#MeToo, #BalanceTonPorc… c’est quoi, en fait ?


 Cahiers >  Tant de violences contre les femmes... Le 6 juin 2018 | Mise en ligne : Lydia Magnoni
Auteur : Céline Teret
|  2 messages

Il y a plusieurs mois, #MeToo et #BalanceTonPorc sont apparus sur les réseaux sociaux et dans les médias. Avec ces deux hashtags, des femmes dénoncent le harcèlement et les violences sexuelles qu’elles subissent. Cela ne fait pas plaisir à tout le monde et pose quelques questions. Explications.


L’histoire de #MeToo remonte en réalité à 2006. Cette année là, aux Etats-Unis, Tarana Burke, assistante sociale et militante féministe, crée le mouvement « Me Too » (en français : « moi aussi »). Ce mouvement dénonce les violences sexuelles que subissent les femmes des communautés noires et pauvres. Il aide aussi ces femmes victimes à réagir.

En octobre 2017, éclate l’affaire Weinstein. Dans les journaux américains, on apprend que plusieurs actrices accusent le producteur de cinéma Harvey Weinstein de harcèlement harcèlement pression que l’on exerce sur quelqu’un sexuel, d’agression sexuelle ou de viol. A la suite de ces révélations, d’autres actrices décident, elles aussi, de parler de ce qu’elles ont vécu. L’une d’entre elles, Alyssa Milano lance alors un appel sur les réseaux sociaux. Elle propose que les femmes victimes de harcèlement et de violences sexuelles utilisent le hashtag hashtag « mot-dièse », en français. Un mot (ou une suite de mots) précédé du signe dièse (#). Utilisé sur les réseaux sociaux, le hashtag est cliquable et permet donc de voir apparaître les autres messages postés sur le même thème. #MeToo. Pour briser le silence. La réponse est immédiate : des dizaines de milliers de femmes répondent à l’appel. En très peu de temps, #MeToo est en tête des sujets les plus discutés sur Tweeter.

#BalanceTonPorc

Au même moment, en France, un autre hashtag fait parler de lui : #BalanceTonPorc. C’est la journaliste française Sandra Muller qui a lancé le mouvement. Elle propose de dénoncer les harceleurs en donnant leur nom. Elle-même a donné publiquement le nom d’une personnalité qui avait eu des propos dégradants contre elle. Elle est aujourd’hui poursuivie en justice par cet homme qui l’accuse de diffamation diffamation accusation qui porte atteinte à la réputation de quelqu’un . Mais elle continue son combat, pour défendre les victimes de harcèlement.

Un mouvement qui suscite le débat

Depuis octobre 2017, le mouvement n’a cessé de grandir. D’autres hashtags sont nés sur la toile. Ils se déclinent dans toutes les langues et émergent dans de nombreux pays. D’autres personnalités (acteurs, humoristes, producteurs…) ont été publiquement accusées de harcèlement. Mais cela ne se passe pas que dans le monde des célébrités. Au quotidien, les femmes victimes d’abus sexuels, en rue, sur leur lieu de travail, dans leur vie privée, osent plus qu’avant dénoncer et parfois même porter plainte. Leur voix se fait entendre. Elle gronde même.

Mais certains hommes et certaines femmes contestent ce mouvement. Ils ne nient pas l’importance de condamner les abus sexuels et les viols commis commis du verbe commettre, c’est faire quelque chose contre la loi : voler, tuer,... sur les femmes, mais ils accusent des mouvements comme #MeToo et #BalanceTonPorc de faire de la délation. Ils ne sont pas d’accord qu’un agresseur soit nommé publiquement sans qu’il ait été jugé devant la loi. Ils craignent aussi un retour du puritanisme et un retour en arrière concernant la liberté sexuelle. ( voir article)

Femmes et hommes, ensemble

Pour les femmes et les hommes qui soutiennent #MeToo et #BalanceTonPorc, il ne s’agit pas d’un retour au puritanisme, ni de fausses accusations, mais du droit de dénoncer des violences laissées dans l’ombre. Les actes de harcèlement et d’abus sexuels sont souvent minimisés ou niés. En dénonçant cela, les femmes peuvent enfin faire entendre leur voix. Elles ne souhaitent pas non plus déclencher une guerre des sexes, opposant les femmes aux hommes. Bien souvent, elles souhaitent plutôt avancer main dans la main avec les hommes pour lutter contre ces violences sexuelles.

#WeToo

Des hommes se joignent d’ailleurs au mouvement. Le hashtag #WeToo (« nous aussi », en français) a été créé par des hommes célèbres. Et certains hommes signent des textes et participent à des actions pour montrer leur soutien aux femmes victimes de harcèlement, d’agressions et de viols. Ces hommes s’engagent dans un combat commun des hommes et des femmes contre les injustices faites aux femmes.
Même si certains ne sont pas d’accord avec la manière de faire de #MeToo et #BalanceTonPorc, ces mouvements ont libéré la parole des femmes harcelées, agressées et violées. Et ça, c’est une énorme victoire ! Et un combat à poursuivre…


Auteur : Céline Teret

Vos commentaires

  • Lapp Marjorie

    Le 27 février 2022 à 16:17

    J’ai été séquestre et violée par des gitans à mon domicile en 2019 et l’affaire à été classé sans suite. Quelques mois plus tard suite à une grosse dépression j.’ai eu une ataxie irréversible je suis en fauteuil roulant depuis et je me demande où est la justice dans tous sa !!!!

    Répondre à ce message

  • trouverie

    Le 16 janvier 2022 à 16:01

    Article , pour ma part très bien réalisé, et surtout compréhensible de tous.

    Répondre à ce message

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