Après Didier Reynders, Yves Leterme, Herman Van Rompuy, c’est… Yves Leterme que le Roi a désigné ce samedi… Après 112 jours sans gouvernement.
On s’en doutait. On ne voyait pas comment Yves Leterme, avec ses 800 000 voix de préférence ne serait pas le formateur du prochain gouvernement. Son parti, le CD&VChristen-Democratisch en Vlaams. En français: Chrétiens-démocrates et flamands. Pour le dire simplement, c'est à l'origine la famille sociale-chrétienne, comme le CDH côté francophone., allié au parti indépendantiste flamand N-VA, a gagné haut la main les élections. Ce parti a remporté 30 sièges sur 150 à la Chambre et 9 (+5 choisis par la Communauté flamande) sur 71 au Sénat.
Le 15 juillet 2007, c’est donc Yves Leterme que le roi Albert II avait chargé de former un gouvernement. Mais le 23 août 2007, Yves Leterme avait donné sa démission au Roi. Le Roi avait alors consulté plusieurs personnalités politiques pour tenter de débloquer la situation. Parmi elles, l’ancien Premier ministre Jean-Luc Dehaene.
Le 29 août, le Roi avait désigné Herman Van Rompuy, un membre du même parti qu’Yves Leterme, comme explorateur. Un mois après, ce samedi 29 septembre, Herman Van Rompuy a remis son rapport au Roi. Mission accomplie. Il a réussi à débloquer la crise et à faire revenir un climat de confiance entre les partenaires. Le Roi a alors déchargé Herman Van Rompuy de sa mission. Et il a désigné pour la seconde fois, Yves Leterme comme formateur.
Mais le gouvernement n’est sans doute pas encore pour tout de suite. Yves Leterme ne rappellera pas demain les partenaires des négociations. Dans sa deuxième mission, il adoptera la méthode Van Rompuy: la discrétion.
Pour éviter les dérapages, Yves Leterme aura un coup de main d’Herman Van Rompuy. Celui-ci l’assistera pour les problèmes institutionnels : la réforme de l’Etat et le dossier "Bruxelles-Hal-Vilvorde". Leterme se concentrera, lui, sur les dossiers socio-économiques.
Mais pendant ce temps à la Chambre, les députés ont commencé à examiner des propositions de loi pour scinder (diviser) l’arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde. Et sur ce point, les partis flamands sont tous d’accord. Il faut scinder, même si les francophones ne veulent pas de cette scission. Herman Van Rompuy n’a pas réussi à trouver un compromisdécision prise après une discussion où chacun a abandonné une partie de ce qu'il voulait pour trouver un accord dans ce dossier. BHV reste donc un obstacle pour la formation du gouvernement. Le formateur Leterme II devra s’y mettre s’il veut un jour être Premier Ministre de l’Orange bleue.