En Belgique, il y a une allocation de chômage pour les personnes sans emploi si elles ont déjà travaillé un certain nombre de jours. Il y a aussi une allocation pour les personnes sans emploi sur base de leurs études. Ce sont les allocations d’insertion. Les chômeurs qui touchent ces allocations d’insertion ne sont pas tous des étudiants qui sortent de l’école. Ce sont aussi des personnes qui ont travaillé à temps partiel, ou encore qui ont enchaîné des petits intérims.
Depuis le 1er janvier 2015, les personnes qui ont une allocation d’insertion depuis plus de 3 ans sont automatiquement exclues. Le ministre de l’emploi vient de donner le nombre d’exclusions de janvier à août 2015 : 25 040 personnes. Ce n’est pas une surprise.
Et ce n’est pas fini
Depuis l’annonce de la nouvelle loi, en 2011, on savait que des dizaines de milliers de personnes seraient exclues. En effet, il y a une crise de l’emploi et il y a donc beaucoup de chômeurs de longue durée. On savait aussi qu’il y aurait plus de chômeurs exclus en Wallonie et à Bruxelles qu’en Flandre. On savait encore que des régions comme le Hainaut ou Liège seraient les plus touchées. On savait enfin que les exclus seraient surtout des jeunes et des femmes. Et c’est ce que montrent les chiffres officiels.
Sans surprise
Comment se répartissent ces 25 000 exclus ? 66 % (plus de 2 sur 3) vivent en Wallonie. Un peu plus de 17 % vivent à Bruxelles. Et un peu plus de 17 % vivent en Flandre.
On remarque que le pourcentage est le même à Bruxelles et en Flandre, mais il y a beaucoup plus d’habitants en Flandre. On le voit : ce sont les Wallons et les Bruxellois qui sont exclus, car ce sont les régions où il y a beaucoup de chômage de longue durée.
Aucune surprise non plus pour les sous-régions les plus touchées : presque 1 exclu sur 3 (31 %) vit en Hainaut et plus de 1 sur 5 (22 %) vit à dans la province de Liège.
Et comme on s’y attendait, les catégories de chômeurs les plus touchées sont les jeunes et les femmes : plus de 6 exclus sur 10 (61 %) sont des femmes et plus de 7 sur 10 ont moins de 40 ans (74 %). Les personnes exclues peuvent demander l’aide des CPASCentre public d'action sociale, mais cette aide n’est pas automatique et les CPAS manquent de moyens.
L’aide sociale
Pour les syndicats et les associations sociales, ces exclusions sont un scandale. En effet, les personnes exclues n’ont commisdu verbe commettre, c'est faire quelque chose contre la loi: voler, tuer,... aucune faute. Malheureusement, comme le dit Luc Vandormael, président de la fédération des CPAS de Wallonie : « Il y a véritablement un changement dans la culture de la société par rapport aux personnes qu’on laisse au bord du chemin et une tendance à dire, quelque part, si vous êtes là, c’est de votre faute, vous n’avez qu’à vous activer. Ce qui pose quand même un réel problème quand on est dans une situation de chômage structurel comme pour l’instant. »
Et l’aide sociale?
En Belgique, il y a un toujours un droit à l’aide sociale, mais certaines personnes le vivent mal. Par exemple, Christine Breuls, sans emploi, a témoigné à la télévision. Elle a 57 ans et elle a été exclue au mois de janvier. Elle reçoit 620 euros par mois du CPAS. Elle n’aime pas cette situation, elle dit : « On ressent comme une honte parce qu’on vous fait sentir tout le temps que vous dépendez des gens, que vous vivez aux crochets de la société. Il y a toujours cette idée en permanence, y compris pour le chômeur, mais quand on est au CPAS, c’est pire. »
Une réponse
25 000 chômeurs exclus en 8 mois
Petite remarque formelle, mais je ne savais pas que 66 % équivalait à « plus de 2 sur 3″…