Dans nos sociétés, on a trop souvent tendance à considérer comme « problème mental » ce qui est avant tout un problème social.
On recherche parfois des solutions psychologiques à des problèmes matériels et pratiques.
Dans le Plan de Lutte contre la Pauvreté, on dit donc qu’il faut éviter cette tendance à la psychiatrisation de problèmes sociaux. La pauvreté n’est pas une maladie.
Un expert du vécu raconte « Dans un service de santé mentale, il y avait quelqu’un qui venait de perdre son logement, son boulot. C’est sûr qu’il pouvait paraître apathique. Il était épuisé moralement. Il souffrait d’un cumul de mal-vie. Il ne pouvait pas réagir, même pas parler à ce moment-là. C’est humain. Et c’est plutôt une réaction saine de ne pas aller bien quand ce genre de choses vous tombent dessus. Donnez-lui un toit, un boulot, assez d’argent pour vivre et sa santé mentale va s’améliorer tout de suite. Mais ce n’était pas le moment de lui demander à ce moment-là, comme la psychologue l’a fait, de parler de son projet de vie. Les personnes qui vont bien, les personnes qui ont un travail, des amis, une famille, un toit et assez d’argent pour vivre sont-ils capables de parler de leur projet de vie ? Il faut laisser aux gens le temps de souffler... »