Les violences au Quartier Latin, le quartier étudiant de Paris ont commencé le 6 mai, mais le 10 mai 1968, les étudiants construisent les premières barricades pour bloquer les rues du quartier. Parmi ces étudiants, beaucoup sont membres de petits groupes de gauche dont les anarchistes.
Comment cela s’est-il passé? Les événements heure par heure donnent une idée de l’organisation des étudiants.
19 h 30 à Paris, près de la prison de la Santé, un cortège de plus de 10 000 personnes réclame la libération des étudiants mis en prison.
20 h le cortège, qui a grossi à 20.000 personnes, arrive au boulevard Saint-Germain.
20 h 40 Deux dirigeants des syndicats étudiants Alain Geismar et Jacques Sauvageot lancent le mot d’ordre d’occupation du Quartier latin.
21 h 15 première barricadebarrière faite de pavés et d'objets divers pour bloquer une rue et se défendre, rue Le Goff, avec quelques voitures, des panneaux d’affichage, des grilles d’arbres, des pavés. D’autres barrages s’élèvent sur ce modèle. La police reste l’arme au pied.
22 h 05 le rectorat de l’université Sorbonne reçoit une délégation d’étudiants pour négocier la libération mis en prison. Pendant ce temps les barricades se multiplient et les CRSCRS pour Compagnies républicaines de sécurité, on appelle CRS, les policiers spécialisés dans le maintien de l'ordre reçoivent des renforts.
1 h 45 quand les négociationsdiscussions pour arriver à un accord s’achèvent sur un échec, le Quartier latin compte une soixantaine de barricades.
2 h 15 500 CRS, tout en restant à distance, bombardent les manifestantes et les manifestants de grenades lacrymogènes. Les insurgés, qui chantent L’Internationale ou la Marseillaise, répliquent par des jets de projectiles divers. Rue Gay-Lussac, l’air devient irrespirable.
2 h 40 la première barricade tombe boulevard Saint-Michel. Pour retarder les CRS, les insurgés incendient les barricades et des automobiles. La police utilise désormais des grenades offensives. Nombreux blessés de part et d’autre. Des centres de secours sont installés dans les zones encore à l’abri.
3 h la police enlève les barricades les unes après les autres malgré une très forte résistance. Les combats les plus acharnés se déroulent rues Gay-Lussac, Royer-Collard, d’Ulm et Saint-Jacques. Des fenêtres, habitantes et habitants jettent de l’eau sur les insurgés pour les protéger des gaz lacrymogènes . Les policiers tirent des grenades à l’intérieur des appartements.
4 h rue Thouin, les CRS reçoivent des cocktails Molotov jetés depuis les toits. Les derniers combattants se réfugient à l’Ecole normale supérieure (ENS), rue d’Ulm.
5 h 30 les dernières poches de résistance des étudiants, quartier Mouffetard, sont « nettoyées ».