Après 8 ans d’exil, Benazir Bhutto, chef de l’opposition pakistanaise, est rentrée au pays. Elle a été accueillie par des centaines de milliers de sympathisants et par un attentat-suicide!
Jeudi 18 octobre, Benazir Bhutto a débarqué à l’aéroport de Karachi, grande ville du Pakistan. Benazir Bhutto est le symbolePersonne ou chose qui représente bien un sentiment, une idée, qui sert d'exemple du retour possible de la démocratie au Pakistan. Au Pakistan, pays musulman, voisin de l’Iran, de l’Inde, de l’Afghanistan, l’armée est tout puissante. Le Pakistan est l’allié des Etats-Unis et a la bombe atomique. Le président du pays, Pervez Musharraf est isolé et est devenu très impopulaire. Bien que le gouvernement soit l’allié avec les Etats-Unis, il est souvent trop tolérant avec les extrémistes islamistes et n’intervient pas assez contre les talibans d’Afghanistan.
Pour empêcher trop de désordres au Pakistan, les Etats-Unis ont forcé la main du président Musharraf pour qu’il accepte le retour en politique de Benazir Bhutto. Benazir Bhutto était accusée de corruption. Elle avait dû fuir le pays en 1999. Début octobre, Musharraf a déclaré que les poursuites judiciaires contre Mme Bhutto étaient abandonnées.
Jeudi 18 octobre, Benazir Bhutto est donc rentrée dans son pays pour participer aux élections parlementaires, avec son parti, le Parti du peuple pakistanais. Des centaines de milliers de sympathisants l’attendaient. Mme Bhutto est très populaire dans son pays. Mais c’est aussi l’ennemie des extrémistes islamistes qui l’ont plusieurs fois menacée de mort. Dans la nuit de jeudi à vendredi, Benazir Bhutto a été visée par un attentat-suicide. Elle est saine et sauve. Mais 133 personnes sont mortes et plus de 400 ont été blessées dans l’attentat. Dans les 3 derniers mois, les attentats-suicide ont fait plus de 350 morts au Pakistan. On ne savait pas encore dimanche qui avait fait l’attentat contre Benazir Bhutto. Ce sont peut-être des islamistes. Ce sont peut-être aussi des proches du pouvoir pakistanais (certains militaires, par exemple) qui ne veulent pas un retour à la démocratie. Pour les extrémistes islamistes, le président Musharraf et surtout Benazir Bhutto sont considérés comme les valets de l’impérialisme américain. Pour certains militaires, le retour à la démocratie est une menace. Mme Benazir Bhutto dit qu’elle rentre au Pakistan pour « sauver la démocratie ». Elle a du boulot.