant que pendant des années je n’étais pas voilée. Au bout de 10 ans, j’ai décidé de porter le voile, les gens autour de moi ont dit : on pensait que tu étais bien intégrée ! Mais ce n’est pas mon foulard qui va empêcher mon intégration. Ca n’a rien à voir. Malheureusement souvent les gens pensent comme ça
. »

Quatrième rencontre : Döne, L’Essentiel et… Anne Morelli !
L’Essentiel est édité par la FUNOC, un centre de formation pour adultes à Charleroi. Des stagiaires peuvent y obtenir leur CEB en réalisant un chef-d’œuvre. Ils travaillent sur un sujet qu’ils ont choisi. Ils présentent ensuite le résultat de leurs recherches par écrit et à l’oral devant un jury de la Fédération Wallonie- Bruxelles. L’équipe de L’Essentiel accompagne certains de ces stagiaires dans leur recherche et leur travail. En 2014, ce fut le cas, entre autres, pour Döne qui faisait son travail sur l’histoire de l’immigration turque en Belgique.


En Turquie, Döne en costume traditionnel

Fin 2014, l’historienne de l’ULB Anne Morelli vient à Charleroi faire une conférence sur l’histoire de l’immigration. Comme l’équipe de l’Essentiel est invitée, elle propose à Döne de l’accompagner. Mais c’est la veille de son exposé devant les inspecteurs de la Fédération Wallonie-Bruxelles ! Pour l’équipe de L’Essentiel, c’est une belle occasion pour Döne de réviser son sujet plutôt que de répéter une énième fois son exposé devant ses formatrices. Formatrices d’ailleurs fort enthousiastes à cette idée. Donë vient à la conférence. Elle l’enregistre sur son smartphone. Elle la réécoute chez elle. Le lendemain, Donë réussit brillamment son exposé et son CEB.

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À propos

Par son existence même, le site de l’Essentiel mène des actions pour encourager la lisibilité des textes écrits. Les articles du site www. journal-essentiel.be sont écrits dans un langage accessible à tous, quelque soit son niveau de lecture de départ. Et les mots incontournables sont expliqués dans un glossaire qui accompagne l’article. Mais le site s’inscrit aussi dans un combat plus large.

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