Les Peupliers, roman de Thierry Haumont raconte l’histoire d’un homme qui veut avoir un emploi : recenser les peupliers mâles et femelles de Wallonie. Pour cela il écrit de longues lettres au directeur d’un institut agronomique de Bruxelles. Il apprend que c’est un Flamand, Vandenbrande, qui a eu la place. L’homme réagit, il écrit au directeur : « En tant que Wallon cependant, je représente une autre façon de vivre, de voir le monde, un autre courant d’idées, ni plus ni moins qu’un Flamand mais autre chose. » Les Peupliers c’est surtout deux manières de voir le monde. La vue d’un Flamand qui fait un recensement des peupliers, très raide, très militaire, qui compte les « peupliers alignés comme des soldats ». La vue du Wallon, attentif attentif qui veille, qui protège aux particularités, aux exceptions, au sol « qui n’est pas seulement une masse d’argile et d’humus dans laquelle les arbres plongent leurs racines, c’est aussi un territoire abritant une société donnée (…) ne dit-on pas des arbres comme des hommes qu’ils se sont implantés ? » » Les Peupliers, une autre façon de voir le droit du sol et le droit des « gens ». Avec humour et en roman.
Les Peupliers de Thierry Haumont aux Editions Gallimard, 1991, collection L’Arpenteur