Ce qu’en dit Geneviève Mairesse
Mes premiers contacts avec la FUNOCFormation pour l'université ouverte de Charleroi datent du début des années 80, lorsque fraîchement sortie des études, je postule au CUNIC, Centre universitaire de Charleroi. Le foisonnement d’activités des différents partenaires logés dans la Caserne Trésignies m’offre un partage d’expériences et de projets spécifiques selon les publics visés.
Parmi ces publics, les stagiaires et l’équipe de la FUNOC occupent le dernier étage. La directrice de l’époque, Christou Verniers, n’a pas l’habitude de mâcher ses mots et cela me plaît. Je me souviens d’une rentrée académiquegggg (en 1985 ) où la directrice de la FUNOC lance cette phrase choc : «Tous les universitaires sont des analphabètes sociaux!». Je prends conscience à la fois de la justesse de ses propos et de ma responsabilité future.
La formation des adultes et en particulier des personnes dites «peu qualifiées» constitue un des moteurs de ma vie professionnelle. Recherchant en permanence les méthodologies les mieux adaptées, les connaissances les plus pointues pour mieux accompagner ces publics, je découvre le journal L’Essentiel.
La presse écrite m’est familière et j’aime ce support, publié à l’époque uniquement en version « papier ».
Outre la forme et le langage accessibles aux adultes en difficulté avec l’écrit, j’ai particulièrement apprécié le contenu des articles, des dossiers, des différentes rubriques en lien avec l’actualité. Lorsque j’animais les cours de remise à niveau en français et les ateliers de vie sociale pour l’EFT Le Germoir, j’ai souvent utilisé L’Essentiel. Certaines stagiaires ont pris l’habitude de le feuilleter entre deux chantiers de nettoyage ou après le service de l’Horeca.
Apprendre à comprendre les informations, à structurer sa pensée, mieux comprendre les institutions, mieux maîtriser les démarches administratives ou mieux appréhender la complexité de nos sociétés… autant d’enjeux et de défis que les formateurs et formatrices d’adultes empoignent au quotidien, en créant leurs outils, avec les adultes en formation. C’est le cœur de l’action d’Éducation permanente dans laquelle s’inscrit L’Essentiel. Viser l’émancipation, développer les droits culturels et sociaux de ses lectrices et lecteurs, reconstruire leur estime de soi en développant leurs compétences, autant d’objectifs concrets rencontrés par ce « petit » journal, hors des schémas classiques. C’est bien cela qui fait toute la richesse de cette démarche : des contenus et des informations à destination d’adultes, dans un langage adapté, vulgarisé, et surtout respectueux de leurs besoins sans les infantiliser. Des contenus également très différents des communications exclusivement émotionnelles, des faits divers sordides,
ou des informations alarmistes des médias traditionnels. Longue vie à L’Essentiel !