En Belgique, les producteurs d’énergie nucléaire paient une taxe spéciale. C’est une taxe sur la rente nucléaire. Cette rente, c’est la différence entre ce que coûte le kilowatt au producteur et ce qu’il est vendu au consommateur. Cette différence est énorme pour les producteurs d’énergie nucléaire. Ils gagnent donc énormément d’argent. Et surtout Electrabel qui règne sur presque toute la production de l’énergie nucléaire en Belgique. Donc depuis 2008, les producteurs d’énergie nucléaire paient une taxe de 250 millions d’euros par an. Début novembre 2011, les partis politiques qui négociaient pour un nouveau gouvernement voulaient augmenter la taxe à 550 millions d’euros pour 2011. A cause de la crise, bien sûr. Mais aussi parce que la rente nucléaire est énorme.
Certains spécialistes disent d’ailleurs qu’on pourrait taxer la rente jusqu’à 1,2 milliard d’euros. Electrabel a toujours protesté contre cette taxe. Dès que l’on a parlé de la doubler, Electrabel a annoncé : « Cela conduirait GDF-Suez à revoir globalement ses politiques d’investissements, d’emploi, de formation et de mécénat en Belgique. » Autrement dit : n’oubliez pas, je peux mettre des gens au chômage, freiner l’économie, ne plus aider des actions culturelles. Et Electrabel est une entreprise pèse lourd. L’entreprise fait partie de la multinationale GDF-Suez. GDF-Suez est l’un des premiers groupes mondiaux de l’énergie.
On s’en doute, l’accord sur la sortie du nucléaire en Belgique mécontente aussi Electrabel. Le grand patron de GDF-Suez, Gérard Mestrallet, l’a dit en conclusion, devant le prince Philippe, des ministres et des grands patrons belges : « (…) Je suis triste, à titre personnel, ce qui n’a aucune importance. Mais, à titre professionnel, je dois tenir compte du message négatif puissant qui vient de nous être adressé par votre pays.(…) » Et en introduction, il avait rappelé que GDF-Suez « pèse 1 % du produit intérieur brut (PIB) de la Belgique et emploie 22 000 personnes dans le pays. (…) La Belgique est l’un des piliers dans notre projet industriel (…) » Oui, Electrabel est une entreprise qui pèse lourd dans l’économie belge. Mais même s’ils sont mécontents des décisions de nos responsables politiques, les dirigeants d’Electrabel et de la maison-mère GDF-Suez savent qu’Electrabel bénéficie en Belgique d’une situation très favorable. Electrabel est même la filiale la plus rentable de la multinationale GDF-Suez.
TV
Lire
L’élégance de GDF-Suez par Michel Visart de la RTBF
http://www.rtbf.be/info/chroniques/chronique_l-elegance-de-gdf-suez-michel-visart?id=6940183
Mestrallet : « Quelque chose s’est brisé » entre GDF Suez et l’Etat belge par CONDIJTS JOAN
http://archives.lesoir.be/mestrallet-« -quelque-chose-s-est-brise- »
-entre_t-20111118-01NV3Q.html ?query=electrabel&
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Sur notre site
Electrabel, débat électrique, 8 octobre 2009. A l’époque, la Belgique envisageait de prolonger l’activité centrales nucléaires
http://cours.funoc.be/essentiel/article/article.php?id_art=2339
La rente d’Electrabel, juin 2009
http://cours.funoc.be/essentiel/article/article.php?id_art=2311
Ailleurs
Olivier Deleuze : "Electrabel, un Etat dans l’Etat", La Libre Belgique, 20 octobre 2011
http://www.lalibre.be/actu/belgique/article/694549/
olivier-deleuze-electrabel-un-etat-dans-l-etat.html
Dossier d’Ecolo
Ecolo
en Belgique, le parti des écologistes francophones
sur la sortie du nucléaire
http://web4.ecolo.be/?+-Sortie-du-nucleaire-+
Sur l’énergie en Wallonie
Le portail énergie de la Wallonie : nombreuses informations et dossiers. Aides et primes ; mesures sociales pour le gaz et l’électricité ; simulateurs et comparateurs pour économiser l’énergie ; conseils aux particuliers, aux entreprises ; politique énergétique de la Région, etc.