mardi 23 avril 2024

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Quand l’échec apparaît

En Belgique, quand un élève est en échec, on lui fait redoubler son année. Redoubler a longtemps été considéré comme la solution contre l’échec scolaire L’école belge est championne du redoublement.

Redoubler, une solution?

Pourtant de plus en plus d’études statistiques montrent que le redoublement n’est pas une solution pour lutter contre l’échec scolaire. En effet, quand les élèves redoublent, ils ont rarement de meilleurs résultats par la suite. Un élève qui redouble à l’école fondamentale s’en remet rarement. Un élève qui redouble ne travaille souvent pas mieux. Il est étiqueté comme mauvais élève. Et comme l’échec appelle l’échec, l’élève s’installe dans une « culture de l’échec » Un élève qui redouble plusieurs fois a plus de chances d’abandonner l’école. Bref, les études scientifiques critiquent de plus en plus le redoublement. Dans certains pays, on ne redouble qu’exceptionnellement. Ces pays ont mis en place des systèmes qui soutiennent les élèves dès que les plus petits problèmes apparaissent. On voit que dans les pays qui ont mis en place d’autres solutions que le redoublement, les élèves ont des résultats bien meilleurs.

L’école prend des mesures contre l’échec

Depuis quelques années, les ministres responsables de l’école de la Fédération Wallonie-Bruxelles ont pris des mesures pour aider les élèves en difficulté. Ces mesures encore timides renforcent l’encadrement des élèves. En voici quelques-unes. Il y a des mesures de discrimination positive. Les écoles qui travaillent dans des quartiers « difficiles » et qui accueillent des élèves précarisés reçoivent une enveloppe supplémentaire. Ils peuvent ainsi, par exemple engager une enseignante de plus pour aider. Ils peuvent aussi organiser des activités de soutien gratuites pour leurs élèves Chaque année, toutes les écoles peuvent obtenir du renfort pour l’apprentissage de la lecture. Des enseignants viennent donner un coup de main aux équipes pédagogiques chargées des premières classes du primaire. Ce renfort a été étendu. Mais il reste limité à trois ou quatre heures par semaine.

Depuis 2002, les devoirs scolaires à domicile sont réglementés. En 1e et 2e année primaire, les devoirs à domicile sont interdits. En 3e et 4e, ils ne peuvent pas durer plus de 20 minutes. En 5e et 6e, ils ne peuvent pas durer plus de 30 minutes. Ces temps sont calculés sur l’élève le plus lent. Les devoirs à domicile ne peuvent pas être cotés. Les devoirs doivent pouvoir être réalisés par l’élève seul. Les devoirs ne peuvent pas faire appel à du matériel ou de la documentation non fournis par l’école. L’idée est de permettre à tous les enfants d’être entourés de personnes professionnelles et compétentes dans leurs apprentissages scolaires. Les enfants des familles peu qualifiées sont ainsi aidés de la même manière. L’instituteur est donc chargé d’apprendre l’autonomie à ses élèves en classe. Les devoirs se font donc en classe, pendant l’horaire de cours, avec l’aide de l’instituteur.

Echec de classe

Aujourd’hui encore, quand on observe les chiffres de l’échec et de l’orientation scolaires, on voit bien qu’il se passe quelque chose qui ressemble à ce que Pierre Bourdieu a analysé. Des groupes politiques, des associations et des enseignants ont compris ce problème. Les pouvoirs politiques ont redéfini les missions de l’enseignement pour aller vers moins d’inégalités. Aujourd’hui, on voit, dans les programmes scolaires, la volonté de former des adultes épanouis, des travailleurs capables de se former toute leur vie, des citoyens actifs. Les pouvoirs politiques demandent aussi à l’école d’aider plus ceux qui ont le moins de chances au départ. Mais pour que cela marche, il faut que l’école comprenne que toutes les familles sont différentes et qu’elles ne transmettent pas à leurs enfants le même bagage de départ. C’est à l’école de s’adapter. Il est donc important que l’école voie les différences comme une richesse et pas comme un frein à son travail. L’école doit aussi accepter d’apprendre aux enfants tout ce qui est indispensable pour réussir et sans attendre que les familles le fassent.

Quand ça coince…

Souvent les parents se sentent démunis face à l’échec. Ils cherchent des solutions. Certains aident leurs enfants eux-mêmes, comme ils le peuvent avec les moyens qu’ils ont. Mais il faut pour cela qu’ils aient la patience, le temps, et les connaissances. Internet propose maintenant des sites en tout genre pour aider. Mais il faut que la famille ait accès à Internet. Il faut aussi que l’enfant sache manier l’ordinateur et qu’il puisse lire et comprendre les consignes. Il faut enfin qu’il en ait envie. On peut aussi faire appel à un prof particulier… pour peu qu’on en ait les moyens… Il y a aussi les écoles de devoirs. Il y en a de plus en plus depuis ces dernières années. Peut-être y en a-t-il une près de chez vous…

Ecoles de devoirs

Une école de devoirs est un organisme public, une ASBL ou une association qui apporte un soutien scolaire aux enfants et aux jeunes. L’école de devoir peut aussi organiser pour eux des activités culturelles ou sportives. Il existe plus de 160 écoles de devoirs reconnues en Fédération Wallonie-Bruxelles Depuis 2005, elles sont régies par un décret. Elles reçoivent de l’argent de la Fédération Wallonie-Bruxelles. De l’argent pour organiser leurs activités, former leur personnel et leur offrir un statut décent. Les écoles de devoirs répondent à un réel besoin. Mais ces écoles de devoir doivent rester une solution d’urgence. Elles ne doivent certainement pas être la seule réponse à l’échec. C’est l’école qui a pour mission de former les enfants. Il faut mieux l’organiser pour donner à tous les enfants la possibilité de réussir.

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