En Belgique, 1 travailleur sur 10 est malade depuis plus d’un an. Cela fait 526 000 personnes. Pour faire des économies, le gouvernement Arizona veut en remettre 100 000 au travail d’ici 2029. Il va faire la chasse aux « faux » malades. Les autres seront « accompagnés » pour reprendre le travail. Pour le gouvernement, beaucoup de travailleurs malades sont responsables de leur situation. Or, on le sait : c’est le plus souvent le travail qui rend malade.
En Belgique, 526 000 personnes sont malades depuis plus d’un an. Ce sont les malades de longue durée. 1 travailleur sur 10 est un malade de longue durée. Ils n’ont jamais été si nombreux. Environ 1/3 des personnes malades souffrent de dépression ou de burn-outMot anglais que l'on traduit comme une grande fatigue et une dépression à cause d'une surcharge de travail trop stressante.
Un 1/3 souffrent de troubles musculosquelettiques. Les autres sont malades à cause d’un cancer, d’une maladie respiratoire ou circulatoire, etc.
Dépression et burn-out
Le burn-out est un épuisement physique et mental causé par le travail. Le mot burn-out vient de l’anglais. Il signifie « griller » ou « réduire en cendres ». À l’origine, on utilise ce mot pour parler des fusées. Quand une fusée épuise trop vite son carburant, le moteur surchauffe.
La fusée peut alors exploser et être réduite en cendres. Cette image est utilisée pour parler de l’épuisement au travail. Cela arrive quand le salarié doit faire trop d’efforts pour travailler.
Dans les entreprises, il faut travailler de plus en plus vite. Les tâches sont plus lourdes et les horaires plus irréguliers. Le travailleur est mis sous pression. Comme la fusée, il épuise toute son énergie. C’est la surchauffe. Il est stressé, anxieux, dort mal. Il risque alors « d’exploser ». Le burn-out est de plus en plus fréquent. En 2024, il y avait presque deux fois plus de travailleurs en burn-out qu’en 2018. Ces burn-out sont souvent des maladies de longue durée.
Troubles musculosquelettiques
Les troubles musculosquelettiques sont des problèmes de santé liés aux muscles, aux tendons et aux articulations. Il s’agit de douleurs au dos, au poignet, aux doigts ou à l’épaule. Les ouvriers souffrent davantage de ces douleurs que les employés. Ils portent de lourdes charges et travaillent dans des positions difficiles.
Ils risquent donc plus souvent des problèmes de dos. Certaines professions sont particulièrement touchées. C’est le cas des caissières, qui doivent parfois se faire opérer des poignets. C’est aussi le cas des aides ménagères.
Contrôles
Sur les 526 000 malades de longue durée, le gouvernement veut en remettre 100 000 au travail d’ici 2029. Il estime que cela rapportera 1,9 milliard d’euros. Le travailleur malade reçoit une indemnitéargent versé à quelqu’un pour compenser une perte, pour réparer un dommage qui remplace son salaire. Cette indemnité est versée par l’INAMIAbréviation de Institut National d'Assurance Maladie-Invalidité. C’est donc la sécurité sociale qui paie. Comme le gouvernement finance en partie la sécurité sociale, il pense pouvoir faire des économies. Il veut donc renforcer les contrôles.
Les malades, les médecins et les mutuelles seront davantage contrôlés. Le gouvernement veut aussi intensifier la chasse aux fraudeurs. Il veut « accompagner » les malades qui ne savent plus s’adapter à leurs conditions de travail. Il veut enfin mieux soutenir les travailleurs à risque de burn-out.
Le travail n’est pas la santé
On pourrait essayer autre chose. On pourrait diminuer le temps de travail.
On pourrait améliorer les conditions de travail et de transport. On pourrait installer des crèches dans les entreprises. On pourrait aussi mieux protéger les travailleurs harcelés par des « petits chefs » ou par le « grand patron ». C’est en tout cas ce que disent de nombreux spécialistes de la santé au travail. Ces spécialistes sont souvent indépendants. Ils ne sont pas payés directement par les patrons ou par l’État. Leurs études le montrent clairement : dans nos sociétés, le travail n’est pas la santé.