Gratuite l’école ?


 Cahiers >  L’école Le 4 septembre 2013 | Mise en ligne : Thierry Verhoeven
|  2 messages

"L’accès à l’enseignement est gratuit jusqu’à la fin de l’obligation scolaire" nous dit l’Article 24 de la Constitution Belge. L’accès à l’enseignement est gratuit ? Cela ne veut pas dire que l’école ne coûte rien...


Quelques exercices pour accompagner ce texte

Et leurs corrigés

En Belgique, l’enseignement obligatoire est gratuit. Mais cela ne veut pas dire que l’école ne coûte rien ! Ca veut dire que l’Etat (la Fédération Wallonie-Bruxelles dans notre cas) paie les frais principaux. C’est donc grâce aux impôts que la Fédération Wallonie-Bruxelles va payer les salaires des enseignants et du personnel, les achats et entretiens des bâtiments, le chauffage, l’eau, le matériel, etc… En clair, cela veut dire qu’aucune école maternelle, primaire ou secondaire n’a le droit de demander une somme d’argent pour inscrire un élève. Par contre, les écoles de l’enseignement supérieur peuvent demander un droit d’inscription ou minerval. Cependant, la Fédération Wallonie-Bruxelles prévoit une série de situations où l’école peut réclamer aux parents une participation aux frais. Par exemple, les frais de piscine, d’excursion, de voyages, de photocopies, de manuels scolaires et de matériel particulier dans le secondaire.

A vos porte-monnaie

Et oui, la rentrée, c’est parfois un nouveau cartable, un plumier, un compas, un stylo, etc… Et les magasins ne manquent pas d’idées pour vous présenter les produits branchés. Et quand la mode s’en mêle, le portefeuille trinque. Pour les élèves du secondaire, c’est aussi souvent une liste de livres et de fardes et cahiers en tout genre pour satisfaire les demandes de chaque enseignant. Et même si parfois ces commandes ne sont pas toujours très logiques, quel parent oserait contredire le nouveau professeur de son cher petit ?
Même quand l’école intervient sur les fournitures de bases, d’autres frais s’ajoutent à la liste. Le prof de gym exige des baskets uniquement réservés à son cours et un tee-shirt au sigle sigle Suite de premières lettres de mots qui font une abréviation de l’école. Pour le prof de natation, il faut un bonnet jaune. Le prof de français demande qu’on s’abonne à la revue Machin. Il faut un pinceau n° 0 pour le cours de Madame Durant, mais au premier octobre, Mr MR Mouvement Réformateur  Dupont ayant finalement repris le cours, il demandera un pinceau n° 2…

Des frais toute l’année

Aller à l’école c’est aussi passer la journée hors de la maison. Il faut se déplacer. Et à moins d’habiter à deux pas, ça coûte ! Abonnement de bus, essence à mettre dans la voiture, … Vous avez vu le prix à la pompe ?
Durant ce temps passé en dehors de la maison, il faut aussi manger. Certaines écoles proposent des repas, des en-cas, des boissons… C’est rarement gratuit. Mais on peut toujours fournir un pique-nique. Les usines agro-alimentaires ont pensé à tout : biscuits emballés séparément, berlingots, petites bouteilles, salades de fruits, … Les tentations sont grandes… et coûteuses.
Rares sont les parents qui ont des horaires qui collent à ceux de leurs enfants. Il faudra donc souvent envisager l’étude ou la garderie. Les coûts varient très fort d’un établissement à l’autre. De 30 cents par jour et par famille à 2,5 euros de l’heure par enfant !
Si votre bambin doit faire face à quelques difficultés d’apprentissage, il faudra peut-être envisager l’aide d’un logopède, d’un prof particulier. Cela peut coûter jusqu’à 25 euros de l’heure.

L’école… et le monde

L’école ouvre sur le Monde. C’est une bonne chose ! Mais le monde est grand et rien n’est gratuit. Voyages, excusions, visites de musées…
L’école fait découvrir le sport et l’art ! C’est tant mieux ! Coût habituel du déplacement à la piscine : 2 euros par séance et par enfant. Coût moyen de l’intervention d’un prof de musique ou de dessin dans le fondamental fondamental très important, de base  : 1 euro la séance et par enfant.
L’école est un lieu de socialisation et d’échanges. On y rassemblera donc les familles afin de leur faire voir ce que leurs enfants y ont appris. Pour rendre leur visite agréable, on leur proposera à boire et à manger et pourquoi pas une tombola ?
Les fêtes sont l’occasion de récolter de l’argent pour la « caisse de l’école ». Imaginez les frais si vous avez vos enfants dans plusieurs écoles différentes.
Et puis nos bambins entrent dans la vie active. Ils se font des amis et font la fête. Goûter d’anniversaires pour les petits, boums pour les grands ! Normal, ils se socialisent ! Un cadeau par-ci, un gâteau par-là… Et plus ils sont sociables et plus ça coûte cher !

