Les 4 et 5 novembre derniers, 34 Etats du continent américain se rencontraient
en Argentine pour discuter de commerce extérieur. Le sommet, lancé à l’initiative
du président George Bush, a été un échec.
Tous les Etats du continent américain, sauf Cuba, s’étaient
donné rendez-vous à Mar de Plata, en Argentine, les 4 et 5 novembre
derniers. Les chefs d’Etat ou de gouvernement devaient surtout discuter
d’une sorte d’immense marché commun américain, la
ZLEA.
L’idée avait été lancée par les Etats-Unis
en 1994. Mais le projet n’avait pas beaucoup avancé. George Bush
comptait sur le sommet de Mar de Plata pour relancer les discussions.
Opposition
Très vite, les participants se divisent sur la question. D’un
côté, les Etats-Unis, soutenus par le Canada, le Mexique et Panama,
défendent l’idée de fixer une date pour l’ouverture
de négociations qui doivent déboucher sur la création
de la ZLEA. Il serait, notamment, question de faire un calendrier pour diminuer
les barrières douanières qui freinent le commerce entre les Etats
d’Amérique du nord et du sud.
De l’autre côté, les Etats du Mercosur, la zone de libre-échange
entre le Brésil, l’Argentine, le Paraguay et l’Uruguay,
appuyé par le Vénézuela, qui rejoindra d’ailleurs
le Mercosur fin 2005.
Pour le groupe Mercosur, les conditions d’équité ne sont
pas réunies pour commencer les négociations. Pour eux, ouvrir
leurs marchés selon les règles des Etats-Unis, reviendrait à appauvrir
leurs pays face au capitalismesystème économique qui satisfait aux besoins de la population seulement si cela rapporte du profit aux propriétaires de capitaux. étasunien. Les pays du Mercosur veulent,
par exemple, que les Etats-Unis mènent une autre politique d’aide
aux agriculteurs. Les aides qui sont versées à ceux-ci par le
gouvernement faussent le marché. Les agriculteurs des pays d’Amérique
du Sud partent donc perdants. Pour les pays du Mercosur, il faut d’abord
que cette question des aides soit réglée par l’OMC. La
prochaine réunion de cette organisation aura lieu à Hong Kong
ce mois-ci.
La claque
A côté du sommet officiel, il y avait un contre sommet. Beaucoup
d’associations et de syndicats étaient rassemblés pour
défendre l’emploi, la lutte contre la pauvreté, la démocratie
et le respect des droits des populations indigènes. Plus de 40 000 personnes
ont manifesté avec des personnalités comme l’ex-footballeur
Diego Maradona, le cinéaste Emir Kusturica, le chanteur cubain Silvio
Rodriguez, et Hugo Chavez, le président du Venezuela en personne.
Chavez est la véritable bête noire de l’administration Bush.
Bush a encouragé tous les mouvements de révolte au Venezuela
pour tenter de renverser Chavez. Le conflit Bush-Chavez, c’est l’opposition
de deux visions économiques. Les Etats-Unis de Bush défendent
l’idée de liberté économique à tout prix.
Le Venezuela de Chavez et le Brésil de Lula veulent un modèle économique
plus équilibré, surtout sur le plan social. Les 34 chefs d’Etat
et de gouvernement des pays d’Amérique n’ont pas su se mettre
d’accord au sommet d’Argentine. C’est une véritable
claque pour George Bush.
Olivier Brouet