![]() Louis Michel a rendu hommagegeste de respect aux victimes du génocide rwandais – Photo: Belga |
En 1994, près d’un million de Tutsis
et de Hutus opposés au régime dictatorial du président
rwandais Juvénal Habyarimana étaient assassinés. Dix ans
plus tard, la Communauté française lance une campagne pour que
ce massacre ne tombe pas dans l’oubli…
Ce massacre de milliers de civils restera un des plus sombres génocides
de l’histoire de l’humanité. En 1994, les chefs militaires
du Rwanda ont voulu supprimer leurs opposants. Ils ont également voulu
se débarrasser de toute une ethnieEnsemble d’individus qui ont des points communs comme une même histoire, un territoire, une langue, une culture.: les Tutsis. Rappelons que jusqu’à
ce génocide, le peuple rwandais se composait officiellement de trois
ethnies: une majorité de Hutus, une minorité de Tutsis et une
extrême minorité de Twa. Par le passé, les colonisateurs
de ce pays grand comme la Belgique ont opposé les différentes
ethnies pour mieux régner sur cette colonie. Les Allemands, puis les
Français et les Belges ont favorisé un groupe au détriment
de l’autre. Ils ont agi ainsi pour asseoir leur pouvoir. Alain Verhaagen,
chargé de cours à l’ULB, ajoute: “Pourtant, depuis
aussi loin dans le temps que peuvent remonter les témoignages, tous les
Rwandais parlent la même langue, le kinyarwanda. Ils partagent aussi le
même mode de vie, sur les mêmes collines”. Ces points communs
n’empêcheront pas le génocide…
Le 6 avril 1994, l’avion du président Habyarimana
s’écrase mystérieusement au-dessus de la ville de Kigali.
Quelques minutes plus tard, une chasse à l’homme débute
dans la capitale rwandaise. Pour les spécialistes, cette opération
était programmée à l’avance. En effet, elle a été
menée de façon rapide et précise. Deux jours après
la mort du président, un groupe composé de militaires et de politiciens
extrémistes forment un nouveau gouvernement autoproclamé.
Durant trois mois, l’armée, la garde présidentielle et la
gendarmerie vont tuer un million d’habitants, principalement des Tutsis.
Travail de mémoire
Une trentaine d’élèves belges de 5e et 6e secondaire vont
se rendre ce mois-ci au Rwanda pour rencontrer des survivants. Deux ministres
sont à l’origine de cette initiative: Hervé Hasquin, le
ministre-président de la Communauté française et Pierre
Hazette, le ministre de l’enseignement secondaire. Par ailleurs, les deux
ministres ont également proposé une journée pédagogique
sur ce thème à 200 élèves et étudiants. L’objectif
de cette campagne est de rappeler les faits, mais surtout de faire comprendre
les mécanismes qui ont mené au génocide. Pour cela, des
partenariats ont été établis entre des écoles belges
et écoles rwandaises.
Par ailleurs, différents outils pédagogiques ont été
mis en place grâce à la coordination “Démocratie ou
barbarie“. Un épais dossier pédagogique, fort bien fait,
a été réalisé à cette fin. Il a été
distribué à plus de 7000 élèves belges. On y trouve
des informations très précises sur le Pays
des mille collines ainsi que des témoignages poignants des victimes
et des bourreaux. Voici, par exemple, ce que raconte un survivant à qui
l’on demande s’il connaissait les assassins de sa famille: “En
général, nous connaissions nos bourreaux. Nos assassins étaient
nos voisins, les éducateurs de nos enfants, nos dirigeants, nos médecins,
nos gardiens de nuit, nos employés, nos boulangers… c’était
leur devoir “. A travers les événements du Rwanda, il y
a donc un travail de mémoire à faire. Il permet de comprendre
que chaque génocide est un crime qui concerne toute l’humanité.
Simplement, parce que c’est une partie de l’humanité que
l’on a tenté de détruire à cause de son identité…
Vincent Thomasson
Info
Le manuel “10 ans après… du déni des droits à l’engagement
citoyen” est disponible gratuitement auprès de la coordination
pédagogique “Démocratie ou barbarie”. Tél:
02/210 69 00 ou 01 ou 02
Une réponse
“Hotel Rwanda” : un film à ne pas rater !
A la vision du film, certains ne manqueront pas de faire le lien avec une certaine “Liste de …”
Sorti en DVD en cette fin d’année 2005…