Un réel souci pour les familles

Le coût de l’école pose la question du principe démocratique de notre société et de l’enseignement. Notre enseignement pose le principe de l’égalité des chances. C’est-à-dire que l’école doit veiller à ce que chacun puisse bénéficier des mêmes moyens sans tenir compte de son origine sociale. Il ne s’agit pas de rejeter tout ce que l’école propose. Mais le coût de l’école est un réel problème pour beaucoup de familles. Et encore plus depuis la forte diminution du pouvoir d’achat. Toutes les écoles ne demandent pas la même participation financière aux parents. Il existe de grandes différences d’une école à l’autre. Des familles en difficulté financière vont s’empêcher de fréquenter certaines écoles. Le gouvernement a pris des mesures pour empêcher les écoles de sélectionner les élèves à l’inscription. Mais le risque est que certaines écoles, en salant la note, trouvent un nouveau moyen pour faire un tri dans leur public. Comment dans ce cas l’école peut-elle donner les mêmes chances à tous les élèves ?


Vos commentaires

  • Pr S. Feye

    Le 20 octobre 2013 à 12:31

    Je me permets de rappeler qu’en Belgique, le Pouvoir Organisateur de l’Enseignement à domicile est l’Autorité Parentale.
    L’État ne peut agir qu’en tant qu’autorité publique vérifiant si l’on ne fait rien de contraire à l’Ordre public et aux bonnes moeurs. Si donc, des parents instruisent ou font instruire leurs enfants COMME ILS L’ENTENDENT pendant la période d’instruction (qui, elle seule, est obligatoire), ils n’ont rien à craindre, à moins que l’État ne devienne totalitaire... Les fameux Socles de Compétence, nous en avons fait annuler le côté obligatoire, par la Cour Constitutionnelle, et personne ne le sait !
    Quant à la valse des petits papiers que l’État essaie de faire danser à ces parents avec l’argent du contribuable, cela ressemble de plus en plus au ralentissement programmé utilisé par les Soviets jadis.
    Personnellement, je considère comme dangereux de livrer librement et sans discernement nos enfants à l’idéologie très douteuse de l’État.
    Je possède une lettre du Ministre Hazette (Éducation Nationale) reconnaissant que théoriquement, si le P.O. de l’État se permettait de contrôler le niveau du P.O. parental, l’opération inverse serait, elle aussi, légale...
    Je suis prêt à la mettre en oeuvre, histoire de susciter quelques rires gras, mais également à attaquer cet État pour harcèlement harcèlement pression que l’on exerce sur quelqu’un si la valse des petits papiers continue... je rappelle aussi qu’une discrimination discrimination le fait de traiter différemment (le plus souvent plus mal) une personne ou un groupe par rapport aux autres personnes ou au reste de la collectivité. scandaleuse force ces parents à payer deux fois l’enseignement de leurs enfants, puisque l’État ne leur offre plus ce qu’ils exigent. L’État est très, très riche, et eux, ils sont pauvres et taxés comme des citrons. Un roi et 10 ministres suffiraient, non ? Où est-elle cette école de riches qu’ils dénoncent ?
    Mes fils, instruits par moi, n’ont eu qu’UN SEUL frein à leurs brillantes études : Le Ministère de la Communauté Française. Ils ne sont pas prêts à l’oublier, croyez-moi !

    Pr Stéphane Feye
    Schola Nova - Humanités Gréco-Latines et Artistiques
    www.scholanova.be
    www.concertschola.be
    www.liberte-scolaire.com/.../schola-nova

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  • Lili

    Le 1er octobre 2013 à 11:36

    Pas franchement gratuite l’école et beaucoup de bons et de mauvais souvenirs... Bon ou mauvais élève, on n’ouble vraiment jamais ses années d’école.
    Il peut y avaoir des profs qui nous cassent et d’autres qui nous sauvent... Prof et maman moi-même, j’essaie de faire très attention à ne jamais casser mais plutôt à aider à construire

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