mercredi 16 octobre 2024

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Sophie Wilmès, une femme belge dans l’histoire

Il y a eu Laurette Onkelinx au Parti socialiste, Joëlle Milquet au Parti social-chrétien puis au CDH. Il y a encore Maggy De Block à l’Open VLD… Et après ? Allez, citez d’autres femmes politiques belges importantes ! Pas facile, hein… En Belgique, pas de Ségolène Royal qui a été candidate à la présidence de la République française. En Belgique, pas d’Angela Merkel qui dirige la puissante Allemagne depuis 15 ans. En Belgique, pas de Margaret Thatcher qui est restée célèbre comme la « Dame de fer », Première ministre du Royaume-Uni de 1979 à 1990.

Le malheur de Sophie

Et pourtant… En octobre 2019, une femme devient pour la première fois « Première » ministre de Belgique. C’est Sophie Wilmès, une femme politique libérale francophone. Mais elle est Première ministre d’un gouvernement affaires courantes. Et Première ministre parce que Charles Michel quitte le poste pour devenir président du Conseil européen. Autrement dit, Sophie Wilmès est une Première ministre « par intérim » en attendant un accord pour un « vrai » gouvernement ou peut-être des élections… Avec la crise du coronavirus, Sophie Wilmès va certainement rester dans l’histoire du pays. À quelque chose malheur est bon, disaient nos grands-mères. C’est aussi l’occasion de revenir sur la condition des femmes en Belgique.

Des femmes sans droits

Quand la Belgique naît, les femmes n’y ont pas beaucoup de droits. Elles doivent surtout se consacrer à leur mari, à leurs enfants et à leurs maisons. Quand on met les femmes et jeunes filles au travail, c’est parce que l’on a besoin d’une main-d’œuvre que l’on paie moins. Et quand en 1889, on règlemente un peu les horaires et les conditions de travail des femmes dans les usines, ce n’est pas d’abord pour améliorer la vie des ouvrières. C’est surtout pour que les ouvrières jouent mieux leur rôle d’épouse et de mère. Quand on commence à développer l’éducation pour les filles, c’est surtout pour lutter contre l’influence de l’Église et du curé sur l’esprit des femmes. Et on développe d’abord des écoles
« ménagères ». Quand une crise économique éclate, comme dans les années 1890 ou dans les années 1930, presque tous les responsables politiques, de droite comme de gauche sont d’accord : « les femmes à la maison ! »

Femmes dans les combats

Si on n’en est plus là aujourd’hui, c’est parce que des femmes belges se sont battues modestement sans les manifestations spectaculaires des suffragettes de Grande-Bretagne, sans l’héroïsme et le souffle révolutionnaires des Françaises. Mais elles se sont battues sans relâche pour l’égalité. Leur combat n’a pas été accepté tout de suite par les « piliers » de la société belge : syndicats, partis politiques, organisations ouvrières. Pour avancer, les mouvements de femmes ont dû épouser le fonctionnement compliqué et plein de compromis de la société belge. Elles n’ont pas fait de grande révolution, mais elles ont mené un long et patient combat.

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