jeudi 25 avril 2024

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Un 7e roi pour une Belgique fragile

Albert II était devenu roi des Belges à la mort de son frère Baudouin, en 1993. Déjà à l’époque, certains s’attendaient à ce que Philippe monte sur le trône. Il avait alors 33 ans. En 1993, Philippe n’aurait pas été le plus jeune à monter sur le trône: Baudouin n’avait que 20 ans quand il est devenu roi. Et Léopold II, Léopold III et Albert Ier, une trentaine d’années.
Mais on avait alors estimé que Philippe n’était pas encore prêt et c’est Albert II, le frère de Baudouin qui était monté sur le trône. Il y est resté 20 ans. Et pendant ses 20 années de règne, ce roi que l’on n’attendait pas a dû faire face à beaucoup de crises graves qui ont ébranlé la Belgique. Et il s’est montré à la hauteur de sa tâche. Un exemple ? Lors de la longue crise politique qui a laissé la Belgique sans gouvernement, Albert II est resté au-dessus des divisions politiques, linguistiques et religieuses. Il a aidé à préserver l’unité du pays. Il est donc très apprécié de la majorité des hommes politiques, pour son contact aisé, ses façons bienveillantes. Il a le bon mot toujours prêt, comme on a pu le voir dans son dernier discours où il a envoyé un « Gros kiss» à la reine Paola.

Le Roi Philippe

Albert II est pourtant devenu roi un peu par hasard et à l’époque où il est monté sur le trône, beaucoup pensaient qu’il ne resterait pas longtemps.
Contrairement à Albert II, Philippe se prépare depuis toujours à devenir roi.
Ce 21 juillet, une heure et demie après que son père, le roi Albert II ait officiellement abdiqué, Philippe a prêté serment devant les députés et les sénateurs. Il a prêté serment en néerlandais, français et allemand, les trois langues nationales. Il est devenu officiellement à 53 ans le septième roi des Belges.
Des deux côtés de la « frontière » linguistique, certains hommes politiques ont peur qu’il ne réussisse pas, comme l’avait fait son père à préserver l’unité du pays. Philippe est en effet timide, parfois maladroit, pas très à l’aise avec les médias. Dans toutes les régions du pays, une majorité aurait préféré qu’Albert II n’abdique pas.
Les six partis qui composent le gouvernement fédéral, et surtout les trois partis francophones auraient aussi voulu qu’Albert II reste en place au moins jusqu’en 2014.

Des élections dangereuses

En 2014, en effet, il y aura des élections régionales en Belgique. Des élections dangereuses pour l’unité du pays. On s’attend à une victoire de la NVA, le parti de Bart De Wever en Flandre : d’après des sondages, ce parti pourrait obtenir 30 % à 40 % des voix. Or, la NVA voudrait que la Flandre devienne indépendante. Bart De Wever avait d’ailleurs dit que son projet d’indépendance serait plus facile si on lui donnait un Wallon comme premier ministre et le prince Philippe comme roi…
Les élections de mai 2014 font peur car, malgré les réformes, la Belgique reste profondément divisée entre Flamands et francophones.
Depuis la sixième réforme de l’Etat, la Flandre a pourtant obtenu beaucoup des réformes institutionnelles qu’elle exigeait. Pour la première fois, le budget de la Flandre est plus élevé que le budget fédéral…
Et l’Etat fédéral a peu à peu transféré beaucoup de ses pouvoirs aux trois Régions : la Flandre, Bruxelles et la Wallonie. Mais cela n’est pas suffisant pour la NVA, qui vise l’éclatement du pays et qui va tout faire pour y arriver si elle gagne les élections en 2014… Philippe aura à gérer cette crise qui s’annonce. On sait d’avance que ce ne sera pas simple… D’autant qu’en Flandre, certains voudraient réduire encore les pouvoirs du Roi.

Une réponse

  1. Un 7e roi pour une Belgique fragile
    Bon dossier mais je ne crois pas qu’il faille louer le travail d’Albert II. Il a tenu son rôle de roi, c’est tout. Et vu le secret qui entoure toutes les discussions avec le roi, on ne sait pas exactement ce qu’il a fait. Je sais que la question royale est tabou en Belgique, Politiques, médias et porteurs de « pensée unique » ont peur de trop fragiliser le pays en critiquant la royauté. Mais quoi, sommes-nous oui ou non en démocratie?

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