jeudi 18 avril 2024

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Pensions : les femmes perdantes, encore ?

En général, la pension des femmes est plus basse que celle des hommes. En moyenne, les chiffres montrent que cette différence est de 22 %. Qu’est-ce qui explique cette différence ?

La pension fait partie du système de la Sécurité sociale. Comme tous les autres secteurs de la sécu, c’est un système de solidarité, solidarité entre travailleurs, solidarité entre jeunes et vieux, solidarité entre travailleurs et inactifs. Pendant la vie active, chaque citoyen « met » une part de son salaire dans la caisse commune de la sécu et donc de la pension. Plus on aura cotisé et plus la pension sera élevée.

Carrière morcelée, pension rabotée

Les femmes ont généralement des carrières plus coupées que les hommes. D’abord, elles accouchent, et donc elles prennent un congé maternité, et même si ce congé est assimilé pour le calcul de la pension, c’est tout de même une coupure dans la carrière de la femme. On sait aussi que ce sont, encore aujourd’hui les femmes qui passent le plus de temps à s’occuper des enfants. S’ils sont malades, par exemple, souvent ce sont les femmes qui prendront congé pour les emmener chez le médecin et pour s’en occuper. Ce qui fait que dans l’ensemble, les femmes ont en moyenne une carrière de 36 ans contre 42 pour les hommes. Et n’oublions pas que le travail ménager fait en grande partie par les femmes permet à leur conjoint d’être plus performant dans leur vie professionnelle et d’avoir une meilleure carrière.

Temps partiel, pension rabotée

Le travail à temps partiel est une autre raison de la différence de pension entre les hommes et les femmes. Pour les emplois à temps partiel on doit souvent mettre les noms seulement au féminin. Pensons aux caissières des grands magasins, aux aides ménagères, aux aides-soignantes, aux aides familiales. Les salaires ne sont pas très élevés dans ces professions. Et comme la pension est aussi calculée sur base du salaire moyen, elle est minime. Par exemple, Anna qui a travaillé pendant 30 ans à temps partiel dans un supermarché pour un salaire de 1200 € bruts par mois touchera 509 € de pension.

Vers plus d’inégalités ?

En Belgique, le gouvernement est en train de terminer une réforme des pensions. On sait déjà que les pensions minimum augmenteront un peu dans les prochaines années pour les hommes et pour les femmes. On sait aussi que le gouvernement discute de mesures qui favoriseront plus d’égalité entre les hommes et les femmes. Mais il y a un gros point négatif pour les hommes et les femmes dans cette réforme : le nombre de jours effectifs de travail.

Jusqu’à présent, des jours de chômage ou de maladie par exemple comptaient en partie comme des jours de travail effectif. Avec la réforme, ce n’est plus tout à fait le cas. Des associations qui militent pour les droits à la Sécurité sociale et pour les droits des femmes critiquent avec les syndicats cette réforme. Les Femmes prévoyantes socialistes et le mouvement Vie féminine dénoncent cette mesure sur les jours de travail effectif. Ces associations disent que ce sont les crises économiques qui provoquent le chômage et pas les travailleurs et les travailleuses qui sont en fait les victimes du chômage.

Ces associations rappellent aussi que plus d’une personne pensionnée sur 4 (27 %) ont des carrières faites à plus de 50 % de périodes assimilées (chômage, maladie…). Cette mesure touche les hommes et les femmes, mais les femmes sont déjà en situation d’inégalité.

Avant cet accord, pour pouvoir bénéficier d’une pension minimum, une condition de trente ans de carrière était requise. Il pouvait s’agir de travail effectif ou de périodes dites « assimilées » (périodes de chômage, de maladie, d’invalidité, etc.). Dorénavant, seules compteront les périodes de travail effectif.

Exercices et corrigé

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