jeudi 23 janvier 2025

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Marathoniennes enfin reconnues

Pour la première fois dans l’histoire des JO, le marathon féminin a été la dernière épreuve et la remise des médailles s’est faite pendant la cérémonie de clôture. Cet honneur était jusque-là réservé aux hommes.

Aux JO de Paris, 80 femmes ont achevé ce marathon. 80 sur 91 engagées. 80 femmes qui ont fait mentir Pierre de Coubertin et tous les hommes qui, jusqu’il y a peu, considéraient que le marathon était une affaire d’hommes. Ce marathon a été passionnant jusqu’au bout ! La 1ère a terminé la course en 2h 22min 55sec, la 2ème 3 secondes plus tard et la 3ème 12 secondes. Soit un écart de seulement 15 secondes pour une course de 42,195 km ! Voici le podium du marathon féminin des JO de Paris en 2024 :

  • Médaille d’or : Sifan Hassan, Néerlandaise d’origine éthiopienne
  • Médaille d’argent : Tigist Assefa, Ethiopienne
  • Médaille de bronze :  Hellen Obiri, Kényane

Sifan Hassan

Elle est née en 1993 en Ethiopie. Elle a été élevée dans une ferme par sa mère et sa grand-mère. A 15 ans, elle part aux Pays-Bas, un départ dont elle n’a jamais donné les raisons. Elle est d’abord hébergée dans un centre pour demandeurs d’asile mineurs. Elle dira plus tard : « J’étais comme une fleur sans soleil, je pleurais tous les jours« . Elle rencontre d’autres Éthiopiens membres du club d’athlétisme local. Elle y accompagne un ami et, sur un coup de tête, décide de participer à une course de 1000 m. Sa passion pour l’athlétisme est née. Elle a 17 ans, Sifan est douée, elle progresse rapidement. Elle obtient la nationalité néerlandaise en 2013 et, un mois plus tard, remporte son premier titre.  

Sa récolte de titres et de médailles ne s’arrêtera plus ! Elle est la seule athlète féminine à remporter des victoires dans toutes les courses de 1500 m au marathon ! Aux JO de Paris, nouvel exploit, elle remporte 3 médailles : le bronze sur 5.000 et 10.000 m et l’or au marathon !

Tigist Assefa

Elle est née en1994 en Ethiopie (à moins de 100km de Sifan Hassan). Elle commence sa carrière internationale très jeune : à 15 ans, elle représente l’Ethiopie au championnat d’Afrique sur le 400m. Mais ensuite, sa progression stagne. Pire, elle souffre d’une blessure grave aux tendons d’Achille et elle doit arrêter la compétition 2 ans pour se soigner. A son retour, elle décide de se consacrer aux courses sur route.

Elle dispute son 1er marathon en 2022 avec un temps très moyen mais dès sa 2ème participation, en 2023 à Berlin, elle gagne et bat le record du monde : 2h 11min 53sec ! A Paris en 2024, elle participe pour la 1ère fois à un marathon olympique. Encore en tête à moins de 500m de l’arrivée, elle se fait dépasser lors d’un sprint incroyable par Sifan Hassan et termine 2ème, à seulement 3 sec !

Hellen Onsando Obiri 

Elle est née en1989 au Kenya. Aînée d’une famille de 6 enfants, elle vit dans une hutte en terre sur un petit terrain. Sa famille est pauvre, elle survit grâce aux légumes qu’elle y fait pousser. Hellen va à l’école à pied et souvent le ventre vide, un trajet de 12km aller-retour. Elle se souvient encore de ses maux de dos causés par ses trajets à remonter la rivière chaque jour, chargée de plusieurs litres d’eau que sa famille devait faire bouillir pour avoir de l’eau potable.  A 13 ans, elle découvre la course à pied. « Si ma vie avait été facile depuis l’enfance, je ne serais sans doute jamais devenue coureuse », affirme d’ailleurs Hellen. Elle s’entraîne seule, dans son village personne ne fait de sport.

En 2008, elle rentre à l’armée. Grâce à ce travail, elle peut intégrer un centre d’entraînement. Elle participe pour la 1ère fois aux JO de Londres mais n’y brille pas. Elle continue à travailler dur, à progresser et les victoires s’enchaînent. En 2023, elle entre dans l’histoire : elle devient la 1ère femme à gagner le marathon de Boston et de New York la même année. Aux JO de 2016, elle décroche une médaille d’argent sur le 5000 m. Et aux JO de Paris, elle est médaillée de bronze au marathon. Hellen Obiri a un surnom : « la lionne kényane ». Elle dit : « J’ai un mental d’acier, si on me dit que c’est impossible, je peux le faire » !

Trois médaillées, trois athlètes d’exception. Mais la beauté et la force du marathon ne se mesurent pas qu’aux premières places.

Une quatrième athlète à l’honneur

Kinzang Lhamo, athlète représentant le Bhoutan a achevé sa course en 3h 52min 59sec, soit plus d’1h30 après Sifan Hassan et avec presque 1h de retard sur l’avant-dernière. Elle a été encouragée par de nombreux spectateurs. Certains l’ont même suivie en trottinant. Car les derniers kilomètres ont été très difficiles pour elle. Epuisée, elle a longtemps marché, incapable de courir. A la vue de la ligne d’arrivée, elle s’est remise à courir et a été saluée par la foule. A bout de forces, elle a dû être évacuée en fauteuil roulant.

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