En Belgique, on attend toujours une nouvelle loi plus objective sur les demandes d’asile. Des associations demandent de nouveaux critères de régularisation. Des sans-papiers font la grève de la faim. Il y a des réunions publiques de solidarité un peu partout dans le pays. L’association de femmes Vie Féminine, attire l’attention sur la situation particulière des femmes sans-papiers.
Depuis plus d’un mois, 150 personnes font la grève de la faim. Mercredi 7 février, les médecins et les infirmières qui s’occupent de ces grévistes tiraient la sonnette d’alarme : «Arrivés au quarantième jour, les grévistes risquent des complications graves dont certaines peuvent être irréversibles.» Plus de la moitié de ces grévistes de la faim sont des clandestins illégaux. Ils occupent un bâtiment de la Communauté française à Bruxelles. Ils veulent une régularisation collective et illimitée dans le temps. Or, la loi actuelle prévoit une régularisation au cas par cas par l’Office des Étrangers. Des associations de défense des droits de l’homme et plusieurs responsables politiques réclament une loi avec des critères plus justes pour examiner les demandes d’asile. Il y a des manifestations de solidarité avec les sans-papiers un peu partout dans le pays.
Fin janvier, le Forum Asile et Migrations (FAM) a demandé au gouvernement de faire quelque chose pour débloquer la situation des « sans-papiers ». Le FAM regroupe 120 organisations néerlandophones et francophones actives dans les matières de l’asile et des migrations. L’association de femmes Vie Féminine défend les positions et les propositions du Forum Asile et Migrations sur les sans-papiers. Mais elle insiste aussi sur la situation particulière des femmes sans-papiers. Cette situation est plus difficile encore que celle des hommes. A plusieurs points de vue.
Trop longue procédure de régularisation
Ainsi, Vie Féminine constate que pendant les longues procédures pour avoir l’asile, les femmes sont souvent prises dans des circuits mal intentionnés pour régulariser leur situation. Par exemple, les mariages blancs, souvent considérés comme la seule solution. De plus, les femmes travaillent « en noir » et dans des activités plus discrètes que les hommes : l’aide aux personnes, la garde d’enfants, l’aide aux personnes handicapées, aux personnes âgées…
La santé
Vie féminine demande aux autorités de mieux prendre en compte les violences que les femmes ont subies dans leur pays d’origine simplement parce qu’elles sont des femmes: les viols, les mutilations génitales, les violences conjugales, etc.
Le retour impossible
Pour Vie féminine, les femmes qui sont venues ici, qui vivent ici et qui sont candidates à l’asile ont souvent transgressé des règles sociales, culturelles, religieuses de leur communauté ou de leur pays. Pour Vie Féminine : « il est violent et humiliant de les obliger à retourner dans leur pays comme si le départ de ce pays n’avait été pour elles qu’un simple caprice ou une formalité. »
Quand au « pays sûr » vers lequel la Belgique peut renvoyer des candidats réfugiés refusés, Vie Féminine rappelle que pour les femmes : « Il n’y a pas de « pays sûr . Les droits les plus fondamentaux des femmes sont en effet bafoués, et même inexistants, dans de nombreux pays du monde. Elles sont encore considérées comme des êtres sans droit. Elles n’ont aucun pouvoir. Même pas sur leur propre corps et leur propre destinée. »
Les attaches durables
Ce sont le plus souvent les femmes, mères de famille, qui ont des contacts avec les institutions officielles comme l’école pour les enfants, par exemple. Ces femmes, candidates à l’asile, ont donc développé une vie sociale qui est aussi une forme d’intégration. Vie Féminine demande donc que ces éléments soient aussi pris en compte dans l’autorisation de séjour.
La procédure inégalitaire
Enfin, Vie Féminine constate que la procédure d’asile ne tient pas suffisamment compte des violences spécifiques faites aux femmes. Et l’association demande donc que les femmes puissent commencer une nouvelle procédure qui prenne mieux en compte ces violences.
Site de Vie Féminine : http://viefeminine.no-ip.org/
Site du Forum Asile et Migrations : http://www.f-a-m.be/fra/
Une réponse
est-ce-que les femmes sans papier est comme les hommes sans papier