vendredi 29 mars 2024

L’ESSENTIEL L’information simple comme bonjour

Haïti: après les Etats-Unis, les Nations unies

Après le tremblement de terre qui a ravagé Port-au-Prince, le 12 janvier, toute la communauté internationale se mobilise pour les aides d’urgence. En tête, les Etats-Unis. Normal. Les Etats-Unis ne sont pas loin d’Haïti. Et ils sont la première puissance du monde. Toute la puissance de l’armée américaine pour une aide humanitaire, c’est bien dans l’urgence. Mais cela crée quand même certaines tensions internationales. Car ce sont les Nations Unies et pas seulement les Etats-Unis qui doivent aider les Haïtiens à reconstruire leur pays.


Photo: Belga

Le 3 février, le Premier ministre d’Haïti, Jean-Max Bellerive, a fait un nouveau bilan de la catastrophe : 200 000 morts, 300 000 blessés,  4 000 personnes amputées. Selon l’ONU, plus de 480 000 Haïtiens ont quitté la ville de Port-au-Prince pour se réfugier aux alentours, souvent dans leur famille. Il y a des centaines de milliers de personnes sans-abri.

Aide urgente et armée américaine

Le 12 janvier, un tremblement de terre a détruit une grande partie de Port-au-Prince, la capitale d’Haïti. Il faut une aide énorme pour de l’eau, de la nourriture, des soins de santé, des abris. Un peu partout dans le monde,   les Etats, les organisations humanitaires, les populations se sont tout de suite mobilisées pour aider Haïti. Surtout les Etats-Unis avec leur armée. Seule l’armée américaine peut organiser rapidement une aide aussi énorme. Et les Etats-Unis sont aussi tout près d’Haïti. La Floride, état américain, est à 1 000 kms d’Haïti. La base américaine de Guantanamo à Cuba est tout à côté d’Haïti.

Les Etats-Unis ont débarqué à Haïti pour une raison humanitaire: il faut aider les civils haïtiens. Selon certains spécialistes, il y a au moins une autre raison : il faut aussi éviter que des Haïtiens ne quittent Haïti pour se réfugier en Floride, aux Etats-Unis. Barack Obama a voulu montrer que les Etats-Unis pouvaient intervenir vite, fort et bien. Obama est soutenu par la grande majorité des Américains. Et Obama se souvient sans doute que l’ancien président George Bush n’avait pas fait grand-chose pour soutenir la population de Louisiane après le cyclone Katrina. Or la Louisiane est sur le territoire des Etats-Unis.

Aider pas occuper…

Quand les Américains débarquent quelque part, beaucoup se méfient…

Et si les Etats-Unis n’avaient rien fait pour Haïti ? On les aurait accusés de ne pas « bouger ». Dans l’immédiat, l’aide américaine à Haïti, c’est donc bien et même très bien. Mais il ne faut pas qu’ils « bougent » trop et trop longtemps. On pourrait les accuser alors d’occuper Haïti. A cause de la présence américaine, il y a d’ailleurs eu certaines tensions internationales. Par exemple, le 18 janvier, le secrétaire d’Etat français à la Coopération a affirmé qu’il avait dû intervenir personnellement auprès des Américains pour qu’un avion d’aide français puisse atterrir à Port-au-Prince. Il a aussi déclaré : "L’ONU est en train de travailler. J’espère que nous aurons une décision. J’espère que les choses seront précisées quant au rôle des Etats-Unis. Il s’agit d’aider d’Haïti, il ne s’agit pas d’occuper Haïti, il s’agit de faire en sorte qu’Haïti puisse reprendre vie". Et l’ONU (Organisation des Nations unies) a travaillé. L’ONU a nommé Bill Clinton, coordinateur de l’aide internationale en Haïti. Bill Clinton ? Un ancien président des Etats-Unis d’Amérique ? C’est vrai, mais soyons juste : Bill Clinton a une mission pour l’ONU en Haïti depuis mai 2009.

Haïti, pays fragile

L’ONU est présente en Haïti depuis plusieurs années. Car, avant le tremblement de terre, Haïti était déjà un pays fragile. Haïti était déjà un état presque en faillite avant la catastrophe. Les services publics et l’administration étaient déjà presque inexistants. Une grande partie de la population vivait déjà dans une très grande pauvreté. Avant le tremblement de terre, l’ONU était donc déjà très présente à Haïti. Certains parlaient d’ailleurs de « tutelle internationale » sur Haïti. Depuis le tremblement de terre, certains parlent de « tutelle américaine ». Les Etats-Unis ont débarqué en force pour aider Haïti. Pour aider le « peuple haïtien » comme le dit Barack Obama. Les responsables américains sont, en effet, très prudents dans leurs déclarations. Ils savent bien qu’on se méfie toujours un peu quand on les voit débarquer. Surtout qu’ils ont déjà occupé militairement Haïti entre 1915 et 1934. Après le secours et les aides d’urgence, les Etats-Unis ne peuvent plus jouer un rôle aussi important. Il faut donc que ce soit la communauté internationale qui prenne l’initiative.

Thierry Verhoeven

Une réponse

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

À propos

Par son existence même, le site de l’Essentiel mène des actions pour encourager la lisibilité des textes écrits. Les articles du site www. journal-essentiel.be sont écrits dans un langage accessible à tous, quelque soit son niveau de lecture de départ. Et les mots incontournables sont expliqués dans un glossaire qui accompagne l’article. Mais le site s’inscrit aussi dans un combat plus large.

Articles récents
deepfake
Kevin, citoyen "en ligne"
liste_produits_boycott-page001-92efd
Le boycott, une arme non-violente
égalité unesco_WB
Toutes pour un et une pour tous ?
Newsletter

Restez informé, inscrivez-vous à notre newsletter, c’est gratuit et utile !

Nous suivre